ELWATAN-ALHABIB
mercredi 27 novembre 2013
 

Le Bloc atlantiste cède, Tel-Aviv et Riyad complotent

 

 

 

Tribune libre Byblos

us_isr_saudLe 3 septembre dernier, alors que les TV du monde entier se préparent à diffuser en direct les vertueuses frappes punitives de l’Occident contre Damas, un bâtiment US tire deux missiles pour tester la réactivité des côtes syriennes. Leur destruction instantanée par les forces russes sonne le glas des ambitions bellicistes américaines. Washington reçoit le message de Moscou 5 sur 5 et, trois semaines plus tard, c’est le fameux coup de fil d’Obama au Président iranien Rohani, puis la signature historique deux mois après d’un accord intérimaire entre Téhéran et le groupe 5+1. Ce virage à 180˚ de la politique du Bloc atlantiste dans la région survient après deux ans d’hystérie militaire qui auront coûté la vie à 120’000 personnes en Syrie, et entraîné la destruction totale du pays. Grands perdants de ce revirement, Israël et l’Arabie Saoudite se donnent désormais six mois pour rallumer l’incendie.
Fabuleux ratage
Ainsi donc, après plus de 30 ans de guerre froide avec l’Iran, l’heure du grand dégel est venue. L’accord intérimaire signé dimanche entre l’Iran et le groupe 5+1 (les membres du Conseil de sécurité et l’Allemagne) semble en effet mettre un point final aux tentatives du Bloc atlantiste de remodeler à coups de flingue le Grand- Moyen-Orient. Un remodelage commencé en Irak et en Afghanistan, mais qui prévoyait surtout de briser le dernier axe de résistance à la domination occidentale dans la région que forment l’Iran, la Syrie, une partie du Liban (Hezbollah) et de la Palestine (Hamas).
Le ratage est complet et son prix exorbitant : éclatement irakien; fiasco afghan; guerre criminelle d’Israël contre le Liban et naufrage libyen auront coûté la vie à plus d’une million et demi de personnes, et provoqué la destruction de ces pays en plus d’un rejet désormais global de l’Occident et de ses «valeurs».
La dévastation de la Syrie, livrée pieds et poings liés aux coupe-jarrets et assassins djihadistes de tous bords, représente ainsi le baroud de déshonneur d’une politique atlantiste aussi dévastatrice qu’inefficace.

Deux fers au feu
Bien évidemment, c’est la résistance des russes, soutenue par les Chinois en particulier et les pays du BRICs en général, qui a enrayé la machine de guerre occidentale.
Depuis l’été déjà, les Américains avaient compris que la réédition d’une opération «à l’irakienne», ou à plus forte raison «à la libyenne», ne serait pas possible sans prendre le risque de déclencher une guerre régionale, voire mondiale.
Face à l’impasse militaire qui persistait en Syrie, des pourparlers avaient donc été engagés dès ce moment-là avec les Iraniens pour se ménager la possibilité d’une sortie diplomatique.
Histoire de faire monter la pression sur Téhéran dans la perspective d’éventuelles négociations à venir, les USA avaient parallèlement tenté de marquer des points décisifs en Syrie. Pour ce faire, ils avaient congédié le Qatar (juin 2013) pour incompétence et confié la gestion de la guerre à l’équipe saoudienne du Prince Bandar bin Sultan avec pour mission d’augmenter la pression et d’obtenir des résultats tangibles.
On connaît la suite. Le 21 août, c’était la vraie-fausse attaque chimique dans les faubourgs de Damas et le début d’une incontrôlable montée aux extrêmes.

Poutine à la rescousse
Probablement piégé lui-même par l’excès de zèle de son allié saoudien (ou des alliés de son allié saoudien…), Obama n’a alors eu d’autres choix que de soutenir cette montée aux extrêmes, jouant l’intransigeance mais aussi la montre.
Une porte de sortie s’est alors entrouverte avec le lâchage britannique du 29 août. Soudain très inspiré, Obama s’est empressé d’annoncer deux jours plus tard qu’il était bien décidé à frapper Damas, mais surtout qu’il voulait d’abord l’aval du Congrès, sachant que celui-ci ne le lui donnerait jamais…
Puis ce fut l’épisode des deux missiles tirés contre les côtes syriennes pour tester la chose «au cas où» il faudrait quand même y aller, immédiatement suivi de l’éclatant message russe.
La messe était dite.
Et c’est une semaine plus tard, juste avant que le Congrès n’humilie définitivement Obama, que Poutine est arrivé pour sauver la tête du président US en sortant de sa chapka son fameux plan de démantèlement de l’arsenal chimique syrien. Plan sur lequel allait se jeter BHO, au grand dam d’un Président-Poire français tout couillon puisque n’ayant absolument rien entendu de ce qui se tramait en coulisses (sans doute à cause du vacarme organisé par les lobbies sionistes autour de l’Elysée…).
Pauvre France…

