Voeux 2013, We Shall Never Surrender
Responsabilité et traçabilité
Le phénomène a pris une ampleur telle qu’une mise au point s’impose afin d’y mettre fin, à tout le moins à prévenir de plus graves dérives.
La fonction d’un journaliste n’est pas
de détruire une personne, mais de corriger ses erreurs. De déconstruire
le processus de construction d’un intellectuel médiatique et la
légitimation de sa fonction déclamatoire. De faire acte de salubrité
publique en ce qu’un faiseur d’opinion est tenu à des obligations de
responsabilité et de traçabilité, un système de sauvegarde instauré
depuis l’épizootie de la maladie de Creutzfeld-Jacob, la maladie dite de
la «vache folle».
Un pilote qui fait une erreur de
pilotage paie de sa vie son erreur. Un chirurgien qui commet une faute
professionnel en répond devant le conseil de l’ordre. Un spécialiste qui
se trompe lourdement sur l’objet même de sa spécialité cesse de l’être.
Pourquoi donc le journalisme serait-il soustrait à la critique et à la
sanction? En vertu de quelle légitimité surnaturelle, les membres de
cette corporation feraient-ils exception?
L’auteur de cet texte n’a pas pour habitude de piétiner un homme à terre, ni de tirer sur une ambulance, mais d’exercer sa fonction critique à l’égard des détenteurs d’un pouvoir qu’il soit politique ou médiatique, convaincu des vertus du débat contradictoire, tant il est vrai qu’un faiseur d’opinion ne saurait se permettre de jeter des anathèmes du haut d’une tribune médiatique, sans s’exposer à la critique aussi bien de ses idées que de son comportement que de son parcours. Une fonction critique et non vindicative.
La déontologie le commande. Le libre exercice de l’esprit critique est un des fondements de la démocratie et le principe de l’égalité des armes dans un débat, un impératif de survie de la démocratie.
L’auteur de cet texte n’a pas pour habitude de piétiner un homme à terre, ni de tirer sur une ambulance, mais d’exercer sa fonction critique à l’égard des détenteurs d’un pouvoir qu’il soit politique ou médiatique, convaincu des vertus du débat contradictoire, tant il est vrai qu’un faiseur d’opinion ne saurait se permettre de jeter des anathèmes du haut d’une tribune médiatique, sans s’exposer à la critique aussi bien de ses idées que de son comportement que de son parcours. Une fonction critique et non vindicative.
La déontologie le commande. Le libre exercice de l’esprit critique est un des fondements de la démocratie et le principe de l’égalité des armes dans un débat, un impératif de survie de la démocratie.
Dans cet ordre d’idées, la fonction d’un
bi national n’est pas d’être le porte-voix de son pays d’accueil, ni
son porte-serviette, mais d’assumer avec vigueur la fonction d’interface
exigeant et critique, un garde-fou à des débordements préjudiciables du
pays d’origine et du pays d’accueil.
Dans l’intérêt bien compris des deux
camps, le partenariat binational se doit de se faire, sur un pied
d’égalité et non sur un rapport de subordination de l’ancien colonisé,
le faisant apparaître comme le supplétif de son ancien colonisateur. De
la même manière, le devoir d’un intellectuel progressiste est de faire
conjuguer Islam et progressisme et non de provoquer l’abdication
intellectuelle des progressistes devant un islamisme basique,
invariablement placé sous les fourches caudines israélo-américaines.
Cela vaut pour Bourhane Ghalioune
(Syrie), comme pour Mohamad Sifaoui (Algérie). Pour le tandem irakien
Fouad Ajami et Ahmad Chalabi, les deux paravents médiatico-politiques de
l’invasion américaine de l’Irak (2003), comme pour Walid Pharès,
l’ancien milicien chrétien libanais commentateur de CNN et de France 24
ou Mouaffak Harb, transfuge chiite libanais vers les chaines
satellitaires américaines.
Par extension pour Fareed Zakaria (indo
américain), suspendu un moment pour plagiat par CNN, comme pour Boualem
Sansal (Algérie) comme pour Hassan Chalghoumi (Tunisie). Pour Mathieu
Guidère, comme pour Tahar Ben Jelloun. Pour les duettistes de
l’excentricité kabyle, Ferhat Mehenni et Lyazid Abid (Algérie) comme
pour la féministe Nadia El Fanni (Tunisie) et, naturellement, pour la
cohorte de supplétifs syriens de l’administration française et les
célèbres pieds-nickelés franco libanais de l’expertise moyen-orientale.
