Netanyahu (le boucher de Gaza) peut perdre les élections, et alors ?
par Kharroubi Habib
En Israël, les derniers sondages sur les intentions de vote
de l'électorat ont donné probable une gamelle électorale pour le Premier
ministre Netanyahu et son parti de droite le Likoud ayant pourtant fait le
calcul qu'ils conserveraient le pouvoir en organisant des élections
législatives anticipées. Si la prédiction des sondages se confirme, ce n'est
pas pour autant que les Palestiniens pavoiseront car sachant que le boucher
Netanyahu n'aura pas été battu pour sa politique à leur égard mais pour des
considérations en rapport avec celle qui a orienté l'action de son gouvernement
aux plans économique et social.
Ils n'attendent rien par conséquent d'un nouveau
gouvernement israélien dont le pivot serait le Parti sioniste de centre gauche
à qui il est prédit la victoire au scrutin. Le citoyen israélien peut trouver
des différences et des divergences entre le parti de droite le Likoud et son
rival le Parti sioniste de centre gauche et voter pour l'un ou l'autre. Pour le
Palestiniens et en considération de leur position sur le conflit
israélo-palestinien, les deux formations politiques c'est « bonnet blanc et
blanc bonnet ».
Les Palestiniens ne se font aucune illusion : le départ du
pouvoir en Israël de la coalition de droite et d'extrême droite que Benyamin
Netanyahu dirige et l'arrivée de celle que formera le Parti sioniste de centre
gauche ne feront nullement bouger positivement les lignes dans le conflit qui
les oppose à Israël. Sur ces lignes, il y a consensus global entre les acteurs
politiques israéliens quel que soit le courant idéologique qu'ils représentent et
sur lesquelles ils ne sont pas près d'évoluer car les sachant approuvées par
l'écrasante majorité de la société israélienne. Il est faux d'affirmer que
Netanyahu a conduit une politique à l'égard des Palestiniens qui a été
réprouvée par une majorité de cette société israélienne. Sa politique a
consisté à fermer toute possibilité à la création d'un Etat palestinien viable
et souverain et s'il n'en obtient pas un gain électoral, c'est qu'il se trouve
des électeurs ayant décidé de le sanctionner car jugeant qu'il n'a pas été
aussi loin qu'ils l'ont espéré dans cette voie.
L'opposition à la création d'un Etat palestinien
conformément aux résolutions des Nations unies est chose entendue et partagée
en Israël au point que les détracteurs et rivaux de Benyamin Netanyahu ne se
sont démarqués de lui et de son parti que sur les questions économiques et
sociales. Durant toute la campagne électorale, ils ont ferraillé contre eux en
omettant sciemment ce qui a trait au dossier palestinien et se sont ainsi
inscrits dans le consensus national qui prévaut sur le sujet.
Tout en ayant affirmé sa disponibilité à reprendre les
négociations avec un gouvernement israélien quel qu'il soit qui sortirait des
urnes, à condition qu'il satisfasse aux conditions préalables posées à leur
reprise par l'Autorité palestinienne et approuvées par la communauté
internationale, le président Mahmoud Abbas partage au fond l'amer scepticisme
qui prévaut parmi les Palestiniens. Il sait d'évidence que l'impasse dans
laquelle est le conflit israélo-palestinien ne résulte qu'en partie de
l'équation personnelle des dirigeants israéliens qui le gèrent et doit
l'essentiel fondamental au refus du peuple d'Israël, hormis une petite minorité
en son sein, d'accepter la création au côté de son pays d'un Etat palestinien.
Cela toute la communauté internationale le sait également sans avoir le courage
d'en tirer les conséquences qui s'imposent.
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