ELWATAN-ALHABIB
dimanche 6 novembre 2011
 

Qatar, un Etat au dessus de tout soupçon

Hocine Belalloufi
Mardi 1 Novembre 2011
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«La valeur n’attend point le nombre des années» écrivait avec justesse le dramaturge français Pierre Corneille il y a quelques siècles. Aujourd’hui, certains «petits» pays arabes – le Liban, la Tunisie et le Qatar – semblent confirmer, chacun à sa manière, cette sentence en démontrant que le dynamisme et la force politique d’une nation ne dépendent pas mécaniquement de l’étendue de la superficie du territoire sur lequel elle vit.



Qatar, un Etat au dessus de tout soupçon
Par deux fois – en 2000 et en 2006 – le Liban a infligé une défaite politique et militaire à Israël. La Tunisie, de son côté, a ouvert un processus de contestation des régimes dictatoriaux qui touche, à des degrés divers, tous les Etats du monde arabe. Et ce pays se retrouve en pôle-position dans le processus d’instauration d’un régime démocratique. Quant au Qatar, personne ne niera qu’il se trouve actuellement à la pointe du combat sur différents fronts : intervention militaire en Libye, mission diplomatique de la Ligue arabe sur le dossier syrien, information avec la chaîne El Jazeera…

Deux différences de taille distinguent toutefois le cas du Qatar de celui des deux autres Etats. La renommé acquise par le Liban et la Tunisie provient fondamentalement et avant tout de l’action de forces populaires : résistance nationale dirigée par le Hezbollah au pays du cèdre, révolte locale de chômeurs qui s’est étendue par la suite à d’autres catégories sociales et au reste du pays avec le concours de syndicalistes de l’UGTT, d’avocats et d’autres militants associatifs et politiques... La réputation du Qatar découle en revanche uniquement de l’action de la monarchie en place. Voilà pour la forme.


Mais la différence s’avère encore plus significative sur le fond. En effet, l’action de la résistance nationale libanaise et la révolte populaire tunisienne ciblaient directement deux piliers du système de domination impérialiste sur le monde arabe : Israël et un régime dictatorial (celui de Ben Ali en l’occurrence). La monarchie qatarie agit en revanche pour défendre ce même système de domination dont les trois têtes sont les puissances du Nord (Etats-Unis et UE), Israël et les régimes dictatoriaux arabes.


Bras armé terrestre de l’OTAN en Libye

Qatar, un Etat au dessus de tout soupçon
Le régime de Hamad Ben Khalifa Al Thani a démontré une capacité de nuisance redoutable en cette année 2011. Rompant avec son rôle traditionnel de médiateur (crise libanaise de 2008, affaire Rafic Hariri, relations franco-syriennes…), Doha a délaissé les habits ternes de la diplomatie pour celles, couleur kaki, de l’intervention militaire directe. Le Qatar a ainsi été l’un des principaux Etats à pousser la Ligue arabe à demander au Conseil de sécurité de l’ONU d’instaurer une zone d’exclusion aérienne en Libye. Cette dernière s’est rapidement transformée en intervention militaire directe (bombardements aériens et aéronaval) de l’OTAN en vue de renverser le régime de Kadhafi et non plus de «protéger le peuple libyen».

Premier Etat arabe à reconnaître le Conseil National de Transition (CNT)  libyen, le Qatar n’a pas ménagé son aide aux rebelles de Benghazi : appui diplomatique, soutien médiatique par le biais de la redoutable chaîne de télévision El jazeera, assistance financière, vente de pétrole libyen… Dépassant rapidement le stade du soutien, le régime de Ben Khalifa s’est directement impliqué dans la guerre : missions de cinq des douze avions de chasse qataris aux côtés de ceux de l’OTAN, livraison d’armes aux rebelles, action de renseignement et intervention de forces spéciales de l’émirat pour former les opposants à Kadhafi et même, ce qui est désormais ouvertement assumé, participation directe de centaines de soldats qataris aux combats menés contre les partisans de Kadhafi.


