ELWATAN-ALHABIB
samedi 29 octobre 2016
 

Le lobby, Trump et Hillary




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Le lobby, Trump et Hillary
Dans son édition du 27 octobre, le quotidien israélien « Haaretz » révèle que les cinq principaux donateurs de la campagne d’Hillary Clinton sont juifs. C’est le « top five donors ». Je cite dans le texte pour éviter les mauvais procès. « They are Donald Sussman, a hedge fund manager; J.B. Pritzker, a venture capitalist, and his wife, M.K.; Haim Saban, the Israeli-American entertainment mogul, and his wife, Cheryl; George Soros, another hedge funder and a major backer of liberal causes, and Daniel Abraham, a backer of liberal pro-Israel causes and the founder of SlimFast. »
Bigre. On a même les noms ! Comment est-ce possible ? Juge suprême du vice et de la vertu directement branché sur Yahvé, le CRIF va-t-il porter plainte contre « Haaretz » pour avoir osé colporter des clichés antisémites ? Va-t-il accuser Hillary Clinton de contribuer aux thèses complotistes en prenant un malin plaisir à solliciter les fonds provenant de la communauté juive ? Que fait la police ?  En tout cas, il sera difficile d’accuser d’antisémitisme ceux qui en parlent, puisque la presse israélienne elle-même ne s’en prive pas.
Cette bienveillance communautaire à l’égard de la candidate démocrate, évidemment, n’est pas le fruit du hasard. Depuis son discours devant l’AIPAC, le 21 mars, Hillary Clinton est littéralement adoubée par un lobby pro-israélien (dont on rappellera encore une fois qu’il a une existence officielle) qui y voit la meilleure avocate de ses ambitions. Il faut dire que pour lui faire plaisir ladite candidate a sorti l’artillerie lourde, et pas seulement au sens figuré. Elle a soigneusement caressé son auditoire dans le sens du poil, en lui tenant un langage qu’on peut résumer en trois points.
Premièrement, non seulement Israël et les USA appartiennent au même monde, le monde merveilleux de la démocratie et de la civilisation, mais ils en sont les leaders naturels. C’est pourquoi leur union (voulue par Dieu en personne, a-t-elle omis de préciser) est indéfectible. « Nous sommes deux nations construites par des immigrants et des exilés cherchant à vivre et à adorer dans la liberté, des nations fondées sur des principes d’égalité, de tolérance et de pluralisme. Israël et l’Amérique sont .. une lumière destinée à éclairer les nations en raison de ces valeurs« . (Avis à ceux qui tâtonnent dans l’obscurité, ce condominium fluorescent est la solution à leur problème).
Deuxièmement, ce monde, bien que dirigé par un tandem aussi lumineux, est malheureusement engagé dans une lutte à mort avec les forces du mal. Ces entités diaboliques, on les connaît. Ce sont l’Iran, le Hezbollah et la résistance palestinienne. L’accord sur le nucléaire iranien est un bon accord, dit Mme Clinton, s’il empêche la République islamique de se doter de l’arme nucléaire. Mais si le moindre risque existe, il faudra passer à l’offensive. « Si les dirigeants de l’Iran violent leur engagement de ne pas faire de recherche, mettre au point ou acquérir des armes nucléaires, les Etats-Unis agiront pour le faire cesser, et nous le ferons en utilisant la force si nécessaire. »
Troisièmement, et c’est essentiel, Israël et l’Amérique doivent absolument conserver leur suprématie militaire. Mieux, il faut livrer de nouveaux armements à nos amis israéliens qui souffrent tant du terrorisme perpétré par des fanatiques assoiffés de sang. « Les Etats-Unis doivent fournir à Israël la technologie de défense la plus sophistiquée« , ce qui inclut « les défenses israéliennes par missiles avec de nouveaux systèmes comme les Arrow 3 et les David’s Sling, deux générations de missiles financées et mises au point par Israël et les USA« . Vous voulez de la grosse artillerie, en voilà.
Camp du bien, forces démoniaques, arsenal de destruction massive. Tel est en substance le message de la candidate. Le triptyque salvateur. La sainte trinité. Lorsqu’elle détaille l’arsenal destiné à préserver Israël des barbares, Mme Clinton adresse aussi un clin d’oeil au complexe militaro-industriel. Dont acte. Les magnats de l’armement et les matamores en pré-retraite ne ménageront pas non plus leur appui à cette candidate au discours viril. Elle sera donc soutenue par le lobby pro-israélien, le lobby des marchands de canon et, bien sûr, le lobby des financiers de Wall Street. Hillary Clinton cumule les avantages client. C’est clair : elle est la candidate organique de l’oligarchie prédatrice qui dirige le pays.
