ELWATAN-ALHABIB
samedi 26 février 2011
 

Le pouvoir algérien

use de tous les

moyens pour faire

avorter les

révolutions

tunisienne et

libyenne





Comme s’il n’avait pas déjà à son passif, un terrible bilan fait de crimes imprescriptibles, de pillage des richesses de la nation et de prédations de toutes sortes, sur le territoire national, voilà que le pouvoir militaro-mafieux en place à Alger, né du partenariat entre les généraux putschistes de Janvier 1992 et leur créature M. Bouteflika, semble se lancer aujourd’hui, dans une autre forfaiture : le mercenariat international, au service des dictateurs, en l’occurrence le criminel Mouammar Kadhafi.
Et cette forfaiture intervient au moment même où le souffle de l’Histoire mobilise des millions de nos frères et sœurs, surtout parmi les jeunes générations, à travers l’ensemble de nos pays arabo musulman, tant au Machrek qu’au Maghreb, dans un même élan de revendications de dignité et de liberté.
Honte à vous tous, civils et militaires algérien qui aurer contribué à cette indigne besogne de mercenaires au service d’un dictateur paranoïaque, voleur et criminel qui, tôt ou tard aura à répondre de ses crimes, s’il sort vivant de son bunker d’Al Azizia à Tripoli.
Le Peuple algérien ne vous le pardonnera pas. Pas plus qu’il ne vous pardonnera vos forfaits commis sur les algériens depuis tant d’années.
L’Histoire est en marche et elle vous écrasera.



Mouvement Rachad
Samedi 26 Février 2011

Le pouvoir algérien use de tous les moyens pour faire avorter les révolutions tunisienne et libyenne
Nous avons appris avec tristesse et colère que le pouvoir algérien envoie des éléments armés pour participer aux crimes commis contre nos frères en Libye qui se soulèvent contre le régime sanguinaire et corrompu de Kadhafi. Ces éléments ont été identifiés à l'Ouest de la Libye, notamment dans la ville de Zaouia où certains éléments algériens armés ont été arrêtés, comme l'ont indiqué aux médias des témoins oculaires.


Nous avons aussi reçu des informations concordantes de plusieurs sources fiables indiquant que la machine diplomatique algérienne, sous la direction de Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, œuvre de toutes ses forces pour convaincre les partenaires occidentaux du pouvoir algérien et exercer des pressions sur eux afin de continuer à soutenir Kadhafi et son régime. Dans ce cadre et au niveau européen, Amar Bendjama, ambassadeur auprès du Royaume de Belgique et du Grand Duché du
Luxembourg, chef de mission près des Communautés européennes et représentant auprès de l'OTAN, et Belkacem Belgaid, ministre conseiller chargé des affaires politiques bilatérales avec l'UE et l'OTAN, s'activent dans une large et intense campagne de lobbying auprès des institutions, des diplomates et des fonctionnaires européens, en vue de les convaincre de soutenir Mouammar Kadhafi et de donner une chance à son fils Saïf, car, prétendent-ils, il n'y aurait d'autre alternative en Libye que « le chaos et l'obscurantisme islamiste ». Il est à noter que cette action diplomatique coïncide avec la publication d'un communiqué de ladite « Al qaïda au Maghreb Islamique » s'adressant au peuple libyen et indiquant que : « Nous venons vous défendre contre les despotes » ; cette déclaration, elle-même, est à mettre en perspective avec la dernière intervention de Mouammar Kadhafi prétendant que ce sont les adeptes de Bin Laden qui sont derrière le chaos et la subversion en Libye. Nous sommes d'ailleurs habitués en Algérie à ce genre de communiqués issus des officines du DRS.

D'autres sources ont indiqué que des avions algériens ont participé au transport de mercenaires africains vers la Libye, et c'est exactement ce qu'a fait le pouvoir algérien il y a quelques années en Somalie, en transportant des mercenaires et des soldats africains pour se battre aux côtés du gouvernement contre ses adversaires de la résistance armée.