En pointe dans l’opération armée de renversement du régime de Kadhafi par l’OTAN, le Qatar a formellement participé, le 28 octobre dernier, à la réunion élargie du Conseil de l’OTAN (direction de l’Alliance) aux côtés de cinq autres Etats non-membres : Emirats Arabes Unis, Jordanie, Maroc et Suède. Tenue à Bruxelles, cette réunion a décidé que les opérations militaires en Libye prendraient officiellement fin le 31 octobre.


A la pointe du combat pour faire tomber le régime syrien

Profitant des difficultés actuelles du régime baasiste confronté depuis huit mois maintenant à la fronde d’une partie des sa population, Doha a entamé un retournement d’alliance spectaculaire. Considéré pendant longtemps comme proche de Damas et de Téhéran, l’Emirat a rompu diplomatiquement avec la Syrie. En juillet dernier, il a gelé «jusqu’à une date indéterminée» les travaux de son ambassade à Damas. L’ambassadeur est quant à lui rentré à Doha.

Cherchant à isoler davantage la Syrie, Hamad Ben Khalifa Al Thani a offert au chef du Hamas, Khaled Mechaal, de quitter Damas où il réside habituellement avec une partie de la direction de son mouvement pour s’installer à Doha.


Mais c’est surtout à travers El Jazeera que le Qatar mène la charge contre le régime baasiste. La célèbre chaîne de télévision ne passe plus sous silence les manifestations en Syrie, la répression et l’opposition syrienne.

Sur le plan diplomatique enfin, le Qatar dirige les travaux de la délégation ministérielle de la Ligue arabe sur la crise syrienne. Cette délégation s’est rendue à Damas le 26 octobre pour débattre avec le président Assad d’une démarche de «sortie de la crise syrienne». Une réunion des ministres arabes des Affaires étrangères s’est tenue le 31 octobre à Doha. Elle a élaboré un document de travail en vue d’un arrêt de la violence, d’un retrait des blindés et de l’ouverture de négociations entre le régime et l’opposition.

Usant d’un langage très peu diplomatique qui en dit long sur son assurance et ses intentions, le Premier ministre Qatari, Cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, a demandé aux dirigeants syriens de savoir «comment se comporter, pas par des tergiversations et des tromperies». Le Qatar n’a en revanche à aucun moment demandé officiellement aux opposants syriens d’entamer un dialogue avec le régime de Damas. Une négociation paraît pourtant incontournable au vu de l’équilibre politique des forces en Syrie où la dictature baasiste n’arrive pas à mettre fin à la révolte d’une partie de la population alors que l’opposition n’arrive pas à renverser le régime.


Aux côtés d’Israël et des Etats-Unis… contre l’Iran

En janvier 2009, pour protester contre l’agression israélienne contre Gaza, le Qatar qui abritait un bureau commercial israélien avait officiellement suspendu ses relations avec Tel-Aviv. Le Qatar répondait ainsi, comme la Mauritanie d’ailleurs, à une demande formulée, notamment par le président iranien Ahmadinejad, lors d’une rencontre des pays arabes et islamiques.

Mais cette mesure masque un double-jeu des autorités qataries qui a en partie été révélé par WikiLeaks. Une année après la «rupture» diplomatique avec Tel-Aviv, l’émir déclarait au sénateur et ancien candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine, John Kerry : «Les dirigeants israéliens doivent représenter le peuple d’Israël, qui lui-même ne peut pas faire confiance aux arabes. C’est compréhensible puisque les Israéliens ont été menacés depuis très longtemps». Pour lui, «le monde arabe croit avoir battu Israël avec le Hamas à Ghaza et le Hezbollah au Liban, les Israéliens devraient être félicités pour avoir le mérite de toujours vouloir aller vers la paix».


