ELWATAN-ALHABIB
mardi 26 novembre 2013
 

Accord nucléaire : Quelles leçons à tirer pour les régimes arabes? 

 

 


IRIB-  En s'appuyant sur ses capacités internes, et faisant confiance aux alliés puissants qu'il avait bien choisi,
l'Iran ne s'est laissé par intimider par des menaces extérieures et imposé sa puissance aux pays occidentaux.  Dans  un article publié dans le site d'information, Al Ray Al-Youm, l'analyste des questions stratégiques de la région, Abdel Bari al-Atwan, a écrit : «  Livrés à la peur, les pays arabes du Golfe persique sont, en permanence, à la recherche de quelqu'un pour les soutenir. Ils sont inquiets par rapport à toute puissance régionale. Ils avaient peur de la révolution iranienne, dirigée par l'Imam Khomeiny. Donc, ils ont équipé l'Irak et l'incité à faire face à la révolution iranienne. Ils s'étaient fixés comme objectif d'en finir avec cette révolution pour qu'elle  ne s'exporte pas aux côtes occidentales du Golfe persique. Mais, cela n'a pas duré longtemps pour que leur inquiétude devant la révolution iranienne soit terminée, et cette fois-ci, ils sont devenus inquiets quant à la montée en puissance de celui qu'ils avaient choisi pour les sauver, c'est-à-dire, Saddam Hussein. Ils y voyaient une menace contre eux-mêmes. C'est pour cette raison que certains de ces mêmes pays ont assiégé Saddam et l'ont poussé à commettre l'erreur de l'invasion koweïtienne. C'est ainsi qu'un demi-million de militaires américains ont été expédié, après l'invasion irakienne du Koweït, dans la région, non pas pour le chasser du Koweït, mais pour l'humilier et détruire l'Irak. On peut, peut-être, dire que l'inquiétude croissante de ces pays face à l'Iran nucléaire constitue un autre épisode de ce feuilleton. L'Arabie saoudite, qui joue le rôle de leadership des pays arabes du Golfe persique ou qui aime que ces derniers considèrent Riad comme leur grand frère,  était inquiète du développement du programme nucléaire iranien et du taux élevé de l'enrichissement d'uranium dans ce paye. Cette inquiétude a amené le Roi Saoudien a demandé au Président américain d'alors, George W Bush,  à couper la tête de serpent, car l'Arabie Saoudite se comportait comme des chiens de chasse avec les Etats-Unis, mais elle ignorait que ce chien allait vieillir, ses dents allaient bientôt s'arracher, et à force de fatigue, la lâchera, tout seul,  tout en cherchant un nouveau maitre, un nouveau patron pour son troupeau qui serait beaucoup plus généreux ou ses missions seraient moins coûteuses. Le fait qui s'est produit, samedi, à Genève, a fait que l'Iran stoppe l'enrichissement à taux élevé, transformé son uranium enrichi en oxyde de sorte qu'il ne soit plus utilisable à des fins militaires. L'Iran a, aussi, été, interdit à produire toute nouvelle centrifugeuse.  Or, comment les inquiétudes de l'Arabie Saoudite peuvent-elles être justifiées ? De toute évidence,  les inquiétudes de ce pays s'expliquent par le fait de voir se muer en une grande puissance avec qui l'influence régionale doit être partagée, contrairement aux intérêts des Arabes. Nous sommes en désaccord avec le Président de l'Assemblée consultative saoudienne, Abdullah Al-Askar qui dit qu'après l'accord de Genève, le sommeil des habitants du Moyen-Orient sera troublé. Nous, nous pensons, tout à fait, le contraire, car le spectre de la guerre s'éloignera, du moins provisoirement, de la région et toute la région, surtout, les habitants du Golfe persique dormiront, tranquillement. En outre, conformément à cette célèbre parole qui dit «  le bien pourrait être dissimulé dans le mal », cet accord pourrait, peut-être, faire réveiller les Arabes et les Saoudiens du sommeil profond  dans lequel ils se sont enfoncés.   