Devoir d'expression: Non au désastre écologique et humain annoncé dans le Sahara algérien !
Par Abdelkader Dehbi
L'ogre planétaire de la haute finance impérialiste et atlantiste, le
mal-nommé "Ordre mondial", vient donc de frapper en Algérie, avec la
complicité du pouvoir en place, en s'attaquant aux intérêts vitaux du
Peuple algérien, à l'Environnement naturel millénaire du Sahara algérien
et aux ressources énergétiques et minières de notre sous-sol, menacées
par une prédation sauvage et criminelle contre l'Homme et la Nature. Le
désastre écologique et humain qui s'annonce, et que vont provoquer les
centaines et les milliers de forages horizontaux par fracturation, pour
l'extraction du maudit Gaz-de-Schiste, aura des répercutions
incommensurables s'il n'est pas stoppé par une mobilisation massive et
durable du Peuple algérien ; à commencer par ses élites, aussi bien à
l'intérieur qu'à l'étranger. Quand d'un simple trait de plume
en effet, le pouvoir illégitime en place à Alger, signe sa propre
forfaiture morale et politique, en déniant au Peuple algérien,
l'exercice de sa légitime souveraineté sur l'ensemble du territoire
national ; Quand d'un simple trait de plume, la majeure partie de ce
territoire national qu'est le Sahara algérien, est livrée par ce
pouvoir failli, corrompu et sans état d'âme, aux expérimentations et aux
saccages, à la prédation et aux pillages des multinationales
pétro-gazières commanditées par le Grand Capital apatride et
spéculateur. Quand d'un simple trait de plume, on met en danger la
vie, la santé et la subsistance de millions de citoyens algériens en
violant les équilibres écologiques naturels millénaires de cette
immense région saharienne, promise à la dévastation par les Ogres
énergétiques de l'Empire, ayant déjà sévi sous tant d'autres cieux, en
ravageant des territoires entiers, ne laissant derrière eux que malheur
et désolation pour des millions de populations autochtones livrées à
elles-mêmes, malades et ruinées, et une Nature à jamais défigurée.
Quand, au nom de lois scélérates conçues pour protéger le régime, sont
étouffées les voix de la raison, et bafoués les droits légitimes du
peuple à contester une politique suicidaire pour la Nation; et quand les
manifestations citoyennes pacifiques – de In-Salah à Ouargla, en
passant par Alger et d'autres villes – qui ont déjà fait leur premier
mort, sont brutalement réprimées par des forces dites de "l'ordre",
devenues au fil des ans, une machine répressive au-dessus des lois,
composée de véritables mamlouks au service, non pas de la République et
du Peuple des citoyens, mais aux ordres du pouvoir illégitime et
corrompu, de ses barons et de ses clans, de ses partisans et de ses
clients ; un pouvoir illégitime aujourd'hui moins soucieux de la
détresse et des inquiétudes du petit peuple que de satisfaire aux
diktats de ceux qui l'ont porté – et le portent encore – à
bouts-de-bras, pour le maintenir en place, au nom de leurs intérêts
impérialistes et contre la volonté de notre Peuple; Quand toutes
ces infamies ont lieu dans notre pays et sous nos yeux – nous, qui
sommes près de 40 millions de citoyens algériens – alors, ce n'est plus
seulement de liberté d'expression qu'il s'agit de débattre, mais d'un
véritable "Devoir patriotique d'expression" où il n'y aura place, ni aux
tergiversations de la classe dite "politique", ni au silence des
élites, ni aux hésitations des citoyens. Ni surtout, au devoir
d'obéissance des serviteurs de l'Etat, civils et militaires confondus.