Les relations économiques et politiques n’ont en réalité jamais cessé entre les deux pays. La presse française a révélé au printemps dernier qu’une rencontre secrète s’était déroulée à Paris entre Netanyahou et le Premier ministre qatari. La presse qatarie rapportait que Doha confierait la sécurité du Mondial 2022 à des sociétés israéliennes. Des spécialistes israéliens de la sécurité, détenteurs de passeports d’un autre pays auraient déjà fait le voyage dans la capitale de l’Emirat qui accepterait pour sa part de fournir du gaz à Israël après les problèmes rencontrés par l’Etat hébreu avec l’Egypte.


Si les relations avec Israël son restées secrètes ces dernières années, il n’en va pas de même avec les Etats-Unis qui disposent ouvertement de la plus grande base militaire au Moyen-Orient à El Udeid. Cette base est dotée d’une piste d’envol de 5 kilomètres avec une centaine d’avions de chasse et des avions ravitailleurs. Les deux pays sont liés par un accord de défense.


Il est évident que cette alliance du Qatar avec Israël et les Etats-Unis est dirigée contre l’Iran qui constitue la bête noire de toutes les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Un réchauffement des relations avec l’Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis s’est opéré.


Possible retour de boomerang

Qatar, un Etat au dessus de tout soupçon
Alors qu’El Jazeera mène officiellement campagne en faveur des révoltes populaires contre les dictatures des pays arabes, en premier lieu celle de Kadhafi, la télévision satellitaire de l’Emirat se fait très discrète sur ce qui se passe à Bahreïn. Comment pourrait-il en être autrement sachant que l’Emirat fait partie du CCG qui a décidé de l’envoi de troupes saoudiennes et des Emirats arabes unis pour endiguer la révolte populaire à Manama. Une campagne est menée contre l’Iran accusée de vouloir déstabiliser les monarchies pétrolières du Golfe.
Le Qatar ne mène pas davantage campagne, contrairement à ce qu’il a fait à propos de la Libye et de la Syrie, pour contraindre le boucher d’Aden, le président Abdellah Saleh, d’arrêter le massacre de la population civile et d’abandonner le pouvoir. Là aussi, le danger chiite est brandi pour justifier le soutien implicite apporté au dictateur yéménite.
Sûr de lui et dominateur à la suite de sa victoire libyenne, le régime qatari risque d’avoir l’appétit plus gros que le ventre. En dépit de ses accointances avec Israël et les Etats-Unis, il ne parviendra pas à remodeler à sa guise la carte politique du monde arabe. Car en dépit de sa puissance financière et de ses succès, cet allié fidèle des grandes démocraties occidentales et d’Israël possède des points faibles.

Ainsi, et alors qu’elle vante les mérites des révolutions populaires à caractère démocratique dans le monde arabe, El jazeera est l’arme politique d’une monarchie absolue où la succession s’opère souvent par des coups d’Etat. L’émir Hamad Ben Khalifa Al Thani, qui a pris le pouvoir en renversant son propre père, tient toutes les rênes du pays entre ses mains. Assisté d’un Conseil consultatif et de ministres qu’il nomme directement, il dispose du pouvoir législatif et exécutif. La charia est la source du droit sans que cela ne chagrine les dirigeants des grandes démocraties occidentales, leurs intellectuels et leurs médias. Le multipartisme ainsi que les libertés démocratiques et syndicales sont des choses inconnues au Qatar.

La famille royale accapare toutes les richesses du pays, à commencer par les hydrocarbures, qu’elle investit ou dépense, au Qatar et à l’étranger sans en référer à personne.

Mais cela n’empêche pas le Qatar d’être rattrapé par la réalité. Car, même si Bernard Henri Lévy, Sarkozy, Cameron, Obama et Clinton n’en parlent jamais, la contestation touche également le pays. Sur internet, des groupes de jeunes qataris (32 000 membres recensés au mois de mars 2011) avancent leurs revendications. Ils dénoncent la famille royale qui règne sans partage et exigent la fermeture de la base militaire américaine, l’ouverture d’El Jazeera au peuple, l’arrêt des bonnes relations avec Israël, le démantèlement de la monarchie «héréditaire, arriérée et sioniste»…