Elle a toutes les chances, du coup, de vérifier à son profit la loi non écrite de l’élection présidentielle. Cette loi dit en effet que le candidat élu est celui qui a dépensé le plus pour sa campagne électorale. Comme Barack Obama en 2012, Hillary Clinton va sans doute battre un nouveau record, expédiant dans les cordes un concurrent qui comptait surtout sur sa fortune personnelle. Ce handicap est d’autant plus important qu’il était difficile, pour Donald Trump, de faire jeu égal avec son adversaire du côté des donateurs juifs. Flairant le danger, il a alors tenté d’allumer des contre-feux, quitte à faire de la surenchère.
Invité lui aussi à l’assemblée annuelle de l’AIPAC, le 21 mars, le candidat républicain a tout fait, visiblement, pour faire oublier ses déclarations antérieures. Il refusait de prendre position sur la question palestinienne tant qu’il ne serait pas à la Maison-Blanche. Il hésitait à dire si les États-Unis devaient reconnaître ou non Jérusalem comme capitale d’Israël. Il disait que l’Etat hébreu devait payer l’aide militaire octroyée par les USA. Désormais, c’est fini. Aux oubliettes. En vingt minutes, il a dit à son auditoire ce qu’il voulait entendre et obtenu des salves d’applaudissements. Debout. En « standing ovation ».
Il a commencé par dire qu’il était un « soutien de longue date et ami réel d’Israël ». Avec lui à la présidence des États-Unis, a-t-il assuré, Israël ne serait plus traité « comme un citoyen de seconde zone » ! Manifestement décidé à faire mieux que Clinton, il a accusé l’Iran d’être « le plus grand sponsor du terrorisme mondial« , d’établir en Syrie un nouveau front dans le Golan contre Israël, de fournir des armes sophistiquées au Hezbollah libanais, et de soutenir le Hamas et le Djihad islamique en leur versant de l’argent en rémunération des attaques terroristes.
Mais ce discours complaisant n’a pas suffi. Délaissé par les siens, Trump manque de supporters parmi les donateurs juifs du parti républicain. Ces bailleurs de fonds à l’ancienne, sponsors traditionnels du parti conservateur, sont rebutés par la rhétorique d’un candidat hostile au libre-échange et allergique au « système ». Ils préfèrent se tourner vers une candidate qui n’a jamais lésiné dans son soutien à Israël, au complexe militaro-industriel et à Wall Street. L’argent n’a pas d’odeur, et l’important c’est le business. Pour Donald Trump, du coup, la tâche est rude.
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Benjamin Netanyahou et Donald Trump à New York City, le 25 Septembre 2016. (Kobi Gideon/GPO)
Benjamin Netanyahou et Donald Trump à New York City, le 25 Septembre 2016. (Kobi Gideon/GPO)
C’est la panique à bord. Il faut faire quelque chose. A neuf semaines du scrutin, le candidat républicain abat sa dernière carte. Elle lui permettra, espère-t-il, de damer le pion à Hillary Clinton, de la prendre à revers sur son propre terrain. Le 26 septembre, après avoir rencontré Benjamin Netanyahou à New York, il promet de reconnaître Jérusalem comme « la capitale indivisible d’Israël » et d’y installer l’ambassade américaine s’il est élu à la présidence. Violation flagrante du droit international, fabuleux cadeau à l’Etat d’Israël, ce fait accompli serait lourd de conséquences. Mais difficile de faire mieux pour séduire le lobby. Une véritable corbeille de la mariée. Pour quel résultat ? Réponse le 8 novembre.
Elle est belle, l’élection présidentielle américaine. Une course à l’échalote entre deux candidats qui rivalisent d’obséquiosité pour dire aux riches et aux puissants ce qu’ils veulent entendre. Habiles marionnettistes, Netanyahou et ses mandataires auront manipulé jusqu’au bout les deux pantins désarticulés qui se disputent un pouvoir fantoche au paradis des lobbies. Le lobby, Trump et Hillary, c’est un ménage à trois, mais il finira à deux. En attendant, cette joute électorale aura au moins clarifié la question de savoir si un candidat pouvait se soustraire à cette mascarade. Visiblement non.
Bruno Guigue
Bruno Guigue, ex-haut fonctionnaire, analyste politique et chargé de cours à l’Université de La Réunion. Il est l’auteur de cinq ouvrages, dont Aux origines du conflit israélo-arabe, L’invisible remords de l’Occident, L’Harmattan, 2002, et de centaines d’articles.
Photo: Mars 2016. (Photo: Joshua Roberts/Reuters)
source: http://arretsurinfo.ch/le-lobby-trump-et-hillary-par-bruno-guigue/

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jeudi 27 octobre 2016
 

La « zone d’exclusion aérienne » de Clinton en Syrie ne va pas « sauver des vies ». Elle mènera à une guerre contre la Russie. C’est le président du Comité des chefs d’état-major interarmées des USA qui le dit.