Car, aucun argument de "légalité", et encore moins, de "commandement de
l'autorité légitime" – ne peut être opposable à l'exercice de ce Devoir
d'expression, par les citoyens et les citoyennes de ce pays, dès lors
qu'ils jugent leur patrie menacée; et elle l'est ; dès lors qu'ils
jugent leur souveraineté spoliée, et elle l'est. Car, comment
qualifier autrement, cette décision précipitée, d'autoriser
l'exploitation mortifère du Gaz-de-Schiste dans nos vastes régions
sahariennes, décision qui a toutes les apparences d'une extorsion
enfantée hors de notre territoire et dans l'opacité la plus totale ? Une
décision où, les tractations secrètes et les arrangements suspects,
laissant planer de graves présomptions de prévarications au sommet de
l'Etat, ont tenu lieu de débat national… Comment qualifier autrement
cette mise à l'écart du Peuple algérien, en premier chef concerné par ce
dossier ? Pis encore, comment qualifier le silence assourdissant de ce
véritable "Parlement" d'opérette – APN et Conseil de la Nation confondus
– qui n'a pas cru devoir s'autosaisir du dossier au nom du Peuple
algérien qu'il est censé représenter, et mettre en accusation le Chef de
l'Exécutif, pour fait de forfaiture ? Une autorisation scélérate
qui, si elle n'est pas énergiquement et bruyamment dénoncée et stoppée à
temps, va sonner le début d'une immense tragédie humaine, doublée d'un
désastre écologique irréparable et incommensurable. Incommensurable, à
la mesure de l'immensité territoriale de nos régions du Grand Sud. A la
mesure aussi, des capacités de prédation, de pillage et de destructions
irréversibles de l'Environnement auxquelles vont s'adonner sans états
d'âme, les Multinationales apatrides affiliées au Grand Capital,
Il suffit de rappeler en effet, que pour extraire 1.000 m3 de
Gaz-de-Schiste, il faut environ 100 kgs de sable et 2m3 d'eau contenant
en solution, un mélange de plusieurs centaines de produits chimiques –
il en existe plus de 750 recensés (1) – dont certains hautement toxiques
et mortels, injectés à de très hautes pressions dans les roches-mères
schisteuses du sous-sol. La moitié de ces quantités d'eaux toxiques
restera définitivement piégée dans les profondeurs du sol en entrera
fatalement en contact avec le système hydrogéologique souterrain du
Sahara – le Continental Intercalaire – qui constitue l'une des plus
grandes – sinon la plus grande – des réserves aquifères souterraines de
la planète. L'autre moitié remonte en surface, additionnée des produits
radioactifs qui se trouvent naturellement emprisonnés dans la roche.
Car, si au Texas (2) et ailleurs, ces quantités d'eau toxique sont
traitées, ce ne sera nullement le cas dans le Sahara, considéré par les
partenaires criminels de ces projets comme un territoire-poubelle où il
est permis de réaliser les expérimentations, interdites chez eux. Et ce
n'est pas l'ancienne puissance coloniale qui nous dira le contraire…
Quelle pénible impression en tout cas, de constater que depuis
l'arrivée de M. Bouteflika et de son clan au pouvoir, et singulièrement
depuis ses nombreuses hospitalisations et séjours au Val-de-Grâce puis
aux Invalides, il est devenu de plus en plus évident que les
gouvernements français successifs, gauche et droite confondues –
commettant ainsi, des actes caractérisés d'abus de faiblesse – ont
exercé à loisir, des pressions soutenues, d'ordre politique, économique
et financier, sur un président algérien physiquement et psychiquement
diminué, et moralement fragilisé, par les gros scandales de corruption à
répétition autour de lui. Et ce n'est pas l'ancien Premier Ministre
français, M. Raffarin – M. "Algérie" semble-t-il – qui dira le
contraire. Lui dont les allées-et-venues entre Paris et la présidence à
Alger, ressemblent moins à des missions diplomatiques qu'à des
déplacements de Proconsul romain dans une des "Provinces" de l'Empire…
Une "Province" dont le frère et conseiller du président, semble être
depuis ces dernières années, le rouage central, dans une véritable
opération souterraine, pilotée par l'ancienne puissance occupante et ses