Certes, cette opposition virtuelle ne semble pas en mesure, a priori, de menacer sérieusement le régime. L’opposition n’est pas structurée et la rente pétrolière de ce petit Etat de quelques centaines de milliers de sujets permet d’atténuer la contestation. Mais l’aspiration des peuples des pays du monde arabe à vivre libre ne doit pas être sous-estimée. Elle n’épargne aucune catégorie sociale et aucun pays. Inégale d’un Etat à l’autre, elle ne peut que se renforcer à l’avenir. Les Arabes, pas plus que les autres habitants de la planète, n’ont vocation à vivre en dictature. Et comme El Jazeera ne cesse de faire la promotion des révoltés de Sidi Bouzid à El Tahrir en passant par Benghazi et Damas, il y a fort à parier que les habitants du Qatar finiront bien, eux aussi, par se révolter dans la rue et non plus sur internet.
 
samedi 5 novembre 2011
 

Fin de mandat de Bouteflika : La lente agonie politique

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In Kalima.dz










4 novembre 2011
Décidément, le troisième mandat de Bouteflika n’est pas un long fleuve tranquille. Secoué par le « printemps arabe » et obligé à des concessions qu’il n’aurait jamais pensé faire un jour, le chef de l’état est quasiment humilié par des « députés » qui n’ont eux-mêmes aucune légitimité. Une première dans l’histoire de l’Algérie : des députés de la majorité, « élus » dans le quota de leur parti politique respectif de l’alliance présidentielle ( autrement dit désignés par le régime ) ont osé vider les réformes du chef de l’état, adoptés en conseil des ministres. C’est la première fois qu’un chef de l’état en exercice est désavoué de cette manière par ses troupes. Le revers est cinglant et tourne à l’humiliation.
Les chefs de partis politique, de l’opposition comme de l’alliance présidentielle, ne cachent plus qu’ils sont déjà dans l’après Bouteflika et chacun aiguise ses armes et affiche ses ambitions. Le chef du Hamas, Soltani en prenant ses distances avec le clan Bouteflika, Ouyahia, le patron du RND, en se posant comme le successeur légitime bénéficiant du soutien de l’armée, Belkhadem, le patron du FLN, en tentant de se rapprocher de la base islamiste. Alors que les scénarios multiples sur son départ prématuré du pouvoir fleurissent, Bouteflika doit avaler cette « rébellion » de députés qui n’ont jamais rien contesté. Jamais ils ne sont élevés contre aucune violation de la constitution, ni de lois qu’ils ont eux même voté. Jamais, ils n’ont dénoncé la moindre violation des droits de l’homme ou les restrictions à la liberté d’expression. Jamais, ils n’ont dit le moindre mots devant les affaires de corruption, regardant sans broncher les richesses du pays pillées par les décideurs. Jamais, enfin, ils n’ont élevé la voix contre les injustices, les emprisonnement arbitraires. Au contraire, ils ont toujours levé les mains, bien haut, bien visibles, pour tout voter, sans aucun état d’âme, ni aucun scrupule. Et les voilà aujourd’hui qui remettent en cause ses propres réformes. Une giffle !
La lente agonie politique
Bouteflika doit, en effet, se souvenir de l’humiliation vécu par l’ancien Président de le république, Liamine Zeroual et dont lui même en a été le bénéficiaire. Alors qu’il était encore président pour quelques mois, en attendant l’arrivée de Bouteflika coopté par les généraux, Liamine Zeroual, est pratiquement ignoré par la « classe politique ». Lors d’une cérémonie officielle, à laquelle assistent, le sortant et le remplaçant désigné mais pas encore élu, la foule des courtisans s’empresse autour d’un Bouteflika, fier comme un paon, redoublant de salamaleks et de chaudes embrassades, ignorant jusqu’à l’indécence, celui qui est pourtant encore le chef de l’état. Cela durera jusqu’au départ définitif de Zeroual du palais présidentiel.
Après la défection de Belkhadem, qui a sonné la charge contre ses réformes, le silence narquois d’Ouyahia qui n’a pas retenu ses « députés », le lessivage des textes de Bouteflika à l’APN sonne comme le début d’un long chant du cygne.
Celui qui ne voulait pas être « un trois quart de président » en est réduit à couper les rubans des réalisations et à se faire filmer, de temps à autres, par télévision en compagnie d’un étranger de passage à Alger pour montrer qu’il est toujours en place. Ce troisième mandat, qui n’en finit plus, s’est transformé pour Bouteflika, notamment depuis l’éclatement des révoltes arabe et les émeutes de janvier 2011 en Algérie, en une lente agonie politique.
Yahia Bounouar
 