Analyses: 
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Les médias omettent de parler de la confrontation entre le département d’État et le Comité des chefs d’état‑major interarmées des États-Unis.no-fly-zone
 pr  Le pésident du Comité des chefs d’état-major interarmées, le général Joseph Francis Dunford (image de droite) a déclaré sans ambages au sénat des USA et au secrétaire d’État John Kerry qu’une « zone d’exclusion aérienne » au‑dessus de la Syrie mènerait à une guerre contre la Syrie et la Russie, ce qui entraînerait une escalade militaire. 
Lors d’une audience de la Commission des services armés du sénat étasunien, en réponse aux questions du sénateur républicain Roger Whicker (Mississippi), le général Dunford a dit ceci :
« Pour l’instant sénateur, pour que nous contrôlions tout l’espace aérien en Syrie, il faudrait que nous faisions la guerre contre la Syrie et la Russie (…). C’est une décision assez fondamentale qui n’est certainement pas de mon ressort. » (Commission des services armés du Sénat, 22 septembre 2016, soulignement ajouté)
Lors du troisième débat des candidats à la présidence, Hillary Clinton a réaffirmé que si elle était élue présidente, elle instaurerait une zone d’exclusion aérienne, en disant que l’objectif était de « sauver des vies »:
« Je crois qu’une zone d’exclusion aérienne peut sauver des vies et hâter la fin du conflit. Je suis bien consciente des préoccupations très légitimes que vous avez soulevées et que le président et le général ont exprimées », a dit Clinton en réponse à une question du modérateur du débat, Chris Wallace de Fox News.
« Cela ne se fera pas du jour au lendemain. Il faudra négocier ferme et faire comprendre clairement aux Russes et aux Syriens que notre objectif, c’est de créer des zones de sécurité sur le terrain (…). Je crois que nous pouvons parvenir à un accord et faire comprendre aux Russes et aux Syriens que c’est une chose à laquelle nous tenons, parce qu’elle est dans le meilleur intérêt de ceux qui sont sur le terrain en Syrie. » (Fox News, soulignement ajouté)

U.S. Democratic presidential nominee Hillary Clinton speaks at a fundraiser in Seattle, Washington, U.S., October 14, 2016. REUTERS/Lucy NicholsonÀ l’heure actuelle sous l’administration Obama, le Comité des chefs d’état‑major interarmées s’oppose à la création d’une « zone d’exclusion aérienne ».