«Libérer l’Islam»!! Soit Boualem, mais
pas par reddition à l’ennemi, mais par le ménage dans son propre camp,
tant il est vrai que se conformer au moule de son cerbère n’est pas la
meilleure marque de liberté. Soixante-dix ans après la proclamation de
l’indépendance des pays arabes, la décolonisation des esprits s’impose.
Songeons au sort inique de Colin Powell, dont la prestigieuse carrière militaire a été à jamais souillée par sa pitoyable prestation au Conseil de Sécurité des Nations Unies lors du débat sur l’invasion de l’Irak, en 2003, et sa présentation d’une éprouvette de la poudre de Perlin pinpin en guise de matériaux nucléaire irakien. Une «souillure», confessera-t-il.
Songeons au sort inique de Colin Powell, dont la prestigieuse carrière militaire a été à jamais souillée par sa pitoyable prestation au Conseil de Sécurité des Nations Unies lors du débat sur l’invasion de l’Irak, en 2003, et sa présentation d’une éprouvette de la poudre de Perlin pinpin en guise de matériaux nucléaire irakien. Une «souillure», confessera-t-il.
Au syndrome Ahmad Chalabi, rejeté par
ses employeurs américains après avoir servi d’alibi à l’invasion de
l‘Irak. A la démission retentissante d’Abdel Rahmane Dahmane, en charge
des affaires musulmanes à l’Elysée, en guise de protestation contre son
instrumentalisation par Nicolas Sarkozy.
A tous ces intermédiaires de Ziad
Takieddine (rétro commissions sous-marins pakistanais), à Imad Lahoud
(Clearstream), auparavant à Samir Traboulsi (Pechiney-Can), Ousmane Al
Laidi (Royal Monceau), Alexandre Safa (otages du Liban) et Robert Bourgi
(mallettes et djembés), sacrifiés sur l’autel de la survie d’une classe
politique vénale et affairiste.
Comparaison n’est pas raison. Mais
a-t-on jamais vu un binational franco israélien ameuter la France pour
une action contre Israël? Ou plutôt se déployer dans le schéma inverse,
s’acharner à faire plier la France aux fourches caudines israéliennes y
compris dans sa politique la plus hideuse, la destruction et le blocus
de Gaza, la phagocytose de la Palestine, la destruction de Beyrouth? Que
les opposants syriens de France prennent exemple sur Arnold Klarsfeld,
réserviste de l’armée israélienne, et, dans un registre sensiblement
voisin, du philosophe BHL, leur idole absolue, plutôt que de se pâmer de
son soutien nullement désintéressé.
Purger le passif colonial sans en
occulter les aspects les plus nauséabonds dans le respect mutuel et non
dans une flexibilité du naturalisé conspirant avec son pays d’accueil
contre son pays d’origine pour son démembrement, comme en a donné
l’exemple dans la bataille de Syrie, le tandem franco syrien
démissionnaire de l’opposition off-shore, l’universitaire Bourhane
Ghalioune et sa porte-parole Basma Kodmani.
Sauf à s’exposer au risque d’être perçu
comme un «supplétif», le devoir d’un opposant syrien ou arabe est de
porter le combat dans son pays contre ses dirigeants, sans l’hypothéquer
par le soutien des anciennes puissances coloniales, les Palestiniens du
Royaume uni, promoteur de la déclaration Balfour, à l’origine de leur
plus grand malheur, les Syriens de la France, équarisseur de leur pays
(Alexandrette), de même que les Algériens pour Sétif et son rôle positif
dans l’instauration du code ségrégationniste de l’Indigénat dans leur
pays.
L’exemple du Vietnam est à méditer, qui a
octroyé aux Etats Unis, sans la moindre concession de sa part, la
faveur de déminer son territoire, en guise de repentance et sèchement
opposé une fin de non-recevoir à la requête du Général Jean Marie
Bigeard d’être enterré à Dien Bien Phu, sur le lieu de sa cuisante
défaite.
Rien, ni la morale, ni l’intérêt supérieur de la nation, encore moins son bilan post colonial, rien ne justifie l’état de prosternation permanente des intellectuels de cour arabes en France en ce que l’objet de leur idolâtrie se trouve en perte de vitesse du fait d’une politique erratique.