jeudi 3 novembre 2011
 

Charlie Hebdo se fait Hara-Kiri

 


Charlie Hebdo se fait Hara-Kiri
«Tout ce qui nous sert à faire le journal a cramé».1 Charlie Hebdo2 a tenu parole car on est effectivement morts de rire (mdr). Evidemment, ce qui déclenche notre jubilation, car je ne suis pas tout seul Monsieur Renald Luzier dit Luz,3 ce n’est pas le contenu du périodique, qui a autant d’intérêt que les serviettes du même nom, mais la purification incendiaire providentielle qui a mis en Charpie l’Hebdo et le piratage qui a sanctifié son site Internet. Comme ironisait le sulfureux magazine, qui n’a pas cru si bien dire : "Oui, l'islam est compatible avec l'humour". Pour preuve cette blague ironique sur l’infortune de Charlie, l’arroseur arrosé : Des Musulmans, qui sont fort peu connaisseurs en matière d’alcools, ont malencontreusement voulu célébrer ce numéro spécial qui leur était gentiment consacré avec un « Molotov », d’après une recette recueillie sur Internet, en pensant qu’il s’agissait d’un cocktail maison. Ha, Ha, Ha ! Eh, oui ! On peut aussi se gausser, comme vous, de tout ce qui ne nous touche pas directement. D’ailleurs, on sait bien que tous ceux qui ont subi les satires de Charlie pensent que c’est bien fait pour sa gueule mais font mine de s’apitoyer sur son malheur en escomptant sans doute n’être plus jamais égratignés à l’avenir. Alors chacun y va de sa petite formule, tel pour s’indigner contre une petite sauterie qui n’a fait que des dégâts matériels et dont la seule victime est l’amour propre des satiristes. Tel autre dénoncera une atteinte à la démocratie ou à la liberté d’expression et tel autre encore se fâchera qu’on cherche ainsi à imposer une façon de voir à la république française. En voilà des pisse-froid qui manquent sacrément de sens de l’humour !

Il est profondément injuste de condamner unilatéralement et unanimement les conséquences d’un acte sans blâmer un tant soit peu ce et ceux qui les ont occasionnées. Contrairement au Conseil Français du Culte Musulman, à la Mosquée de Paris et à tous ceux qui craignent la probable prochaine rafle du Vel’ d’hiv,4 qui s’apitoient sur le malheur des persifleurs et donnent ainsi un blanc-seing à leurs provocations inconsidérées, alors qu’en 2006 ils considéraient les caricatures du Prophète comme injurieuses,5 moi, bien que Français mais Musulman avant tout, je ne condamnerai et ne serai solidaire de rien du tout, Monsieur Claude Guéant.6 De toutes façons, nos railleurs désormais sans bureau fixe peuvent fort bien se passer des dégonflés musulmans puisqu’ils bénéficient d’un élan de solidarité indéfectible de la part des classes politiques et médiatiques démago-populistes. Il aurait été préférable que ces psychopathes soient internés en asile psychiatrique mais leurs semblables ont préféré leur faire bénéficier de l’asile journalistique pour qu’ils puissent continuer à perpétrer leurs railleries puériles et vulgaires.