Les membres du Comité des chefs d’état‑major interarmées sont nommés par le secrétaire à la Défense.
Sous la présidence de Clinton, l’on s’attend à ce qu’un nouveau secrétaire à la Défense et à ce qu’un nouveau président du Comité des chefs d’état‑major interarmées fermement déterminés à créer une « zone d’exclusion aérienne » en Syrie soient nommés.
Michèle Angelique Flournoy, ancienne sous-secrétaire à la politique de Défense et choix d’Hillary au poste de secrétaire à la Défense, est en faveur d’une « zone d’exclusion aérienne ».
Selon Defense One, « La femme qui devrait diriger le Pentagone sous Hillary Clinton a dit qu’elle demanderait aux militaires étasuniens de faire sortir les forces armées de Bachar al‑Assad du sud de la Syrie et qu’elle enverrait d’autres militaires étasuniens combattre le groupe armé État islamique dans la région. »
Des fuites de courriels ont confirmé que Michele Flournoy s’est acoquiné avec les Clintons. Elle a demandé l’imposition d’une « coercition militaire limitée » pour faciliter le retrait d’Assad du pouvoir en Syrie, dont la création d’une « zone de non‑bombardement au‑dessus de parties de la Syrie contrôlées par les rebelles que soutiennent les USA. » Cela ressemble étrangement à l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne pour protéger des terroristes, y compris ceux de Daech, contre les actions des forces armées syriennes et russes.
Selon Defense One :
Flournoy, ainsi que plusieurs de ses collègues au Center for New American Security (CNAS), plaident en faveur de l’envoi d’un plus grand nombre de militaires étasuniens pour combattre Daech et le régime d’Assad que ce que l’administration Obama est disposée à envoyer.
Depuis que la Russie participe plus activement, la réalité sur le terrain en Syrie, d’après Flournoy, « ne favorise pas le genre de conditions négociées auxquelles nous aimerions parvenir. » La politique des USA devrait être d’écarter Assad du pouvoir, même s’il faut pour cela « recourir à une coercition militaire limitée », a‑t‑elle expliqué lors de la conférence annuelle du CNAS de lundi à Washington.
Flournoy n’a pas nié tout le rapport disant qu’elle favorise une plus grande intervention des USA. Elle a reconnu, par exemple, son soutien en faveur de « tirs à distance de sécurité contre des cibles militaires syriennes » par les USA, afin d’imposer la zone de non‑bombardement.
Les reportages dans la presse n’ont cependant pas fourni les détails de la discussion et du témoignage du général Dunford et du secrétaire à la Défense Carter lors de l’audience de la Commission des services armés du sénat :
Voyons si le président veut ajouter quelque chose.
Sénateur Wicker : Bien, je voudrais vous poser une question, si vous me le permettez secrétaire Carter. Ce serait bien si le largage de bombes barils cessait. J’en ai parlé à un collègue démocrate aujourd’hui. Je voudrais qu’on impose une zone d’exclusion aérienne pour que cesse le largage de bombes barils, et j’ai demandé à ce collègue de l’autre côté de l’aile s’il serait favorable à cela. Il a répondu « oui ». Il a dit, « je veux appeler cela autrement qu’une zone d’exclusion aérienne ». Mais le fait demeure que ce sénateur en particulier a changé d’avis et aimerait que nous passions à l’action, afin que cesse le largage de bombes barils.
Que pensez-vous de cela? Ne serait-il pas une bonne chose que nous prenions des mesures décisives pour mettre fin à ce carnage?
Secrétaire Carter : Je ne connais pas la proposition précise dont vous avez parlé avec votre collègue. Je ferai un commentaire et verrai si le président veut ajouter quelque chose.
Sénateur Wicker : Je crois qu’il parlait d’une zone d’exclusion aérienne….
Secrétaire Carter : Bien, OK.
Sénateur Wicker : … mais décrite en des termes plus acceptables.
Secrétaire Carter : Il y a un certain nombre de propositions différentes sur la table, mais il y en a une qui, je crois, est examinée plus à fond, celle que le secrétaire Kerry essaie de promouvoir, à savoir une zone d’exclusion aérienne pour les Russes et les Syriens qui attaquent le peuple syrien.. S’ils parlent d’une zone d’exclusion aérienne pour les avions étasuniens qui combattent Daech, il va sans dire que cela ne suscitera pas l’enthousiasme et je m’y opposerai vivement.
Sénateur Wicker : Je me réfère à un…
Secrétaire Carter : Je crois que ce n’est pas appelé comme ça, mais le secrétaire Kerry essaie d’obtenir une mise à la terre des forces aériennes syriennes et russes. S’il y parvient, ce serait une bonne chose.
Permettez-moi de demander au président s’il a quelque chose à ajouter.
Général Dunford : Sénateur, la seule chose que je dirai c’est, vous le savez, la situation sur le terrain change, et je crois que j’ai une responsabilité, nous, du Comité des chefs d’état‑major, avons une responsabilité, qui est de s’assurer que le président puisse tenir compte de toutes les possibilités. Nous avons abordé cette question par le passé sous certaines conditions. Les conditions sur le terrain vont changer, et nous continuerons d’examiner ces possibilités et nous assurer que le président en est tenu informé.
Sénateur Wicker : Qu’en est-il de la possibilité de contrôler l’espace aérien pour empêcher le largage de bombes barils?
Général Dunford : Toutes les possibilités…
Sénateur Wicker : Que pensez-vous de cette possibilité, monsieur?
Général Dunford: Pour l’instant sénateur, pour que nous contrôlions tout l’espace aérien en Syrie, il faudrait que nous faisions la guerre contre la Syrie et la Russie. C’est une décision assez fondamentale qui n’est certainement pas de mon ressort. »