Rien, ni la morale, ni l’intérêt supérieur de la nation, encore moins son bilan post colonial, rien ne justifie l’état de prosternation permanente des intellectuels de cour arabes en France en ce que l’objet de leur idolâtrie se trouve en perte de vitesse du fait d’une politique erratique.
En ces temps-là, le patriotisme se vivait dans la ferveur
L’honneur le commande, l’intérêt
supérieur de la Nation aussi, d’exiger des comptes à tous ceux qui ont
dévoyé l’Islam, les wahhabites, bailleurs de fonds des Taliban
destructeurs des Bouddhas de Bamyan, qui ont aliéné gratuitement 1,5
milliards d’hindous, les salafistes atlantistes du Qatar, parrains des
Touaregs destructeurs des sanctuaires de Tombouctou, qui ont aliéné de
leur côté près d’un milliards de croyants d’Afrique noire, développant
une incroyable islamophobie à travers le Monde.
Il fut un temps où Moudjahidines et
Fedayines, sans distinction de race ou de religion, forgeaient le destin
sur le champ de bataille. Le combat se menait alors au péril de la vie
sur le champ d’honneur, non en costume cravate, dans les salons feutrés
des chancelleries occidentales, à grands renforts de golden cartes de
crédit, alimentées par des dollars pétro monarchiques.
Le général Moustapha Tlass, ministre
syrien de la Défense, et son fils Manaf, co-pilote de la Syrie et
co-prédateur de son économie pendant un demi- siècle se laisseront
exfiltrés par les services de renseignements d’un pays artisan du
démembrement du leur, quand Larbi Ben M’Hidi et Ali La pointe se
laissaient exécutés sur place plutôt que de se livrer à leurs ennemis,
mus par le sens de l‘honneur et du devoir, et non propulsés par l’appât
de pubères syriennes sinistrées par la monstruosité libidineuse de
dignitaires en mal de rapine.
En ces temps-là, le patriotisme se vivait dans la ferveur comme une ardente obligation.
Pour le lecteur arabophone: De centaines de dignitaires religieux arabes divorcent pour épouser de mineures syriennes:
Pour le lecteur arabophone: De centaines de dignitaires religieux arabes divorcent pour épouser de mineures syriennes:
http://www.elaph.com/Web/NewsPapers/2012/9/760241.html?entry=editorchoice
Parure de diamants versus peanuts
Entre Shirine Ebadi, Prix Nobel de la
Paix, militante des Droits de l’Homme en Iran même, sur le territoire de
son propre pays, et la triplette mondaine de l’opposition cathodique
syrienne Basma Kodmani-Darina Al Joundi-Lama Al Atassi, «y ‘ a pas
photo». C’est parure de diamants contre peanuts.
Pas photo, non plus, entre Georges
Ibrahim Abdallah, Doyen des prisonniers politiques à travers le Monde,
Samir Kantar, ancien Doyen des prisonniers politiques arabes en Israël
et la version moderne de l’opposition arabe, désormais invariablement
off-shore, invariablement dans les rets de l’ancien pouvoir colonial.
La génération politique de la «gauche
mutante», inconcevable à l’époque des guerres d’indépendance, devient
ainsi la voie naturelle vers la consécration médiatique, phénomène
marquant de l‘époque contemporaine, le plus important vivier de
transfuges du militantisme révolutionnaire vers le conservatisme
contemporain le plus rigide. Ce phénomène frappe aussi bien le Monde
arabe que le Monde occidental et s’accompagne de la permanence de la
stigmatisation de la figure du croquemitaine dans la construction de
l’imaginaire occidental.
Tragique retournement des choses. Dramatique inversement des valeurs. Funeste conséquence pour le relèvement du Monde arabe et musulman.
Tragique retournement des choses. Dramatique inversement des valeurs. Funeste conséquence pour le relèvement du Monde arabe et musulman.
Pour la constitution d’un front démocratique à l’échelle du Monde arabe
Au seuil d’une année cruciale marquée
par une possible guerre Iran-Israël, des élections législatives en
Israël et au Liban, le lancement du procès Hariri, en mars 2013, à trois
mois des élections législatives libanaises, sans doute l’effet d’un pur
hasard, ne nous laissons pas détourner de nos objectifs, ni gagner par
le découragement par la déferlante «Néo-Jahilyah», l’ère antéislamique
de la mentalité prélogique.