Par ailleurs, des sources bien informées ont révélé que le pouvoir algérien a envoyé des éléments des « moukhabarate » qui travaillent en ce moment sur le territoire tunisien, et a accueilli en Algérie un grand nombre d'agents du président déchu Benali, notamment des membres de la garde républicaine. C'est le colonel Djamel Bouzghaia, officier du DRS et conseiller à la sécurité de Bouteflika, qui gère le dossier tunisien, sous la direction du général-major Rachid Laalali, alias Attafi, chef du renseignement extérieur.

Il est clair que le pouvoir algérien, qui tremble en constatant la chute de ses alliés dans la région, l'un après l'autre, est en train de mettre en œuvre des plans pour réorganiser les forces de répression déchues, dans le but de porter des coups aux révolutions populaires notamment en Tunisie et en Libye.

Le mouvement Rachad condamne avec fermeté ces pratiques infâmes auxquelles se livre le pouvoir algérien ébranlé, contre nos frères en Tunisie et en Libye, et tient tout agent de l'Etat algérien, qu'il appartienne aux forces armées ou au corps diplomatique, de personnellement responsable. Rachad ne manquera pas d'effort, aujourd'hui et à l'avenir, pour le traduire devant une juridiction indépendante nationale ou internationale. Rachad appelle les fonctionnaires algériens civils et militaires à refuser tout ordre d'exécuter une « sale
mission » ou de perpétrer des actes criminels contre nos frères de la région.

Mouvement Rachad


Samedi 26 Février 2011
 
 

Libye : la revanche et

le complot ?







Djerrad Amar
Samedi 26 Février 2011


Lorsque le cheikh qataro-égyptien Kardhaoui a émis une « fetwa » en
directe à Aljazeera rendant licite l’assassinat de Kadhafi, nous avons
remarqué, que l’occident n’a pas réagi contrairement aux autres cas
lorsqu’ils touchaient les occidentaux ! Nous avons aussi 3 chaines
satellitaires qui s’acharnent h/24 de concert sur un pays, la Libye ( la
qatarie Aljazeera, la saoudienne Alarabia et l’américaine AlHurra). Pourquoi
? Ce n’est surtout pas pour la Démocratie des arabes. Nous connaissons les
brouilles de Kadhafi avec le roi Abdellah ainsi que l’éviction des princes
qataris qui souhaitaient investir en Libye. Nous avons vu aussi qu’il y a un
seul son de cloche ; poussant jusqu’à proférer le gros et ridicule mensonge
(facilement vérifiable) d’un bombardement de certains quartiers des villes
par l’aviation. Des gens que l’on invite sur le plateau qui se déclarent
opposant libyens et analystes politiques en même temps ; c’est crédible? Ou
bien les mêmes voix qui reviennent et qui annonce appeler de telle et telle
ville de Libye, depuis la rue, alors qu’ils appellent d’un studio, c’est
de l’information aussi ? Même si c’est chaines sont interdites au Maghreb,
et de raison du fait de leur agenda politique, cela n’autorise pas le mensonge
insistant et ‘en boucle’. Nous connaissons au moins 4 noms de ces opposants
libyens invités à tour de rôle par ces chaines qui émargent à la NED
(National Endowment for Democracy). Nous avons constaté, en revanche, que des
milliers de citoyens libyens manifestent leur soutien à Kadhafi; pour ne pas
dire des dizaines de milliers et ce dans plusieurs villes - on ne peut pas dire
qu’on les a obligés - mes ces chaines ne montrent pas ces images. En Tunisie
et en Libye, ce sont les peuples qui ont déclenché les révoltes , que redoute
l’occident, revendiquant des changements dans leur situation sociale et
politique contre des pouvoirs pro-américains et pro-israéliens alors qu’en
Libye, cela a commencé par des manifestations clairsemées de groupes qui se
sont ensuite accaparés des armes pour revendiquer directement la chute d’un
pouvoir - exhibant le drapeau de l’ex-monarchie - anti-impérialiste et
antisionistes ; mais que souhaite l’occident. La différence et de taille.
Notre analyse politique est que Kadhafi ne tombera pas, aussi assuré que
lorsque nous avons déduit que Ben Ali et Moubarek tomberont! En se posant la
question de « qui soutien qui » la réponse surgit ! Pour la Libye cela
sentait la revanche, le complot dès le début !