Les autorités saoudiennes, et responsables des autres  pays du Golfe persique devront reprocher avant de formuler des reproches à l'encontre des autres. Ceux-ci, qui avaient l'argent et l'inquiétude, auraient dû compter sur leur humiliation par les Américains, et dès le début, ils auraient dû vérifier, minutieusement, cela. Ils devraient examiner, avec minutie, les positions des Etats-Unis dans la région, identifier leurs priorités, et prendre toutes les précautions nécessaires, dans ce pays, pour trouver des alternatives adéquates, consistant, entre autres, à s'appuyer sur des forces intérieures et à créer le projet de l'élan culturel, politique et militaire avancé, y compris dans le domaine de la technologie nucléaire. Ces jours-ci, les Saoudiens  s'expriment, à travers des milieux secrets,  ou c'est, du moins, ce qui leur est attribué. Ils suivent deux options pour interagir avec les subites évolutions actuelles dans les positions de l'Occident et des Etats-Unis, concernant la reconnaissance de l'Iran en tant que grande puissance régionale et le partage de leur influence avec ce pays. Ils croient que ce processus conduirait à l'isolement de leur allié traditionnel arabe. Ces deux options sont :
Premièrement, l'accès à la bombe nucléaire via le Pakistan et la signature d'un accord bilatéral avec le Pakistan à ce sujet.  Cela étant dit, la bombe nucléaire pakistanaise ne relève pas, uniquement, de la prérogative du gouvernement pakistanais. Sans obtenir le consentement des Etats-Unis, le Pakistan ne peut pas fournir la bombe nucléaire  à l'Arabie Saoudite. Il serait très difficile, pour ne pas dire impossible, d'obtenir le consentement des Etats-Unis. Le programme nucléaire pakistanais, mis au point par les Etats-Unis,  est destiné à être une force de dissuasion face aux bombes atomiques indiennes, acquises en pleine guerre froide,  grâce à l'appui de l'ex-Union soviétique.
Deuxièmement, se coaliser avec Israël. Dans ce cas, l'Arabie Saoudite tentera de confier à Israël, les missions que les Etats-Unis refusent d'accomplir, c'est-à-dire, la destruction des installations nucléaires iraniennes, d'autant plus que l'Arabie Saoudite et Israël partagent des inquiétudes à cet effet.  La coalition avec Israël est une ligne rouge à ne pas franchir. Il n'est pas permis d'y réfléchir, surtout, dans la situation actuelle où l'Iran et ses alliés portent une attention particulière à la question palestinienne et à la mosquée d'Al-Aqsa, même s'il s'agit d'une approche tactique, comme prétendent les Saoudiens.  La troisième option qui existe, mais nous avons vu, ces 20 dernières années, les Saoudiens, l'évoquer, c'est celle de d'appuyer sur les capacités internes arabes, selon la base des stratégies pacifiques et via les programmes à court, à moyen et à long terme. Il faut, également, arrêter de s'appuyer  sur des alliés étrangers et de leur  faire confiance pour des périodes difficiles. Dans ce cas, des milliards de dollars ne seront plus dépensés pour l'achat des armements pour faire face à un ennemi fictif.  personnellement,  j'espérais voir l'Arabie Saoudite être le premier à accueillir l'accord nucléaire  iranien, être le premier pays à envoyer une délégation en Iran pour présenter ses félicitations et entamer, ainsi, ses pourparlers avec les autorités  iraniennes en vue d'accroître et d'approfondir les relations politiques et économiques avec ce pays et d'aller vers le rapprochement confessionnelle pour mettre aux attaques excitantes claniques et communautaires découlant des actes de séditions dans la région. Bien que tardif, cet acte sera productif et utile. Les lamentations ne sont pas une réaction appropriée à l'accord entre l'Iran et l'Occident,  il serait plutôt efficace de passer à une autocritique, de reconnaitre ses omissions, et de porter un regard sur l'avenir en vue de resserrer les rangs arabes, de réaliser l'égalité, la justice et de marcher vers le respect des droits des nations, la distribution équitable des richesses et la lutte contre la corruption.
 
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