Les membres actuels du Comité des chefs d’état‑major interarmées des États-Unis (2016)
Conclusion
Ce qui ressort des témoignages et déclarations qui précèdent, c’est ceci : les décideurs au plus haut niveau au sein du gouvernement et des forces militaires des USA croient en leur propre propagande.Ils n’arrivent pas à réfléchir sur leurs actes sans tomber dans la propagande. Cela s’applique aussi à la guerre nucléaire, qui est présentée comme une « opération pour rétablir la paix ».
Il est peu probable qu’une mesure draconienne relativement à une « zone d’exclusion aérienne » soit prise sous l’administration Obama avant les élections de novembre et l’entrée en fonction d’un nouveau président des USA en janvier 2017.
Par conséquent, les trois prochains mois seront absolument cruciaux pour la Syrie. Pendant cette période, la campagne contre le terrorisme menée par la Syrie avec le soutien de la Russie et de l’Iran va tenter d’éliminer les poches terroristes qui restent et de pacifier l’ensemble du pays.
Les fantassins de l’alliance militaire occidentale devront être vaincus sur le terrain. Si cet objectif est atteint, cela aura inévitablement un effet sur les « possibilités des USA » en ce qui a trait au déploiement de forces terrestres et d’une zone d’exclusion aérienne. Ce qui se dégage toutefois, c’est une tentative de la part de Washington de redéployer ses fantassins terroristes de Daech se trouvant à Mossoul en les transférant de l’Irak à la Syrie.
Michel Chossudovsky

 
 

Et si l’Empire s’effondrait le 9 novembre ?




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Et si l’Empire s’effondrait le 9 novembre ?
Le jour où tous les citoyens du monde ouvriront les yeux, ils se rendront comptent qu’Hitler n’a jamais disparu, il a juste changé de capitale, de nom et de visage, et il continue à sévir selon les mêmes concepts racialistes, suprématistes et exceptionnalistes. Pour briser Hitler, il a fallu prendre Berlin d’assaut, mais peut-être que pour reconquérir la paix et la tranquillité auxquelles nous avons droit il ne sera pas nécessaire d’envahir les Etats-Unis. Son effondrement est possible, peut-être plus tôt qu’on ne le croit.   RI  

***

Si aucune «surprise» de type guerre totale ou remake du 11 Septembre ne vient empêcher sa tenue, l’élection présidentielle étasunienne devrait tenir toutes ses promesses sismiques. Quelle que soit l’issue de la farce, on voit mal en effet comment elle ne déboucherait pas sur une crise majeure et potentiellement fatale pour l’Empire. Que le trublion Trump l’emporte, qu’il concède la victoire à la furie du Parti de la guerre Hillary, ou qu’il la conteste en cas de tricheries malhabiles: tous les scénarios possibles disposent chacun d’une charge explosive dévastatrice qui pourrait faire du 9 novembre le jour où l’Empire s’est effondré, ou à tout le moins où les premiers pans de l’édifice ont commencé à dégringoler. Et disons d’entrée de jeu notre conviction que les Etats-Unis étant désormais une puissance éminemment dissolvante et responsable des pires guerres et atrocités qui ont ensanglanté le monde ces dernières décennies, un tel effondrement représenterait une forme d’apaisement et pour tout dire une véritable chance de salut pour The Rest of the World.
Trois raisons principales nous font considérer que l’effondrement de l’Empire est devenu une nécessité.
1. En finir avec un Empire criminel
Grâce à un budget militaire dépassant la moitié des dépenses mondiales de ce domaine, les Etats-Unis étendent aujourd’hui leurs tentacules dans près de 80 pays où ils ont imposé plus de 800 bases abritant des équipements lourds et des centaines de milliers de soldats. Ce maillage militaire à l’échelle planétaire correspond à 95% des bases militaires étrangères dans le monde (2), et caractérise dès lors clairement les USA comme un Empire.
En Europe, où des centaines de bases parfois équipées de lance-missiles à capacité nucléaire quadrillent le Vieux-Continent, dont près de 180 regroupant plus de 50’000 soldats pour la seule Allemagne (1), il ne s’agit plus d’une «présence» mais d’autre chose, qui ressemble de plus en plus à une véritable force d’occupation.
Ce dispositif sert à rappeler à ses administrés qu’en cas de résistance à sa domination, les canons de l’Empire restent toujours prêts à entamer leur rouge labeur, ce qu’ils font d’ailleurs quasiment en permanence.
De fait, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, l’Empire a ainsi bombardé plus de 20 pays sous des prétextes plus ou moins fallacieux, et toujours dans son seul et unique intérêt.
Rien qu’en Irak, en Afghanistan et au Pakistan, l’Empire US a ainsi massacré directement de plus de 2 millions de civils selon une récente étude, alors que le nombre total des victimes des guerres occidentales décidées et commandées par les Etats-Unis depuis 25 ans dépasse les 4 millions de morts (3). Des chiffres évidemment cachés par le service de presse de l’Empire qui regroupe la quasi-totalité des médias occidentaux.
En termes de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, de déni de démocratie, de tortures, de massacres de masse ou d’assassinats ciblés, l’Empire US devance donc de très loin tous les Etats-voyous et dictatures de la planète réunis.
Dire cela ne relève pas d’une posture anti-impérialiste ou anti-américaine, c’est énoncer un fait comptable.
Sauf qu’à l’inverse des (autres) Etats-voyous et dictatures de la planète, les Etats-Unis contrôlent un système de désinformation à l’échelle mondiale, et peuvent s’appuyer sur Hollywood et ses magiciens pour passer la serpillère et laver les cerveaux derrière leurs exactions.
Une machine de propagande globale dont ils ont une sublime maîtrise et qui leur permet d’abord d’imposer leur violente culture au monde entier en faisant croire à chacun que c’est ce qu’il désire le plus ardemment, et ensuite d’apparaître d’une guerre à l’autre toujours aussi angéliques et vertueux alors même que des morceaux de cervelles d’enfants maculent leur drapeau et dégoulinent de leurs bottes (4).
Mais sous le vernis de la propagande de masse, l’Empire répand sa violence et sa cruauté sur le monde pour assurer sa domination, ruine des pays entiers, assassine en toute impunité, torture dans ses caves, renverse des régimes, disloque des nations, crée et soutien des groupes terroristes, déclenche puis alimente des guerres civiles comme en Syrie. Dernier exemple en date: les Etats-Unis cherchent désormais à mettre à profit la prise de Mossoul en Irak pour organiser la fuite de Daesh dans l’Est de la Syrie où le groupe terroriste pourra survivre et continuer ainsi à servir la stratégie du chaos de l’Empire (5).
La première raison qui plaide pour l’effondrement de l’Empire US est donc qu’il représente la principale force dissolvante du monde, qu’il est le principal responsable des guerres et des plus grands massacres perpétrés sur la planète ces dernières décennies.
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2. Libérer l’Europe