Samedi 26 Février 2011
 
mercredi 23 février 2011
 
Kadhafi Dégage, fils de chien






La pourriture putride de Kadhafi, parrain de la Libye tel un mafieux, tire sur son peuple en ayant recours à sa chasse de guerre et aux armes lourdes ! Comme l'ont déjà fait le franc-maçon Hassen II en son temps et bien d'autres régimes dictatoriaux soutenus par l'Occident dégénéré et génocidaire. Il est troublant de relever la tiédeur des Occidentaux face à ce génocide, eux qui étaient si prompts à réagir quand il s'agissait des Tunisiens et des Egyptiens ! Il est aussi effrayant de constater que les gouvernants arabes sont plus impitoyables envers leurs propres peuples que les sionistes envers les Palestiniens, car eux sont obligés de se retenir quelque peu pour ne pas trop se décrédibiliser aux yeux du monde. Cette pourriture doit crever de la pire des manières, et vite. Le peuple libyen doit s'en occuper ainsi que de son voyou de fils et récupérer les 80 milliards de $ volés. Khadafi le sanguinaire, adepte du Bunga Bunga avec son ami maçon de la loge P2 et poulain de l'assassin Licio Gelli, Silvio Berlusconi2, doit payer pour ses crimes. Nos patries sont gérées par des ploutocrates usurpateurs, des adeptes de soirées orgiaques entre amis avec des prostituées mineures, de vols et détournements, de corruption et accessoirement de meurtres de masse (torture, disparitions, viols...) ; des démons, en somme. L'échec, cher peuple Libyen, n'est pas une option envisageable : Il est question en ce moment de vie ou de mort. Que la révolution libyenne sorte victorieuse de cette douloureuse épreuve et que ce cafard botoxé et aux dizaines de chirurgies esthétiques rejoigne son ami de 30 ans, Ben Ali. Pour finir, il ne faut surtout pas accorder le moindre crédit aux rumeurs donnant Ben Ali mort; car il n'y a pas de stratagème aussi simple pour échapper à la justice que de faire accroire que l'on est mort... Il faudra, s'il y a lieu, procéder à toutes les vérifications sur le corps, par une autopsie pointue (ADN... etc).
En espérant que le vent de révolte pour une vraie Justice puisse souffler de par chez nous, que les Français se réveillent enfin; car la mascarade n'a que trop duré. Le dernier exemple de ce grand-guignolesque show est la venue salvatrice, telle une mariée tant attendue, de celui qui nous a empoisonné le week-end : le satyriasique D$K ! L'homme à la lubricité légendaire veut diriger la France malgré son implication dans des affaires assez louches1 !!! L'homme le moins social, l'homme qui roule pour Mammon, l'homme de Washington, l'homme le moins crédible à ce poste est imposé, tel le Messie, par une caste journaleuse manipulatrice qui roule pour le club Le Siècle.
D$K Dégage d'ici et vite !
Liens :


 
mardi 22 février 2011
 
Kadhafi décide de bruler la Libye avant de renoncer au pouvoir



Au su et au vu du monde entier, le Néron de la Libye, au pouvoir depuis 42 ans, décide de bruler le pays et massacrer le peuple qui a osé réclamer son départ.

Des centaines de libyens à Tripoli et Benghazi et dans d’autres régions ont été tués par les bombardements des forces de Kadhafi.

