ELWATAN-ALHABIB
jeudi 25 juillet 2013
 

ALGERIE. Détournement à l’Anep: Les véritables raisons du limogeage du colonel Fawzi 

 

 

 

Publié le 25 juillet 2013


anep1Par M. Aït Amara 
Après les affaires Sonatrach et Sonelgaz, s’achemine-t-on vers une affaire Anep ? Des documents en notre possession montrent, en effet, comment des pontes du système détournent l’argent des collectivités locales et des entreprises publiques en créant une multitude de journaux pour accaparer les annonces légales via l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep). Cette dernière, à la faveur d’une décision de l’Etat instaurant un monopole sur la publicité institutionnelle, gère indirectement le portefeuille publicitaire de toutes les entités publiques, qu’elles soient administratives ou économiques.
Si, à l’origine, cette décision signée par l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, visait à réguler ce marché lucratif, aider la presse boudée par les annonceurs privés et renflouer les caisses des journaux publics qui avaient du mal à résister face à la concurrence rude des journaux indépendants, celle-ci a, cependant, été détournée de sa vocation première et servi à enrichir une bande de potentats ripoux. Des échos nous sont parvenus du Club des Pins, suite à notre précédent article. Le principal cité dans l’affaire, à savoir Miloud Chorfi, ancien porte-parole du RND et actuel président du groupe parlementaire de ce parti, a affirmé vouloir entrer en contact avec Algeriepatriotique pour nous informer qu’il n’avait aucune relation avec le titre concerné par ce scandale, c’est-à-dire El Adjoua dans ses trois versions arabe, française et sportive.
«Je n’ai rien à voir avec ces journaux. C’est mon défunt fils qui était ami avec son directeur, lequel a intégré son nom dans l’ours (l’emplacement indiquant les mentions obligatoires d’une publication, ndlr)», a-t-il précisé. La mise au point étant faite, le problème reste entier. Car en adoptant la posture de Ponce Pilate, Miloud Chorfi ne fait que confirmer l’existence de malversations dont il se lave les mains. Que le titre éclaté en trois journaux qui a amassé plus de 113 milliards entre janvier 2011 et septembre 2012 (plus ou moins 5 milliards par mois) lui appartient ou pas, cela ne change rien à ces chiffres qui montrent bien que des responsables malveillants détournent de l’argent par le biais de la publicité. Venons-en aux chiffres.
Une enquête au niveau de la Société d’impression d’Alger (SIA), une imprimerie de l’Etat, nous a permis de connaître le tirage de ce journal coupé en trois «morceaux» pour multiplier les gains par trois. L’édition arabe du 27 juin de ce journal inconnu du grand public a été tirée à 2 200 exemplaires, la version française à 2 200 également et le supplément sportif à 4 400. Des sources ont expliqué à Algeriepatriotique que la majeure partie de ce tirage insignifiant n’est même pas distribuée et que seuls comptent les quelques centaines d’exemplaires destinés à la comptabilité de l’Anep et à l’archivage au niveau des différentes institutions publiques. Les mêmes sources ajoutent que pour éviter de tirer le minimum exigé par l’imprimerie, soit 5 000 exemplaires par publication, les responsables de cette multitude de journaux créés – souvent par des gens étrangers à la presse – pour détourner la publicité institutionnelle, font en sorte d’être mis en demeure par l’imprimeur de payer leur facture d’impression, laquelle mise en demeure est toujours accompagnée d’une baisse forcée du tirage.
Une situation qui arrange cette mafia de la publicité qui, non seulement accapare l’argent des annonces légales, mais ne paye pas les imprimeries de l’Etat, elles-mêmes rattachées à l’Anep. Nos sources révèlent aussi que ces imprimeries ne font aucun effort pour recouvrer leurs créances et que les mises en demeure envoyées à ces titres servent uniquement comme couverture juridique pour ne pas être inquiétées au cas où ces pratiques mafieuses venaient à être découvertes. L’affaire du journal El Adjoua (traduit par ses propriétaires Les climats, sur une enseigne donnant sur le boulevard Colonel Amirouche, à Alger) n’est que la partie émergée de l’iceberg. Si El Adjoua n’appartient plus à Miloud Chorfi, qui l’a racheté ? Si Miloud Chorfi n’en est plus le propriétaire, à quel nom a été attribué l’agrément pour sa publication ? Miloud Chorfi a-t-il revendu l’agrément alors qu’il n’en a pas le droit ? Qui a décidé de transférer de telles sommes faramineuses à ce journal à très faible tirage ainsi qu’à d’autres titres de petite envergure ?
Une chose est sûre : tout cela n’aurait pas pu se faire sans l’aval du colonel Fawzi, aujourd’hui objet d’une enquête dont l’élément déclencheur a été sa proximité suspecte avec Hichem Aboud qui a lui aussi bénéficié des «largesses» de cet officier, soit près de quatre milliards en quatre mois d’existence seulement. Une question demeure posée : comment ces pratiques mafieuses ont-elles pu exister durant toutes ces années, sans que le ministère de la Communication ou le parquet réagissent pour y mettre fin et traduire les coupables en justice ? L’enquête du DRS nous le dira.
M. Aït Amara
 
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