La deuxième raison qui rend nécessaire l’effondrement de l’Empire découle de la première puisqu’il s’agit de permettre à l’Europe de s’émanciper d’une tutelle US qui nous conduit tous aujourd’hui aux portes d’une guerre avec la Russie et la Chine, éventuellement nucléaire (6).
Les peuples européens sont en effet prisonniers d’une pègre dirigeante totalement soumise à l’Empire US, une véritable assemblée de proconsuls qui lui obéit, soutient ses guerres, tente d’imposer ici son modèle, ses lois, ses Traités, son «mode de vie» et nous encage ainsi dans cette terrible dépendance qui nous rend absolument co-responsables de tous les crimes de l’Empire.
La chute de l’Empire serait dès lors incontestablement une libération pour l’Europe.
Concrètement, elle entraînerait immédiatement la fin de cette organisation criminelle qu’est l’OTAN, organisation mobilisée systématiquement pour faire le coup de feu contre tous les ennemis de l’Empire ou qui contrarient ses intérêts.
L’effondrement US entraînerait aussi immanquablement celle du projet américain que constitue l’UE «soviétique» que nous connaissons aujourd’hui. Exit donc toute cette caste de serviles petits fonctionnaires non-élus et surpayés, de technocrates atlantistes en guerre contre les peuples, acquis au libre-échange, vendus à Goldmann Sachs, à Wall Street et au néo-libéralisme le plus outrancier.
A la guerre économique de tous contre tous qu’impose aujourd’hui l’UE à ses membres pourrait ainsi succéder le retour aux souverainetés nationales, aux barrières douanières protégeant les citoyens et les économies, et à une coopération fructueuse entre chacun des Etats souverains dans l’intérêt bien compris de tous.
Enfin, le spectre d’une guerre avec la Russie et la Chine, quasi garantie avec une Hillary-Strangelove aux commandes, s’éloignerait d’autant pour laisser place à une Europe qui pourrait enfin devenir forte de l’«Atlantique à l’Oural».
3. Renverser le désordre établi
Enfin, la chute de l’Empire est nécessaire parce qu’elle entraînera la fin rapide des instruments de domination économique que sont l’OMC, la Banque Mondiale ou le FMI, qui travaillent exclusivement au profit des Etats-Unis et de leurs protectorats. Mais surtout la chute de l’Empire entraînera un séisme d’une ampleur telle qu’il provoquera immédiatement un effondrement économique mondial qui, bien que douloureux dans un premier temps, pourrait aussi offrir une opportunité historique d’en finir avec ce Système néolibérale et sa mécanique fondée sur la prédation, la spéculation, le pillage, l’esclavage, l’injustice, la destruction du tissu social et du vivant, l’abolition de l’Homme.
Contrairement à la narrative assénée par le Système américaniste qui martèle qu’il n’y a pas d’alternative à l’outrance scientiste et capitaliste, un tel effondrement pourrait à l’inverse donner l’opportunité aux peuples de reprendre leur destin en main et de développer d’autres modèles. Sur le plan politique d’abord, en imposant par la révolution au besoin, certainement, une démocratie réelle pour sortir de la farce d’une démocratie représentative perpétuant l’alternance entre les deux têtes d’un parti néolibéral unique. Sur le plan socio-économique ensuite, en développement là également de nouveaux modèles fondés sur l’entraide, la coopération, l’association, l’échange, la décroissance raisonnée et la sobriété heureuse par exemple.
Bref, l’effondrement de l’Empire devrait agir comme un détonateur entraînant la chute du Système néolibéral tout entier, offrant ainsi l’opportunité d’inventer une nouvelle forme de vie pour passer de la contre-civilisation juridico-marchande qui est la nôtre aujourd’hui, à une société restaurée dans son humanité et véritablement libre, égalitaire et décente.
C’est évidemment une option haute qui imposerait une révolution copernicienne, un renversement total du désordre établi par une pensée néolibérale nihiliste dont le triomphe a conduit le monde à la ruine (7).
Cette vision paraîtra certainement utopique à beaucoup, mais c’est oublier que la véritable utopie réside surtout dans le fait d’imaginer que l’humanité puisse survivre encore longtemps aux destructions engendrées par le capitalisme militarisé et belliqueux sous commandement US que nous connaissons aujourd’hui.
Trois scénarios d’implosion et un scénario catastrophe
Aujourd’hui, avec deux candidats chacun haïs par la moitié du pays; deux candidats dont une furie aux limites de la démence et un milliardaire dont la seule vertu, mais de taille tout de même, est d’être en quelque sorte antisystème sans même le vouloir, la Présidentielle US 2016 pourrait donc être ce moment où il va se passer quelque chose d’important, quelque chose qui pourrait signifier véritablement le début de la fin pour l’Empire.
Trois scénarios d’implosion se dessinent donc.
Premier scénario: si Trump gagne, c’est tout l’Etat profond US construit autour de Wall Street et du complexe militaro-industriel qui vacille. A travers son slogan «America first», Trump a en effet déclaré vouloir pacifier les relations avec la Russie et la Chine et réduire de ce fait d’autant la voilure militaire de l’Empire à l’extérieur.