Selon des habitants des quartiers de Fachloum et Tajoura, dans la banlieue Est de Tripoli, des affrontements meurtriers ont eu lieu lundi.

"Des hommes armés tirent sans distinction. Il y a même des femmes qui sont mortes", a indiqué un habitant de Tajoura, joint par téléphone, qualifiant les évènements de "massacre".

Un autre témoin à Fachloum a indiqué que des hélicoptères avaient déposé des mercenaires africains qui ont tiré sur tous les passants, faisant un grand nombre de morts. Les mercenaires ouvraient même le feu sur les ambulances afin d’alourdir le bilan des morts.


La Fédération internationale des Ligues de droits de l'Homme (FIDH) a avancé un bilan de "300 à 400 morts", depuis le début des contestations contre le régime, le 15 février.

Le pays est quasi isolé du monde étant donné que les communications téléphoniques et l'accès à internet restent très perturbés.



SEIF AL-ISLAM ET LA TELEVISION OFFICIELLE DEMENTENT



En revanche au niveau officiel, Seïf Al-Islam, fils de Kadhafi, qui a brandi dimanche la menace d'un bain de sang, a reconnu que l'armée avait mené des bombardements, tout en prétendant que ceux-ci visaient des dépôts d'armes loin des zones urbaines. Il a même annoncé la création d'une commission d'enquête sur les violences.

Même son de cloche à la télévision officielle libyenne. Celle-ci a démenti mardi des informations sur des "massacres" contre les manifestants anti-régime, dénonçant des "mensonges et des rumeurs".


Des témoins de la capitale libyenne avaient fait état de massacres sans précédent dans certains quartiers de Tripoli, après l'annonce par la télévision officielle que les forces de sécurité prenaient d'assaut "les nids de saboteurs".




KADHAFI FAIT UNE BREVE APPARITION

Entre-temps, Kadhafi est brièvement apparu en "direct" lundi soir sur la télévision d'Etat libyenne, depuis sa résidence de Bab Al Azizia à Tripoli.



"Je vais voir les jeunes sur la place verte. C'est juste pour prouver que je suis à Tripoli et non au Venezuela et démentir les télévisions, ces chiens", s'est-il contenté de dire en réponse aux informations diffusées lundi par plusieurs télévisions et médias internationaux, selon lesquelles il aurait quitté la Libye pour le Venezuela.


Les images diffusées par la télévision montraient Kadhafi, en manteau, s'apprêtant à monter dans une voiture, alors qu'il tenait un parapluie pour se protéger de la pluie.




LES REACTIONS OCCIDENTALES RESTENT TIMIDES


Les réactions des pays occidentaux n’étaient toujours pas à la hauteur du bain de sang qui frappait la Libye.


Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déclaré lundi à Kadhafi, lors d'une conversation téléphonique, que les violences devaient "cesser immédiatement".

Ban s'est également dit "indigné" par les informations selon lesquelles les forces de l'ordre ont tiré sur des manifestants à partir d'avions et d'hélicoptères.

La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, s’est contentée d’appeler à "l'arrêt du bain de sang " qu’elle a qualifié d’"inacceptable".



Les 27 pays de l'Union européenne ont eux aussi timidement "condamné" dans une déclaration commune la répression des manifestations, tout comme le secrétaire général de l'Otan.

Source:elmanatrtv

 
vendredi 18 février 2011
 

Le double jeu des Américains en Algérie




par Mohamed Tahar Bensaada -


Les Américains qui se sont fait discrets au début de la révolution tunisienne et qui ont attendu les derniers jours de la révolution égyptienne pour que, de guerre lasse, ils se rangent -du moins en paroles- du côté du peuple égyptien, ont été particulièrement rapides en ce qui concerne l’Algérie, à en croire leur appel en direction du gouvernement algérien sommé de ne pas utiliser la violence contre les manifestants pacifiques. A première vue, les observateurs et les défenseurs des droits de l’Homme ne pourraient que s’en réjouir. Mieux vaut tard que jamais ! L’Administration américaine a peut-être tiré les enseignements de la Tunisie et de l’Egypte et pourrait désormais mettre au premier rang de ses priorités diplomatiques le respect des libertés et les garanties démocratiques. Si on ne veut pas confondre la politique et la samaritaine, il faut bien pourtant analyser de plus près cette soudaine agitation diplomatico-démocratique.

