Dans le monde arabe, les Etats-Unis entretiennent une
relation stratégique avec l'Arabie Saoudite et l'Egypte grâce à laquelle ils on
enrôlé au service de leur politique au Moyen-Orient ces deux pays aux
influences déterminantes dans la région.
Cette relation subit incontestablement des remous qui sont
le contrecoup des brouilles intervenues entre Washington, Ryad et Le Caire.
Avec Ryad à cause de leur mésentente sur les dossiers iranien et syrien. Avec
Le Caire où les militaires revenus au pouvoir n'apprécient pas la prise de
distance américaine à leur égard et les critiques formulées à Washington pour
la justifier. C'est beaucoup pour exprimer leur mécontentement à l'endroit de
cet allié américain que Ryad et Le Caire ont pris des initiatives qui sont
autant d'avertissements tendant à lui faire comprendre que leurs relations
bilatérales pourraient basculer dans la franche hostilité à la politique
américaine dans la région.
Celle de l'Arabie Saoudite a consisté à manifester son plein
soutien aux militaires égyptiens qui ont renversé le régime pourtant islamiste
de l'ex-président Morsi et celle de l'Egypte à se tourner ostensiblement vers
la Russie de Poutine non seulement pour obtenir d'elle l'armement que
l'Amérique lui mesure chichement depuis ce renversement, mais en s'efforçant
manifestement aussi de renouer une alliance géostratégique concernant la
région. L'homme fort de l'Egypte le maréchal El Sissi a clairement fait comprendre
que tel est l'objectif double de son pays en se rendant à Moscou flanqué du
ministre égyptien des Affaires étrangères.
Au Moyen-Orient, Barack Obama et la diplomatie américaine
sont parvenus à susciter à leur encontre la méfiance si ce n'est plus de la
plupart de leurs partenaires et alliés régionaux traditionnels, y compris
Israël qui comme l'Arabie Saoudite n'apprécie guère le rapprochement qu'ont
amorcé entre eux les Etats-Unis et l'Iran de même que «l'inquiète» les
supposées concessions que Washington voudrait lui arracher pour que se
formalise un accord de paix palestino-israélien. Il n'est jusqu'à l'autre allié
régional de l'Amérique, la Turquie qui elle aussi manifeste de la
désapprobation quant aux pressions américaines qui s'exercent sur elle au
prétexte de divergence sur la manière autoritaire dont Erdogan et son
gouvernement gèrent les oppositions auxquelles ils sont confrontés.
Tout cela ne doit pas emmener pour autant à conclure que
l'Amérique est en train de perdre sa position prédominante dans la région. Mais
il est incontestable que celle-ci s'érode, l'Amérique ayant démontré à chacun
de ses alliés régionaux traditionnels que quand ses intérêts nationaux
l'exigent, elle adapte sa politique sans tenir compte de leurs objections. Ce
qui permet à la Russie de Poutine qui s'est fixé pour objectif d'imposer son
statut de grande puissance d'exploiter cette érosion en effectuant un retour en
force dans la région en terme d'influence. Ce qui contrairement à ce qu'en
pensent et disent les politiques et médias occidentaux n'est pas une mauvaise
chose. Les projets américains pour cette région du monde ont montré ce qu'ils
ont de sinistrement effarants pour leur peuple et ceux qui les combattent ont
besoin de compter sur le soutien d'une ou d'autres grandes puissances animées
de la volonté de leur faire pièce.
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