Agression contre Gaza: la pierre d'achoppement du projet de trêve
par Kharroubi Habib
Une
trêve humanitaire de quelques heures ou de quelques jours dans l'atroce
boucherie qui se commet à Gaza n'est pas ce que réclame l'opinion
internationale indignée par sa barbarie. Elle exige l'arrêt de l'agression
israélienne. Cette perspective ne semble pas pour autant se dessiner malgré le
forcing diplomatique international qui s'exerce sur les deux parties pour
tenter de les amener à accepter son principe. Des diplomates qui s'évertuent à
tenter d'obtenir leur accord mettent en effet en garde contre tout «optimisme
prématuré» quant à l'issue des tractations qui sont en cours pour essayer de
les convaincre.
Ni
les Etats-Unis qui sont en contact avec Netanyahu et son cabinet, ni l'Egypte
qui l'est avec les chefs du Hamas ne sont parvenus à ce résultat. La pierre
d'achoppement sur laquelle butent les tractations visant à l'instauration d'une
trêve définitive est que les deux parties n'envisagent pas celle-ci du même
point de vue. Israël entend que les clauses de cette trêve ne fassent aucune
concession aux conditions posées par le Hamas, lequel refuse d'aller à un
accord qui reconduirait le statu quo ante agression dont son chef historique a
dit qu'il fait de Gaza la plus grande prison du monde.
Au
plan strictement humanitaire, l'on est tenté bien sûr d'estimer que l'urgence
est l'arrêt du carnage en cours. La population civile à Gaza y gagnerait que
cesse le massacre dont elle est victime, qu'elle puisse renouer avec un
semblant de vie sans craindre d'y vaquer au milieu de meurtriers bombardements.
Mais cette population a payé cher pour accepter le retour à un statu quo dans
la situation faite à leur territoire par l'ennemi sioniste. Le Hamas qu'une
presse occidentale vouée à la défense inconditionnelle de l'Etat sioniste
présente comme faisant obstacle à l'accord de trêve, exprime en fait un refus
que partage cette population en dépit de ce qu'il lui en coûte par la poursuite
de l'agression israélienne.
John
Kerry et son homologue égyptien Sameh Choukry ont convenu d'une proposition de
cessez-le-feu incluant que la trêve obtenue se poursuivrait par des
négociations sur la levée du blocus imposé depuis des années à la bande de
Gaza.
Cette
exigence du Hamas n'est ni maximaliste ni la confirmation de son refus d'une
trêve avec l'ennemi sioniste. Elle est un minima en dessous duquel un accord de
la résistance palestinienne équivaudrait à une reddition pure et simple
trahissant les sacrifices et le martyrologue de la population gazaouie. Et
c'est bien cette forfaiture que le Hamas est sommé de commettre.
Il
n'est question dans les médias occidentaux majoritairement pro-israéliens sans
retenue que de «l'inhumanité» de la position de cette faction palestinienne qui
refuserait pour des considérations politiques et même de survie d'entendre les
appels à la trêve.
Le
monde entier voit pourtant de quel côté se manifeste l'inhumanité. Elle est
dans celui d'Israël qui à un blocus affamant et humiliant y ajoute un déluge de
feu génocidaire n'épargnant ni les enfants ni les femmes ou personnes âgées de
la bande de Gaza. Faire du Hamas l'unique responsable de l'abominable situation
faite à la population gazaouie revient à valider l'agression sioniste et à nier
que l'Etat sioniste a entrepris une guerre totale non contre ce mouvement de
résistance mais contre la population gazaouie « coupable » de réclamer son
droit à une vie qui ne soit pas conditionnée par les diktats de cet Etat et
faite d'humiliations et de dénis.
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