Le journal le Monde a révélé, hier 23 mars, des
informations sur le rôle joué par les services secrets israéliens
"Mossad", dans l’affaire de l’assassinat de l’opposant marocain Mehdi
Ben Barka. Les services secrets israéliens ont, à la demande des
autorités marocaines, aidé à localiser Mehdi Ben Barka avant son
enlèvement en octobre 1965.
Informé par les marocains de la mort de Ben
Barka, le Mossad s’est chargé de faire disparaître le corps après
l’avoir fait dissoudre par des produits chimiques.
Le Mossad a accepté d’apporter son aide au
Royaume car, indique le journal Le Monde, les autorités marocaines
avaient fourni des informations sensibles sur la teneur des discussions
des dirigeants arabes, au cours du sommet de la Ligue Arabe qui s’est
déroulé à Casablanca en septembre 1965, quelques mois avant la guerre
des six séjours. La guerre israélo-arabe, dite "la guerre des six
jours", fut déclenchée en juin 1967 par Israël, contre l’Egypte, la
Syrie et la Jordanie. D’autres armées arabes d’Irak, du Soudan, du
Koweït et d’Algérie se sont mobilisées par la suite.
La solution finale
Selon Ronen Bergman, journaliste israélien
"spécialisé dans les questions militaires et les services de
renseignement", interviewé par Le Monde, le patron du Mossad, Meïr Amit,
"avait appris des Marocains qu’ils voulaient le (Ben Barka, ndlr)
tuer". Mais, dit-il, citant Meïr Amit, "le Mossad n’était pas présent au
moment des faits". Son rôle était de fournir "de faux documents pour
louer des voitures" et des passeports "aux Marocains et aux mercenaires
français pour pouvoir prendre rapidement la fuite après les faits". "Il
est clair aussi que le Mossad a fourni un appartement, une cache aux
Marocains, mais on n'est pas certain que ce fut celui où Ben Barka a été
conduit", dit-il.
Selon lui, c’est le Mossad qui "s’est chargé
d’évacuer le corps". "Les agents connaissaient une forêt près de Paris,
très prisée pour les pique-niques familiaux. Le service a eu l’idée de
dissoudre le corps avant de l’enterrer avec de l’acide, à base de
produits chimiques achetés dans plusieurs pharmacies. Cette nuit-là, il a
plu. La pluie a accéléré le processus. C’est l’aspect le plus visuel,
le plus dramatique de l’implication du Mossad", affirme-t-il.
Les révélations du journaliste font état
également de "contacts", au "début des années 1960", entre Ben Barka et
les Israéliens, "notamment les services". Ces derniers "n’avaient aucune
hostilité contre lui. Mais ils avaient une énorme dette envers les
Marocains".
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