Services, avec la complicité du "premier cercle" du clan des Bouteflika
– dont certains hauts gradés de l'armée, en active ou en retraite –
pour une prise de contrôle insidieuse et rampante, sur les orientations
politiques et les décisions de l'Exécutif algérien. Et je m'en tiendrai à
deux exemples symptomatiques: d'une part, l'escroquerie industrielle de
l'usine "Renault" d'Oran – le mot quincaillerie serait plus approprié –
employant à peine quelques centaines de salarié ; d'autre part,
l'autorisation inattendue et contre-nature, donnée début 2013, à l'Armée
de l'Air de l'ancienne puissance coloniale, d'utiliser l'espace aérien
de notre pays et de survoler sans restriction notre territoire national…
J'allais oublier de citer un troisième exemple: celui du quasi-blackout
honteux et complice, observé par les grands médias français sur ce
dossier explosif d'exploitation du Gaz-de-Schiste par les Total et
consorts ; un quasi blackout qui confirme la réalité et l'étendue des
complicités entretenues de part et d'autre de la Méditerranée ; des
complicités criminelles que Lounis Aggoun avait magistralement
disséquées dans son ouvrage de référence, au titre pertinent de
"Françalgérie". Pendant ce temps, la tragédie écologique et
humaine peut commencer en silence, dans les immensités désertiques ;
plus précisément dans le voisinage d'In-Salah, à 1.270 kms plein Sud,
d'Alger, au centre du Grand Erg Oriental, sur le Plateau de Tadmaït,
c’est-à-dire au centre de l'une des plus grandes – sinon la plus grande –
des réserves aquifères souterraines de la planète. Est-ce un hasard
? Faut-il que la France – cet acteur qui ne cache plus son ombre
coloniale, comme par une espèce de phénomène mémoriel d'hystérèse –
s'acharne à ce point sur le Sahara dont elle semble vouloir empoisonner
les eaux souterraines, après en avoir largement empoisonné l'atmosphère ?
In-Salah est située à 230 kms de Reggane, où a explosé dans
l'atmosphère, la première des bombes atomiques testée par la France
coloniale en 1960 dans le Sahara Algérien – 4 à l'air libre et 13 en
sous-sol – qui ont vitrifié l'écosystème de plusieurs régions, en
faisant plus de 30.000 victimes par irradiations. Est-ce un hasard ?
Cette question en appelle immédiatement une autre, beaucoup plus
précise et lancinante : Y aurait-il une volonté délibérée de destruction
– à défaut d'appropriation – et de contamination criminelle,
préméditée et irréparable, de milliards de mètres cubes d'eau, source
précieuse de vie et de survie, pour des millions d'algériens et leurs
générations futures ? Tous les scientifiques et experts, connus
aussi bien pour leur compétence que pour leur crédit moral, dans des
domaines aussi divers que ceux de la géologie ou de l'hydrogéologie, de
la pétrochimie et des technologies du forage, ont mis en évidence les
risques écologiques et sanitaires graves et irréversibles, pour la
Nature comme pour l'Homme, liés à la technologie de la fracturation qui
utilise par milliers de tonnes, des centaines de produits chimiques – un
Rapport scientifique officiel commandé en 2011 par la Chambre des
Représentants aux Etats-Unis n'en démembre pas moins de 750 ! (1) –
En face, la majorité des gouvernements des pays occidentaux, et
singulièrement le gouvernement français savent parfaitement dans quelles
conditions de violence et de répression, d'illégitimité et de fraudes
électorales massives et manifestes, de violation des Libertés Publiques
et des Droits de l'Homme, le régime politique algérien, corrompu et
corrupteur, se maintient en place, jour après jour, année après année,
"mandat présidentiel" après "mandat présidentiel". Et cela dure depuis
le Coup d'Etat du 11 Janvier 1992, pour rappel, perpétré par les
généraux putschistes inféodés à la France et avec la bénédiction
d'icelle. Des généraux putschistes, "paternellement conseillés" par
leurs protecteurs en 1999, de s'allier avec M. Bouteflika et son clan,
en raison des graves présomptions de Crimes contre l'Humanité, pesant
sur certains d'entre eux et de l'ouverture ici ou là, en France et en