Colère sioniste
Après avoir fait échouer le premier round des négociations entre l’Iran et le groupe 5+1, le petit Fabius a donc finalement dû se coucher. Les pétrodollars saoudiens et les pressions israéliennes n’ont en effet pas pesé très lourds face au changement de cap décidé par les Etats-Unis.
Mais désormais, l’échiquier est totalement bouleversé.
L’Etat juif et la monarchie wahhabite saoudienne se retrouvent pour ainsi dire dans le même camp ; celui des isolés et des grands perdants de cette nouvelle distribution.
Côté israélien, on ne décolère pas et la première riposte de l’entité sioniste ne s’est pas fait attendre. Au lendemain de la signature de l’accord, Tel Aviv a ainsi donné le coup d’envoi à une relance de la colonisation en Cisjordanie avec le feu vert à la construction de 830 nouveaux logements pour les colons. Le ton est donné et il est clair que Tel Aviv va tout faire pour rallumer toutes les mèches possibles dans les six mois à venir pour torpiller la signature d’un accord définitif entre l’Iran et le groupe 5+1.

Vers la bombe saoudienne ?
Du côté saoudien, on fulmine aussi à plein régime et toutes les options semblent sur la table, y compris la course à l’arme nucléaire.
Riyad avait déjà fait savoir avant le deuxième round des négociations qu’il ne resterait pas les bras croisés en cas d’accord. Il faut dire que l’Arabie saoudite est doublement bernée.
Mandatée par le Bloc pour conduire la guerre en Syrie, elle se retrouve désormais empêtrée dans un conflit qu’elle va se retrouver seule à soutenir avec la Turquie et… la pauvre France.
Sur le plan géopolitique, Riyad voit aussi s’évaporer ses chances de devenir le gendarme régional qu’elle espérait avec l’écrasement de l’Iran.

L’alliance de tous les dangers
Déjà, une alliance semble en train de se dessiner entre Tel Aviv et Riyad, où le pire est évidemment envisagé avec des collaborations dans des plans d’attaque de l’Iran. Riyad aurait ainsi déjà accepté d’ouvrir son espace aérien aux Israéliens pour conduire ses raids.
Bref, nous nous retrouvons aujourd’hui avec un accord historique, certes, mais qui impose une redistribution des cartes qui place dos au mur deux régimes extrémistes remontés à bloc, et surtout rompus aux pratiques délinquantes dans leur politique extérieure respective.
Riyad et Tel-Aviv seraient-ils devenus d’encombrants alliés?
A n’en pas douter, les prochains mois seront, disons, décisifs.

http://www.entrefilets.com/Le%20Bloc%20atlantiste%20cede%20Tel-Aviv%20et%20Riyad%20complotent.html#sthash.uySlPEQh.dpuf
Le Bloc atlantiste cède, Tel-Aviv et Riyad complotent
25/11/2013 Le 3 septembre dernier, alors que les TV du monde entier se préparent à diffuser en direct les vertueuses frappes punitives de l’Occident contre Damas, un bâtiment US tire deux missiles pour tester la réactivité des côtes syriennes. Leur destruction instantanée par les forces russes sonne le glas des ambitions bellicistes américaines. Washington reçoit le message de Moscou 5 sur 5 et, trois semaines plus tard, c’est le fameux coup de fil d’Obama au Président iranien Rohani, puis la signature historique deux mois après d’un accord intérimaire entre Téhéran et le groupe 5+1. Ce virage à 180˚ de la politique du Bloc atlantiste dans la région survient après deux ans d’hystérie militaire qui auront coûté la vie à 120'000 personnes en Syrie, et entraîné la destruction totale du pays. Grands perdants de ce revirement, Israël et l’Arabie Saoudite se donnent désormais six mois pour rallumer l’incendie.

Fabuleux ratage
Ainsi donc, après plus de 30 ans de guerre froide avec l’Iran, l’heure du grand dégel est venue.
L’accord intérimaire signé dimanche entre l’Iran et le groupe 5+1 (les membres du Conseil de sécurité et l'Allemagne) semble en effet mettre un point final aux tentatives du Bloc atlantiste de remodeler à coups de flingue le Grand- Moyen-Orient. Un remodelage commencé en Irak et en Afghanistan, mais qui prévoyait surtout de briser le dernier axe de résistance à la domination occidentale dans la région que forment l’Iran, la Syrie, une partie du Liban (Hezbollah) et de la Palestine (Hamas).
Le ratage est complet et son prix exorbitant : éclatement irakien; fiasco afghan; guerre criminelle d’Israël contre le Liban et naufrage libyen auront coûté la vie à plus d’une million et demi de personnes, et provoqué la destruction de ces pays en plus d’un rejet désormais global de l’Occident et de ses «valeurs».
La dévastation de la Syrie, livrée pieds et poings liés aux coupe-jarrets et assassins djihadistes de tous bords, représente ainsi le baroud de déshonneur d’une politique atlantiste aussi dévastatrice qu’inefficace.