Saluons, dans cet esprit, le sursaut
salutaire représenté par la constitution d’un front progressiste en
Egypte, sous la houlette d’Abdel Hakim Gamal Abdel Nasser, en souhaitant
que l’exemple soit suivi en Tunisie et en Syrie, en Irak et en Libye,
au Bahreïn et en Jordanie, prélude à la constitution d’un large front
démocratique pan arabe.
Prolongeons cette initiative par
l’aménagement d‘une plateforme d’un «Front de la gauche démocratique
arabe en Europe» afin d’y mener, en synergie, un même combat pour former
une génération de citoyens et de citoyennes, patriotes et compétents à
l’effet d’assurer la relève du combat la restauration de la dignité du
monde arabe et la sécurisation de son espace national.
De Gamal Abdel Nasser (Égypte) à
Mohammad Mossadegh, à l’Ayatollah Ruoholahti Khomeiny et Mahmoud
Ahmadinijad (Iran) en passant par Yasser Arafat et Cheikh Ahmad Yassine
(Palestine), à Moqtada Sadr (Irak) et Hassan Nasrallah (Liban), tous ont
eu l’honneur d’assumer la fonction de croquemitaine sans que jamais
personne n’ait songé à établir un lien entre l’arrogance occidentale et
la radicalisation des contestataires de sa suprématie.
En un demi-siècle, la carte géostratégique du monde a connu une modification radicale, mais le lexique diplomatique international demeure inchangé sur un seul fait «l’Arabe israélien», une expression forgée pour désigner un Palestinien porteur de la nationalité israélienne, mais l’occultation du fait national palestinien, fait majeur de la diplomatie internationale de la seconde moitié du XX me siècle, a conduit les stratèges de la communication à forger cet être hybride par excellence, comme si l’Arabe israélien n’était pas un Palestinien, comme si le Palestinien et la Palestine ne se situaient pas au cœur du Monde arabe et au cœur des conflits du XX me siècle et du XXI me siècle.
En un demi-siècle, la carte géostratégique du monde a connu une modification radicale, mais le lexique diplomatique international demeure inchangé sur un seul fait «l’Arabe israélien», une expression forgée pour désigner un Palestinien porteur de la nationalité israélienne, mais l’occultation du fait national palestinien, fait majeur de la diplomatie internationale de la seconde moitié du XX me siècle, a conduit les stratèges de la communication à forger cet être hybride par excellence, comme si l’Arabe israélien n’était pas un Palestinien, comme si le Palestinien et la Palestine ne se situaient pas au cœur du Monde arabe et au cœur des conflits du XX me siècle et du XXI me siècle.
Relevons la tête, retroussons les
manches, concilions foi et citoyenneté, religion et esprit critique.
Combattons sans répit les forces obscurantistes de la répression et de
la régression pour qu’un soleil arabe succède enfin à la glaciation
salafiste et que la Palestine ne demeure la grande oubliée de la cause
nationale arabe.
Engageons-nous vaillamment dans la
bataille pour la liberté d’opinion et de conscience dans le monde arabe,
gage de vitalité et de créativité, prélude à l’avènement d’une société
démocratique. Redonnons au combat politique ses lettres de noblesse….
Sans jamais courber l’échine, sans jamais perdre de vue les faussaires
et les falsificateurs, leurs protecteurs et leurs complices, notre point
de mire permanent, dans une détermination soit sans faille: «We Shall
Never Surrender».
Avec tous nos vœux pour 2013.
www.renenaba.com est un média indépendant qui ne perçoit ni de rémunérations ni de la publicité, et ne relève ni d’un éditeur, ni d’un groupe de presse. La vraie valeur ajoutée du blog réside précisément dans son indépendance tant intellectuelle que financière. Les sites relais qui rediffusent nos papiers ne répercutent pas leurs recettes sur notre production, le prix de son indépendance, la marque de notre indépendance. La progression constante de notre lectorat, sa configuration, ses exigences, constituent pour www.renenaba.com une marque de confiance renouvelée à l’effet de nous inciter à aller de l’avant, animés d’une volonté inébranlable de poursuivre sans concession le combat pour la dignité des hommes et la souveraineté des peuples.
Enregistrer un commentaire