Dans les affaires sécuritaires en Algérie, les informations sont
données avec une précision chirurgicale. Avant d’être présenté au
public, chaque détail concernant une information ou un évènement
sécuritaire, vrai ou faux, fait l’objet d’un examen minutieux de la
machine du DRS. L’objectif, l’impact et ses retombées de la nouvelle
sécuritaire sur le pouvoir algérien ne doivent pas affaiblir la version
officielle et ne doivent pas affecter la crédibilité du DRS. Dans la prise d’otage géante d’Aïn Amenas, le gouvernement norvégien a fait sa propre enquête auprès de ses ressortissants
qui travaillaient dans le complexe gazier. La Norvège qui y est
présente avec la compagnie Statoil a payé un lourd tribut dans la prise
d’otage. Un rapport présenté par le ministre des Affaires étrangères,
Espen Barth Eide au gouvernement. Dans le rapport, il y a des
informations qui n’ont jamais été fournies par l’Algérie. Des
informations qui vont dans le sens de la thèse de complicité interne.
Les terroristes connaissaient le plan du complexe. Ils savaient dans
quel coin se trouvait le gros du personnel étranger et avaient déposé
des armes à l’intérieur du complexe avant l’attaque du 16 janvier. Ce
sont de graves soupçons de négligence criminelle, voire de complicité,
contre des éléments de l’appareil sécuritaire algérien. Le journal El
Watan balaie tout ça avec l’histoire particulière d’un membre du
commando… Quelques jours après l’affaire d’Aïn Amenas, le monde a appris qu’un
membre des commandos terroristes était un ancien chauffeur nigérien qui
aurait travaillé pour le complexe gazier. De ce fait, dans l’esprit de
tous, la question qui hante le monde de savoir comment le commando est
entré facilement au complexe trouve par le biais de ce chauffeur une
réponse. Le détail du chauffeur nigérien fut balancé à la presse et
« digéré » par l’opinion sans qu’il y ait subi un examen critique
préalable ou ultérieur. Pourtant le passé sombre du DRS et les
présomptions sur sa manipulation de certains groupes terroristes du
Sahel devraient inciter à ne pas admettre tout et n’importe quoi qui
provient des officiels Algériens. Le DRS qui les contrôle comme des
marionnettes s’assure au préalable que le moindre détail livré par
l’Algérie soit conforme à ses instructions. Malheureusement la presse
internationale se fait manipuler comme un bébé par sa mère. Oubliant
tous les avertissements des spécialistes du DRS, ils transmettent toutes
les informations que les agents et les valets de cet organisme criminel
le leur révèlent. Le nombre d’articles arabes, français et autre qui
citent des «sources officielles algériennes anonymes » révèlent le degré
de naïveté des médias internationaux et leur méconnaissance du pouvoir
de conjuration du DRS. Pour illustrer cet aveuglement, il y a lieu de noter qu’aucun média,
aucun gouvernement touché par la prise d’otage d’Aïn Amenas n’a eu le
réflexe de demander au président Bouteflika la mise sur pied d’une
commission mixte ou internationale qui prend en charge l’enquête sur
l’attentat. Aucun gouvernement n’a demandé au président algérien
l’accueil d’observateurs dans l’enquête et les interrogatoires des
terroristes arrêtés que mène exclusivement le DRS.. Tout le monde s’est
contenté de ce que le DRS lui dicte. S’il y avait une commission internationale ou des observateurs
chevronnés, le monde saurait rapidement si l’histoire du chauffeur, par
exemple, est authentique ou farfelue. D’un autre côté, des médias
d’investigation, inexistants en Algérie, pourraient passer au crible ce
détail important en interrogeant les directeurs de Statoil, de British
Petrolium ou de CIS Catering. Ils peuvent aussi interroger leur
personnel survivant. Le chauffeur nigérien existe-t-il vraiment ?
Quelqu’un doit bien connaître le chauffeur nigérien présumé «taupe» du
commando. Le DRS dit qu’il a démissionné il y a seulement un an. Que
livrait-il ? Où est son camion ? Pourquoi a-t-il arrêté sa profession
lucrative pour s’enrôler dans le terrorisme ? Ses proches et ses amis au
Niger peuvent aussi apporter de précieuses informations. Tant d’autres
questions qui peuvent confirmer ou infirmer ce détail. Le monde serait meilleur et le problème du terrorisme en Algérie et
au Sahel trouveront plus rapidement un épilogue si l’état-major actuel
du DRS est changé complètement. Autrement, le monde peut toujours
courir, et les peuples de la région sont condamnés à souffrir. En
particulier les étrangers qui travaillent en Algérie, non seulement ils
sont la cible privilégiéé des vrais terroristes, mais ils sont également
une cible extrêmement vulnérable à des éléments manipulés.
Tiguentourine rime bien avec Tibhirine…
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