Comme nos schizophrènes ont un sens de l’humour inaltérable, ils ont spontanément accusé les « intégristes islamiques ». Il est vrai que les extrémistes, qu’ils soient musulmans ou identitaires, sont hommes à tirer profit de l’événement pour dresser les communautés les unes contre les autres mais ils ne sont pas les seuls à qui le crime peut profiter : Certains partis de droite ou d’extrême droite ont intérêt à orienter la campagne présidentielle de 2012 vers le sécuritaire à tendance islamophobe. D’aucuns avancent même que Charlie Hebdo lui-même, pour se renflouer et se payer de nouveaux locaux à bon compte, pourrait avoir monté le coup. N’est-il pas étrange que le siège du journal satirique n’était pas sous protection policière alors que ses dirigeants assurent avoir reçu des menaces dès qu’ils ont annoncé leur intention de blasphémer sur le Prophète de l’Islam en le représentant comme un clown ? Cette action directe (comme le groupe activiste du même nom) punitive, rapide et sans bavures, a jeté les trublions sur le trottoir mais, goguenards, ils affirment qu’ils n’ont même pas peur, ne regrettent rien et promettent de recommencer derechef. Leurs boutefeux, s’ils sont effectivement musulmans, tiendront certainement un discours similaire. A décharge et à raison, s’ils passent à la vitesse supérieure, ils pourront toujours invoquer le fait que leurs recours judiciaires et leurs coups de semonce pour faire cesser les nuisances envers ce qui leur est cher n’ont dissuadé personne de les commettre. Après tout, c’est leur liberté d’expression, non ?


1 Dixit Stéphane Charbonnier, alias Charb, dessinateur et directeur de la publication de Charlie Hebdo.


2 Hebdomadaire lancé en novembre 1970 pour pallier à l’interdiction de parution de Hara Kiri.


3 dessinateur satirique collaborateur de Charlie Hebdo.


4 http://fr.wikipedia.org/wiki/Rafle_du_V%C3%A9lodrome_d%27Hiver. On devrait s’attendre prochainement à des actions spectaculaires en milieux musulmans, destinées à leurrer l’opinion publique sur la capacité de l’Etat à assurer la sécurité.


5 Issues du journal danois Jyllands-Posten.


6 Ministre de l’Intérieur de son Etat.


Par Daniel Youssouf Leclercq pour le site internet " L'Islam en France "
 
mardi 1 novembre 2011
 

Pourquoi il faut se débarrasser du DRS !



Le général Toufik, ici en compagnie de l'ancien chef du gouvernement, Sid Ahmed Ghozali, et du général Larbi Belkheir, sur le tarmac de l'aéroport d'Alger, le 16 janvier 1992, quelques minutes avant le retour en Algérie de Mohamed Boudiaf.
Par Yahia Bounouar.