Deux fers au feu
Bien évidemment, c’est la résistance des russes, soutenue par les Chinois en particulier et les pays du BRICs en général, qui a enrayé la machine de guerre occidentale.
Depuis l’été déjà, les Américains avaient compris que la réédition d’une opération «à l’irakienne», ou à plus forte raison «à la libyenne», ne serait pas possible sans prendre le risque de déclencher une guerre régionale, voire mondiale.
Face à l’impasse militaire qui persistait en Syrie, des pourparlers avaient donc été engagés
dès ce moment-là avec les Iraniens pour se ménager la possibilité d’une sortie diplomatique.
Histoire de faire monter la pression sur Téhéran dans la perspective d’éventuelles négociations à venir, les USA avaient parallèlement tenté de marquer des points décisifs en Syrie. Pour ce faire, ils avaient congédié le Qatar (juin 2013) pour incompétence et confié la gestion de la guerre à l’équipe saoudienne du Prince Bandar bin Sultan avec pour mission d’augmenter la pression et d’obtenir des résultats tangibles.
On connaît la suite. Le 21 août, c’était la vraie-fausse attaque chimique dans les faubourgs de Damas et le début d’une incontrôlable montée aux extrêmes.

Poutine à la rescousse
Probablement piégé lui-même par l’excès de zèle de son allié saoudien (ou des alliés de son allié saoudien…), Obama n’a alors eu d’autres choix que de soutenir cette montée aux extrêmes, jouant l’intransigeance mais aussi la montre.
Une porte de sortie s’est alors entrouverte avec le
lâchage britannique du 29 août. Soudain très inspiré, Obama s’est empressé d’annoncer deux jours plus tard qu’il était bien décidé à frapper Damas, mais surtout qu’il voulait d’abord l’aval du Congrès, sachant que celui-ci ne le lui donnerait jamais...
Puis ce fut l’épisode des deux missiles tirés contre les côtes syriennes pour tester la chose «au cas où» il faudrait quand même y aller, immédiatement suivi de l’éclatant message russe.
La messe était dite.
Et c’est une semaine plus tard, juste avant que le Congrès n’humilie définitivement Obama, que Poutine est arrivé pour
sauver la tête du président US en sortant de sa chapka son fameux plan de démantèlement de l’arsenal chimique syrien. Plan sur lequel allait se jeter BHO, au grand dam d’un Président-Poire français tout couillon puisque n’ayant absolument rien entendu de ce qui se tramait en coulisses (sans doute à cause du vacarme organisé par les lobbies sionistes autour de l’Elysée…).
Pauvre France…

Colère sioniste
Après avoir fait échouer le premier round des négociations entre l’Iran et le groupe 5+1, le petit Fabius a donc finalement dû se coucher. Les
pétrodollars saoudiens et les pressions israéliennes n’ont en effet pas pesé très lourds face au changement de cap décidé par les Etats-Unis.
Mais désormais, l’échiquier est totalement bouleversé.
L’Etat juif et la monarchie wahhabite saoudienne se retrouvent pour ainsi dire dans le même camp ;
celui des isolés et des grands perdants de cette nouvelle distribution.
Côté israélien, on
ne décolère pas et la première riposte de l’entité sioniste ne s’est pas fait attendre. Au lendemain de la signature de l’accord, Tel Aviv a ainsi donné le coup d’envoi à une relance de la colonisation en Cisjordanie avec le feu vert à la construction de 830 nouveaux logements pour les colons. Le ton est donné et il est clair que Tel Aviv va tout faire pour rallumer toutes les mèches possibles dans les six mois à venir pour torpiller la signature d’un accord définitif entre l’Iran et le groupe 5+1.

Vers la bombe saoudienne ?
Du côté saoudien, on fulmine aussi à plein régime et toutes les options semblent sur la table, y compris la
course à l’arme nucléaire.
Riyad avait déjà fait savoir avant le deuxième round des négociations qu’il ne resterait pas les bras croisés en cas d’accord. Il faut dire que l’Arabie saoudite est doublement bernée.
Mandatée par le Bloc pour conduire la guerre en Syrie, elle se retrouve désormais empêtrée dans un conflit qu’elle va se retrouver seule à soutenir avec la Turquie et… la pauvre France.
Sur le plan géopolitique, Riyad voit aussi s’évaporer ses chances de devenir le gendarme régional qu’elle espérait avec l’écrasement de l’Iran.

L’alliance de tous les dangers
Déjà, une alliance semble en train de se dessiner entre Tel Aviv et Riyad, où le pire est évidemment envisagé avec des collaborations dans
des plans d’attaque de l’Iran. Riyad aurait ainsi déjà accepté d’ouvrir son espace aérien aux Israéliens pour conduire ses raids.
Bref, nous nous retrouvons aujourd’hui avec un accord historique, certes, mais qui impose une redistribution des cartes qui place dos au mur deux régimes extrémistes remontés à bloc, et surtout rompus aux pratiques délinquantes dans leur politique extérieure respective.
Riyad et Tel-Aviv seraient-ils devenus d'encombrants alliés?
A n’en pas douter, les prochains mois seront, disons, décisifs.
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