l'Iran ne s'est laissé par intimider par des menaces extérieures et
imposé sa puissance aux pays occidentaux. Dans un article publié dans
le site d'information, Al Ray Al-Youm, l'analyste des questions
stratégiques de la région, Abdel Bari al-Atwan, a écrit : « Livrés à la
peur, les pays arabes du Golfe persique sont, en permanence, à la
recherche de quelqu'un pour les soutenir. Ils sont inquiets par rapport à
toute puissance régionale. Ils avaient peur de la révolution iranienne,
dirigée par l'Imam Khomeiny. Donc, ils ont équipé l'Irak et l'incité à
faire face à la révolution iranienne. Ils s'étaient fixés comme objectif
d'en finir avec cette révolution pour qu'elle ne s'exporte pas aux
côtes occidentales du Golfe persique. Mais, cela n'a pas duré longtemps
pour que leur inquiétude devant la révolution iranienne soit terminée,
et cette fois-ci, ils sont devenus inquiets quant à la montée en
puissance de celui qu'ils avaient choisi pour les sauver, c'est-à-dire,
Saddam Hussein. Ils y voyaient une menace contre eux-mêmes. C'est pour
cette raison que certains de ces mêmes pays ont assiégé Saddam et l'ont
poussé à commettre l'erreur de l'invasion koweïtienne. C'est ainsi qu'un
demi-million de militaires américains ont été expédié, après l'invasion
irakienne du Koweït, dans la région, non pas pour le chasser du Koweït,
mais pour l'humilier et détruire l'Irak. On peut, peut-être, dire que
l'inquiétude croissante de ces pays face à l'Iran nucléaire constitue un
autre épisode de ce feuilleton. L'Arabie saoudite, qui joue le rôle de
leadership des pays arabes du Golfe persique ou qui aime que ces
derniers considèrent Riad comme leur grand frère, était inquiète du
développement du programme nucléaire iranien et du taux élevé de
l'enrichissement d'uranium dans ce paye. Cette inquiétude a amené le Roi
Saoudien a demandé au Président américain d'alors, George W Bush, à
couper la tête de serpent, car l'Arabie Saoudite se comportait comme des
chiens de chasse avec les Etats-Unis, mais elle ignorait que ce chien
allait vieillir, ses dents allaient bientôt s'arracher, et à force de
fatigue, la lâchera, tout seul, tout en cherchant un nouveau maitre, un
nouveau patron pour son troupeau qui serait beaucoup plus généreux ou
ses missions seraient moins coûteuses. Le fait qui s'est produit,
samedi, à Genève, a fait que l'Iran stoppe l'enrichissement à taux
élevé, transformé son uranium enrichi en oxyde de sorte qu'il ne soit
plus utilisable à des fins militaires. L'Iran a, aussi, été, interdit à
produire toute nouvelle centrifugeuse. Or, comment les inquiétudes de
l'Arabie Saoudite peuvent-elles être justifiées ? De toute évidence,
les inquiétudes de ce pays s'expliquent par le fait de voir se muer en
une grande puissance avec qui l'influence régionale doit être partagée,
contrairement aux intérêts des Arabes. Nous sommes en désaccord avec le
Président de l'Assemblée consultative saoudienne, Abdullah Al-Askar qui
dit qu'après l'accord de Genève, le sommeil des habitants du
Moyen-Orient sera troublé. Nous, nous pensons, tout à fait, le
contraire, car le spectre de la guerre s'éloignera, du moins
provisoirement, de la région et toute la région, surtout, les habitants
du Golfe persique dormiront, tranquillement. En outre, conformément à
cette célèbre parole qui dit « le bien pourrait être dissimulé dans le
mal », cet accord pourrait, peut-être, faire réveiller les Arabes et les
Saoudiens du sommeil profond dans lequel ils se sont enfoncés. Les
autorités saoudiennes, et responsables des autres pays du Golfe
persique devront reprocher avant de formuler des reproches à l'encontre
des autres. Ceux-ci, qui avaient l'argent et l'inquiétude, auraient dû
compter sur leur humiliation par les Américains, et dès le début, ils
auraient dû vérifier, minutieusement, cela. Ils devraient examiner, avec
minutie, les positions des Etats-Unis dans la région, identifier leurs
priorités, et prendre toutes les précautions nécessaires, dans ce pays,
pour trouver des alternatives adéquates, consistant, entre autres, à
s'appuyer sur des forces intérieures et à créer le projet de l'élan
culturel, politique et militaire avancé, y compris dans le domaine de la
technologie nucléaire. Ces jours-ci, les Saoudiens s'expriment, à
travers des milieux secrets, ou c'est, du moins, ce qui leur est
attribué. Ils suivent deux options pour interagir avec les subites
évolutions actuelles dans les positions de l'Occident et des Etats-Unis,
concernant la reconnaissance de l'Iran en tant que grande puissance
régionale et le partage de leur influence avec ce pays. Ils croient que
ce processus conduirait à l'isolement de leur allié traditionnel arabe.