De quoi s’agit-il exactement ? Une marche d’un millier de personnes empêchée fermement mais sans violences par la police et qui s’est transformée en rassemblement. Une marche à laquelle a appelé une « coordination nationale pour le changement et la démocratie » (CNCD) composée essentiellement du RCD, de la ligue de défense des droits de l’Homme et de quelques associations de la société civile. Une marche qui a été rejetée par la majorité des partis de l’opposition socialiste et islamiste, ainsi que par un grand nombre d’organisations syndicales et d’associations autrement plus représentatives. Mais le plus grave est que cette marche a été organisée sous l’impulsion d’un parti (RCD) connu pour avoir participé durant la décennie 90 à la répression féroce contre les islamistes et pour ses liens organiques, passés et présents, avec les secteurs les plus durs, les plus corrompus et les plus antipopulaires de l’armée.

Comment la diplomatie américaine peut-elle se mouiller aussi grossièrement dans une combine pareille ? Pour le comprendre, revenons aux confidences diplomatiques révélées par le site wikileaks. Nous apprenons deux choses. Premièrement, le leader du RCD, Said Sadi, est nommément cité pour avoir révélé à l’ambassade américaine les informations confidentielles qu’il aurait reçues du patron du DRS, le général Toufik, suivant lesquelles le régime est condamné et le président Bouteflika ne terminera pas son second mandat pour cause de maladie et d’isolement politique. Sadi a-t-il agi en électron libre à la recherche d’un soutien américain pour une future candidature aux présidentielles, ou bien a-t-il agi en service commandé ? On ne le sait pas pour le moment, mais une chose est sûre son « information » a été démentie par la suite, puisque Bouteflika a réussi son pari d’un troisième mandat pourtant fort contesté !

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Le Leader du RCD, Saïd Sadi avec son ami Bernard-Henry Lévy au festival de Cannes

Les Américains se sont-ils fait avoir en croyant que Bouteflika n’allait pas se présenter à un troisième mandat et en misant sur des alliés au sein de l’institution militaire, qui se sont avérés impuissants à leur accorder ce qu’ils attendaient aussi bien sur le plan économique que sur le plan militaire ? C’est probable, si on se réfère à un autre câble révélé par wikileaks, dans lequel les diplomates américains en poste à Alger pointent amèrement du doigt les irrégularités qui auraient entaché la réélection de Bouteflika en 2009, ainsi que les chiffres exagérés avancés à cette occasion par le ministère algérien de l’Intérieur. Bien entendu, la bonne foi des diplomates américains n’est pas en cause, puisque leurs « informations » proviennent toujours des mêmes sources algéroises qui ont intérêt à discréditer Bouteflika et à réduire sa marge de manœuvre, et au-delà celle de l’institution présidentielle, dans la guerre de pouvoir que se livrent les différents clans pour le contrôle de la rente.

Nul doute que la réaction américaine, suivie comme c’était prévisible par le parlement européen, Berlin et Paris, va permettre à une « opposition démocratique », moribonde et discréditée dans le peuple, de reprendre du poil de la bête. Difficile de croire à la rhétorique démocratique des droits de l’Homme derrière laquelle se cachent les chancelleries occidentales, quand on regarde de plus près les enjeux qui ont pour théâtre l’Etat et la société en Algérie. Comment peut-on soutenir la démocratie et les droits humains, tout en soutenant un parti sur lequel pèsent de graves soupçons de participation à des crimes imprescriptibles, via un escadron de la mort créé durant la décennie 90 à cet effet sous le nom d’organisation des jeunes algériens libres (OJAL), et dont un certain nombre de cadres restent passibles de poursuites devant des juridictions pénales internationales ?