Ce serait la version soft d’un Empire acceptant en quelque sorte de mourir dans son lit, pour en revenir au réalisme d’un monde multipolaire.
Mais il y a une inconnue de taille. Comme le veut la tradition étasunienne, le Président nouvellement élu n’entrera en fonction que le 20 janvier 2017. D’ici là, le pitre Obama restera aux manettes et si Trump est élu et qu’il se montre inflexible aux pressions qu’il subira immédiatement pour rentrer dans le rang, le risque est grand de voir l’Etat profond profiter de cet intervalle pour déclencher une guerre de haute intensité avec la Russie et renverser ainsi la table. C’est la première possibilité de notre scénario catastrophe.
Deuxième scénario: si l’Etat profond rate son coup et n’obtient qu’une victoire à l’arraché avec tricheries avérées de son poulain Killary, c’est la contestation attendue de Trump qui pourrait mettre alors le feu aux poudres, avec des troubles sociaux voire une guerre civile à la clé.
Les Etats-Unis sont aujourd’hui traversés par des fractures absolument radicales. Le rejet de Washington et de sa corruption est tel que certains Etats comme le Texas ou la Californie parlent ouvertement de sécession. Horizontalement, la population elle-même n’a jamais été aussi divisée dans une société minée par toute une série de crises économique, sociale et même à nouveau raciale.
Une élection volée par personne aussi haïe que Clinton déclencherait à n’en pas douter des troubles importants qui ont des chances de déraper là encore vers la guerre civile et l’implosion du pays.
Troisième scénario: même si le bourrage d’urnes réussit et que Clinton triomphe sans appel, elle explosera probablement en vol dès les premiers mois de son mandat du fait du poids de ses casseroles et/ou de ses pathologies. Le scandale d’un emailgate qui a lui seul aurait déjà dû la conduire en prison; celui de sa Fondation Clinton empêtrée dans des révélations de corruption à grande échelle; sa ou ses maladies cachées: toutes ces bombes à retardement exploseront rapidement une fois la bulle protectrice de la campagne présidentielle dégonflée, avec elle au milieu, entraînant à nouveau l’Empire dans la spirale d’une crise centrifuge sans fin.
Mais là encore, la même inconnue de taille ressurgit, qui conduit à la deuxième possibilité de scénario catastrophe. Car face à la perspective d’une explosion en vol quasi assurée, Hillary-Strangelove choisira très probablement d’engager sans délai l’Empire dans des gesticulations militaires soit en Iran, comme elle l’a déjà annoncé, soit beaucoup plus lourdement cette fois en Syrie, deux pays où elle est sûre de rencontrer la Russie sur son chemin, avec alors la garantie d’une escalade pouvant conduire à une guerre totale.
Conclusion
L’Etat de décomposition du système washingtonien a atteint un seuil inédit, aussi avancé qu’irréversible, qui coïncide avec une crise intérieure due à la faillite du modèle économique darwiniste des Etats-Unis. La précarité et l’injustice y sont en effet devenus la règle et la grogne social a dès lors atteint un niveau critique en passe de menacer la cohésion nationale.
Au plan géopolitique, la résistance des pays BRICs face aux menées des Etats-Unis, avec comme fer de lance une Russie devenue véritable nation antisystème, montre aussi le reflux de puissance d’un Empire qui semble à bout de souffle.
Plus généralement partout dans le monde, la perception des Etats-Unis a aussi radicalement changée. Hors Hollywood et les colonnes de la presse alignée bien sûr (qui se confondent), les peuples voient de plus en plus cet agglomérat d’intérêts privés abusivement appelé nation pour ce qu’ils est vraiment: un Empire malfaisant qui représente à la fois la principale menace pour la paix mondiale, et aussi le principal vecteur de ce Système néolibéral globalisé dont les peuples épuisés ne veulent plus et dont partout ils commencent à rejeter les représentants et la folie. En fait, tout bien considéré, jamais le Système et sa direction américaniste n’ont été à ce point mis à nu, jamais ils n’ont rencontré une opposition aussi formidable, aussi structurée, une aussi massive résistance.
C’est dans ce contexte global explosif que s’inscrit donc une Présidentielle US mettant aux prises deux personnages effarants: un trublion milliardaire dont la seule vertu connue est d’être antisystème, et le cadavre politique d’une Hillary-Strangelove dévorée d’ambition malsaine et puant la corruption et le mensonge à plein nez, bref, fabriquée sur mesure par le Système pour le faire perdurer.
Le moment arrive donc, où les temps et les circonstances semblent appeler d’immenses bouleversements.
Est-ce à dire que ce 9 novembre, lendemain d’élection, deviendra le jour où l’Empire a véritablement commencé à s’effondrer? Il serait audacieux de l’affirmer tant le mal peut se montrer résiliant et qu’il existe un risque élevé de dévissage vers l’incendie globalisé. Mais, pour la première fois depuis l’après-guerre, on peut sans doute dire que oui, la chose est bel et bien possible.
Quoi qu’il advienne ce qui est certain en revanche est que l’Empire, le Système néolibéral et notre contre-civilisation suivent une même trajectoire, qui pointe l’abîme.