Europe, d'enquêtes judiciaires, consécutivement aux dizaines de plaintes
pour tortures et disparitions forcées de personnes, déposées par les
victimes algériennes – ou leurs ayant-droit – par-devant les instances
judiciaires compétentes. Sans oublier les massacres de masse sous faux
pavillon, faisant des centaines de victimes civiles innocentes, y
compris des femmes et des enfants, commandités par les putschistes et
dont certains comme ceux de Bentalha, de Raïs, de Béni-Messous ou de
Relizane, sont dans toutes les mémoires, y compris dans la presse
internationale. Cela fera bientôt 16 années jour pour jour, que
notre pays vit sous la férule d'un pouvoir tyrannique et dictatorial,
incompétent et corrompu. Un pouvoir qui s'est bâti sur les ruines
de la "décennie noire" et sur l'imposture d'une prétendue
"réconciliation nationale" ayant consisté à amnistier les généraux
coupables de Crimes de Guerre et de Crimes contre l'Humanité et à
maintenir dans l'exil, des milliers parmi les meilleurs enfants de ce
pays, au prétexte qu'ils sont "islamistes", avec interdiction légale de
remettre en question la loi scélérate dite de "réconciliation
nationale". Un pouvoir qui s'est bâti sur la rente pétrolière, dont
certains estiment entre 50 et 60 milliards de Dollars les sommes
détournées par les barons du régime – civils et militaires confondus –
et leurs clientèles, sur fond d'immenses scandales financiers et
d'impunité totale. A quoi bon alors, cette course effrénée pour
augmenter sans cesse les recettes publiques ? Qu'a-t-on déjà réalisé de
si grand dans ce pays, avec plus de 1.000 milliards de Dollars de
recettes sur les 15 dernières années de pouvoir du clan vénal et anti
national des Bouteflika, de ses généraux affairistes, de ses ministres
en fuite, de ses banquiers faussaires, de ses hommes d'affaires mafieux,
de ses zaouias hypocrites, de ses laudateurs médiatiques minables et de
ses truands en liberté ? Qu'a-t-on donc déjà réalisé de si grand, au
point de justifier cette course démentielle aux recettes publiques qui
finissent pour une grande part, dans les comptes étrangers des centaines
de gangsters publics ou privés, qui gravitent autour du pouvoir ? En
toute impunité. C'est-là que réside la plaie purulente qui ronge la
vitalité de notre pays. Et c'est là où il faudra porter le fer de la
contestation, de la dénonciation et au bout du chemin, de la mise en
accusation des principaux acteurs politiques et sécuritaires du pays. Y
compris par-devant des Instances judiciaires internationale. Et les
chefs d'accusation ne manqueront pas : Crimes de Guerre et Crimes contre
l'Humanité, pour les généraux putschistes ; crimes de détournements
massifs de deniers public et de blanchiment d'argent dans les
capitales-mêmes des pays occidentaux donneurs de leçons… Et à présent, les Crimes Ecologiques en cours dans les profondeurs silencieuses du Sahara algérien.
………………………… 1) Rapport du Congrès US sur les produits utilisés dans la fracturation hydraulique (FH) aux USA : Source: -- United States House of Representatives Committee on Energy and Commerce April 2011 Chemicals used in Hydraulic Fracturing http://conservationco.org/…/Final-Rebuttal-Exhibits.pdf-Ado…
Nota : (Et ce n'est pas une blague) --- Le Congrès US avait exigé des
compagnies exploitant le GdS de donner la liste exhaustive des produits
utilisés dans la FH. Les compagnies utilisent plus de 750 produits
chimiques, dont certains sont hautement toxiques comme le méthanol ou le
plomb. Pour certains produits, les compagnies étaient incapables d'en
donner la composition, invoquant de prétendues "clauses de
confidentialité"... contractées avec leurs fournisseurs. Ce rapport
souligne que les compagnies exploitantes ignorent elles-mêmes la nature
de certains produits qu’elles utilisent ! Ce qui témoigne du degré
criminel d'irresponsabilité aussi bien morale que civique, de ces
Entreprises de prédation et de pillage. 2) Etats US ayant interdit l’exploitation du GdS :http://www.foodandwaterwatch.org/…/…/local-action-documents/
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