Beaucoup en Algérie, du simple citoyen à l’observateur averti, ont du mal à cerner le niveau d’ingérence de l’armée dans la vie politique. Bien que tout le monde connaisse le pouvoir sans limite qui se cache derrière les fameuses trois lettres ( DRS), il leur est difficile de comprendre l’origine de cette puissance.
D’abord il faut savoir que ces fameuses trois lettres cachent une institution militaire.
Le DRS ( Département du Renseignement et de la Sécurité ), dirigé par le général Mohamed Mediene, alias Toufik, est un département regroupant plusieurs services de renseignements. C’est en vérité, un ministère du renseignement à l’intérieur du ministère de la défense. Sa direction la plus importante est la direction chargée du renseignement à l’intérieur (DSI). Elle est dirigée par le général, Abdelkader Kherfi, alias, général Ahmed. Elle fonctionne comme une véritable police politique, chargée de quadriller l’appareil de l’état mais également la société pour assurer la tranquillité du régime. Avec le chef de l’état, Abdelaziz Bouteflika, lui même choisi par l’armée et imposé au peuple, ces deux hommes sont les « hommes forts » de l’Algérie.
L’appareil de l’état sous tutelle
Le DRS constitue un état dans l’état. Il est présent dans chaque Wilaya, et dans chaque Daira, ou l’officier est souvent est plus puissant que le wali lui même et dans tous les cas, plus craint que ce dernier. De même, y a t il, un officier du DRS dans chaque ministère, dans chaque administration, dans chaque entreprise publique et depuis quelques années, y compris dans les grandes entreprises privées. Là ou ils sont, il font la pluie et le beau temps. Ces officiers sont plus craints que les ministres eux mêmes.
La justice bénéficie d’une attention particulière. Appareil de restriction et d’intimidation par excellence, les juges et magistrats qui composent le système judiciaire sont suivis scrupuleusement. Leurs évolutions dépend de leur degré d’obéissance aux injonctions du DRS : emprisonner des innocents et libérer des coupables, sans remords ni questions.
De leur «  rapports », dépendent, effectivement, les plans de carrière des fonctionnaires et notamment des hauts fonctionnaires, ceux que l’on appelle les cadres supérieurs de l’état. C’est le DRS, une institution militaire, qui décide dans les faits, de l’avancement ou non de la carrière des hauts fonctionnaires en utilisant la fameuse «  enquête d’habilitation », de laquelle est tributaire toute nouvelle nomination par décret.
La société civile cadenassée
En ce qui concerne la société civile, La DSI, dispose des différentes structures pour infiltrer, manipuler, orienter, et déstabiliser toute organisation qui émerge dans la société. Il en est ainsi, des partis politiques, des syndicats, des organisations de masses, des unions professionnelles, des organisations des droits de l’homme et d’une manière générale de tout citoyen qui s’intéresse à la vie politique dans son pays.
Comme la justice, les médias bénéficient d’un traitement « spécial ». Une direction, installée à Ben Aknoun et dirigée par le colonel Fouzi, scrute en permanence les journaux, fiche les journaliste en deux catégories : les hostiles et les dociles. Aux uns, le harcèlement, les tracasseries et aux autres la publicité publique et les « articles » préparés. Cette direction va plus loin en refusant aux journalistes professionnels indépendants les agréments pour créer des journaux alors que dans le même temps, ces agréments sont distribués à des milliardaires aux fortunes douteuses.
Cette mainmise de la police politique sur l’appareil de l’état et sur la société, fait qu’aujourd’hui, la simple évocation de ces trois lettres ( DRS) suscite la terreur au sein de la population.
Tout cela se fait, bien entendu, en toute illégalité et en violation flagrante et permanente de la constitution, qui reconnaît aux algériens le droit de participer librement à la vie publique dans leur propre pays.
Une configuration d’un autre âge
L’Algérie est un des très rares pays ou la police politique est dirigée et est constituée exclusivement de militaires. En Tunisie et en Egypte, par exemple, les équivalent du DRS existaient mais ils dépendaient du ministère de l’intérieure et non pas de l’armée. Cette ingérence directe de l’armée dans la vie publique, à travers ses services de renseignements ( DRS) est un héritage de dictatures qui n’existent plus, ( l’URSS, Le Chili de Pinochet, la RDA, la Roumanie de Causcescu etc….).
Cette configuration qui n’existe que dans les dernières dictatures les plus féroces ( Birmanie, Corée du Nord,,,,) revient à faire, dans les faits, du responsable du DRS et de celui du directeur du renseignement intérieur, les hommes fort du régime. Voilà comment d’obscurs officiers, inconnus du peuple, élus par personne, ne rendant compte à personne, se retrouvent avec un quasi droit de vie et de mort sur les citoyens. Voilà comment des officiers de renseignements, ne disposant que de compétences en matière de répression et de gestion policière, sans aucune connaissance ni vision politique se retrouvent avec un pouvoir politique inégalé qui engage la destinée de tout un pays.
Ceci dit, l’histoire récente, l’histoire même de ces dictatures, nous montre que lorsque les peuples ont décidé d’en finir, aucune police politique, militaire soit-elle, n’ a pu les sauver. Le DRS ne fera pas exception !
Y.B
 
"Si vous n’y prenez pas garde, les journaux finiront par vous faire haïr les opprimés et adorer les oppresseurs." Malcom X

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