1
 Présence militaire américaine dans le monde
2 Bases militaires dans le monde: les USA grands vainqueurs
3 Des victimes sans valeur : les quatre millions de musulmans tués dans les guerres occidentales depuis 1990
4 Au-delà des mots, au-delà des images, au-delà des faits, une manière de regarder la bête dans les yeux, de contempler l’âme damnée de l’Empire est de réécouter l’interprétation magistrale de l’hymne nationale étasunienne qu’a faite en 1969 Jimi Hendrix. Dans la fulgurance de cette improvisation évidemment inspirée par le martyre du Vietnam, surgit un déchaînement de plaintes et de haine métalliques d’une modernité absolue, où l’on entend autant les hurlements des suppliciés de l’Empire que ses propres cris d’effroi de ne pouvoir échapper à son propre instinct de mort, à sa propre folie destructrice.
5 Un aberrant désir de guerre
«Le plan est de refouler ISIS d’Irak, afin de s’assurer qu’il survit dans l’est de la Syrie»
Retour sur le fiasco libéral
source: http://www.entrefilets.com/Et_si_l_Empire_s_effondrait_le_9_novembre.html

En savoir plus sur http://reseauinternational.net/et-si-lempire-seffondrait-le-9-novembre/#yABH2CgSOo5IXtJd.99
 
"Si vous n’y prenez pas garde, les journaux finiront par vous faire haïr les opprimés et adorer les oppresseurs." Malcom X

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