Comment peut-on prétendre soutenir une ligne diplomatique soucieuse de la démocratie lorsqu’on soutient un islamiste radical comme Abdallah Djaballah (autre invité de marque de l’ambassade américaine), après avoir ignoré durant des années le calvaire du FIS avec ses milliers de militants et ses millions d’électeurs, et après avoir justifié l’injustifiable soutien au dictateur égyptien déchu, au nom de la crainte de la « menace islamiste » des Frères musulmans qui sont mille fois moins « radicaux » que Djaballah et ses acolytes ?

Si la rhétorique américaine et européenne sur la démocratie et les droits de l’Homme n’est là que pour servir de marketing à une défense implacable d’intérêts économiques sordides et de zones d’influence géopolitique, il est plus utile de chercher à démêler l’écheveau des contradictions américaines en s’en tenant aux intérêts des uns et des autres, et aux contradictions qui traversent les relations algéro-américaines et leur impriment des contenus instables et des rythmes inégaux.

Enjeux géostratégiques

Sans atteindre l’importance de l’Egypte dans l’architecture géopolitique régionale, l’Algérie est un pays qui compte pour les Américains. Second PIB africain après l’Afrique du Sud, seconde armée africaine après l’armée égyptienne, sa profondeur saharienne en fait la première puissance de la zone du Sahel qui est en train de devenir le ventre mou de l’Afrique, après la Somalie, d’où peuvent se réorganiser et repartir en guerre les bataillons anonymes de la soi-disant Qaida. Ajoutés aux ressources que recèle un sous-sol riche non seulement en pétrole et gaz mais aussi en uranium, ces facteurs ne peuvent laisser indifférente une puissance mondiale comme la puissance américaine. La stabilité de l’empire c’est aussi la stabilité des zones sensibles de sa périphérie. Mais il y a stabilité et stabilité. Il y a des stabilités qui n’arrangent pas l’empire américain. Mieux vaut une instabilité contrôlée qu’une stabilité incontrôlée ! A peine sortie d’une guerre qui a fait 200 000 victimes sans parler des séquelles terribles sur le tissu social, l’Algérie commence-t-elle à faire peur ?

Pour comprendre les récentes contorsions démocratiques de la diplomatie américaine, il est utile de revenir aux mutations que connaît la région sur le plan géostratégique. Ce n’est pas un hasard si les pressions américaines sur l’Algérie s’accentuent maintenant, juste au lendemain la chute du régime de Moubarak. Durant la décennie 90, l’Algérie a subi un embargo de fait sur les armes. Durant cette période, l’Egypte faisait partie des trois pays (les deux autres étant la Turquie et l’Afrique du sud) qui ont fourni des véhicules blindés, des armes et des pièces de rechange à l’armée algérienne. Les relations entre les deux armées égyptienne et algérienne datent d’avant l’indépendance de l’Algérie.

L’Egypte fut le premier fournisseur d’armements au lendemain de l’indépendance. Les premiers MIG algériens furent un don égyptien. L’Algérie n’a jamais oublié le soutien de l’Egypte et n’a pas hésité à s’engager à ses côtés lors des guerres de 1967 et de 1973 et tout au long de la guerre d’usure. Après un refroidissement momentané à la suite des Accords de Camp David, les relations ont repris. Mais ce qui pourrait déranger les USA c’est une reprise de la coopération militaire et diplomatique entre ces deux pays qui pourraient créer un axe triangulaire avec la Syrie, un axe d’autant plus dangereux qu’il risque de renforcer la position diplomatique de l’Iran qui sortirait ainsi de son isolement régional. Cette éventualité est d’autant plus plausible que la position actuelle de la diplomatie algérienne sur le dossier iranien irrite quelque peu les Américains et les Occidentaux, qui auraient souhaité utiliser la carte d’Alger dans leurs pressions sur l’Iran. Une diplomatie égyptienne plus indépendante pourrait aussi, grâce au soutien diplomatique algérien, regagner les positions perdues en Afrique au profit d’Israël. Les bonnes relations entretenues par Alger avec des Etats africains importants comme l’Afrique du sud et le Nigéria pourraient profiter à l’Egypte.