Ces deux options sont :
Premièrement, l'accès à la bombe nucléaire via le Pakistan et la
signature d'un accord bilatéral avec le Pakistan à ce sujet. Cela étant
dit, la bombe nucléaire pakistanaise ne relève pas, uniquement, de la
prérogative du gouvernement pakistanais. Sans obtenir le consentement
des Etats-Unis, le Pakistan ne peut pas fournir la bombe nucléaire à
l'Arabie Saoudite. Il serait très difficile, pour ne pas dire
impossible, d'obtenir le consentement des Etats-Unis. Le programme
nucléaire pakistanais, mis au point par les Etats-Unis, est destiné à
être une force de dissuasion face aux bombes atomiques indiennes,
acquises en pleine guerre froide, grâce à l'appui de l'ex-Union
soviétique.
Deuxièmement, se coaliser avec Israël. Dans ce cas, l'Arabie Saoudite
tentera de confier à Israël, les missions que les Etats-Unis refusent
d'accomplir, c'est-à-dire, la destruction des installations nucléaires
iraniennes, d'autant plus que l'Arabie Saoudite et Israël partagent des
inquiétudes à cet effet. La coalition avec Israël est une ligne rouge à
ne pas franchir. Il n'est pas permis d'y réfléchir, surtout, dans la
situation actuelle où l'Iran et ses alliés portent une attention
particulière à la question palestinienne et à la mosquée d'Al-Aqsa, même
s'il s'agit d'une approche tactique, comme prétendent les Saoudiens.
La troisième option qui existe, mais nous avons vu, ces 20 dernières
années, les Saoudiens, l'évoquer, c'est celle de d'appuyer sur les
capacités internes arabes, selon la base des stratégies pacifiques et
via les programmes à court, à moyen et à long terme. Il faut, également,
arrêter de s'appuyer sur des alliés étrangers et de leur faire
confiance pour des périodes difficiles. Dans ce cas, des milliards de
dollars ne seront plus dépensés pour l'achat des armements pour faire
face à un ennemi fictif. personnellement, j'espérais voir l'Arabie
Saoudite être le premier à accueillir l'accord nucléaire iranien, être
le premier pays à envoyer une délégation en Iran pour présenter ses
félicitations et entamer, ainsi, ses pourparlers avec les autorités
iraniennes en vue d'accroître et d'approfondir les relations politiques
et économiques avec ce pays et d'aller vers le rapprochement
confessionnelle pour mettre aux attaques excitantes claniques et
communautaires découlant des actes de séditions dans la région. Bien que
tardif, cet acte sera productif et utile. Les lamentations ne sont pas
une réaction appropriée à l'accord entre l'Iran et l'Occident, il
serait plutôt efficace de passer à une autocritique, de reconnaitre ses
omissions, et de porter un regard sur l'avenir en vue de resserrer les
rangs arabes, de réaliser l'égalité, la justice et de marcher vers le
respect des droits des nations, la distribution équitable des richesses
et la lutte contre la corruption.
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