Mais un autre facteur pourrait entrer en ligne de compte et déranger également les calculs américains dans la région. Un des points faibles de la diplomatie égyptienne dans les prochaines années reste la dépendance militaire à l’égard des Etats-Unis. Certes, l’Egypte a commencé depuis quelques années un processus de diversification de la coopération militaire avec la Chine et le Brésil. Mais en qualité, l’armement reçu de la Chine ne fait malheureusement pas le poids par rapport à l’armement américain dont dispose l’armée israélienne. L’Egypte sera amenée à diversifier son armement, notamment auprès d’autres fournisseurs européens et/ou russes si elle veut avoir une force de dissuasion crédible. Sur ce plan, l’armée algérienne qui a commencé plus tôt son opération de modernisation grâce à sa coopération privilégiée avec la Russie, comme l’illustrent les rapports alarmistes des centres d’études stratégiques israéliens, pourrait coopérer avec l’armée égyptienne, ce qui permettrait aux deux armées de faire des économies d’échelle par la mise en œuvre de programmes communs. Dans ces conditions, l’accentuation des pressions diplomatiques sur l’Algérie, en ce moment précis, pourrait conduire la diplomatie algérienne à plus de prudence dans ses relations avec l’Egypte. C’est un signal diplomatique fort fixant par avance le prix exorbitant d’un hypothétique axe Alger-Le Caire-Damas, à fortiori bienveillant à l’égard de Téhéran.

Dossiers bilatéraux en suspens

Mais ces facteurs géostratégiques que la révolution égyptienne vient de propulser à la surface ne doivent pas occulter les dossiers bilatéraux en suspens, qui déstabilisent parfois les relations algéro-américaines. La volte-face de Bouteflika dans le dossier concernant la loi sur les hydrocarbures qui a déçu le lobby pétrolier américain, un lobby qui ne peut qu’être déçu davantage encore par la nouvelle option algérienne en faveur des énergies renouvelables qui renforcera certainement la présence allemande en Algérie dans la même proportion qu’elle diminuera l’influence des Etats-Unis et de la France, le refus d’abriter le commandement de l’Africom dans le Sahara algérien et les campagnes conjuguées menées par les diplomaties sud-africaine, nigériane et algérienne contre l’établissement d’une base américaine dans tout autre pays africain, la fourniture de 30 tonnes d’armements algériens au gouvernement somalien soutenu par une force de l’Union africaine contre les miliciens Shabab soutenus par l’Arabie Saoudite, comme vient de le révéler wikileaks, sont autant de faits qui pourraient expliquer largement le mécontentement américain à l’égard d’Alger, et son soutien subit aux gesticulations d’une « opposition démocratique » plus que suspecte.

Bien entendu, dans la perception diplomatique américaine, l’Algérie n’est pas ou n’est plus sur une liste noire, toutefois les relations entre les deux pays continueront d’évoluer au gré des luttes d’influence des puissances rivales en Algérie, mais aussi en fonction des manœuvres politiques des différents protagonistes de la scène algérienne. Malgré leur refus de livrer à l’Algérie des drones tactiques, les Américains espèrent toujours forcer la main au ministère de la Défense algérien en vue de s’équiper en armements américains préalablement downgradés, qui auront l’avantage de rendre l’armée algérienne dépendante de l’industrie militaire américaine sans porter atteinte à l’ « équilibre militaire régional ». Si l’Algérie a officiellement refusé l’installation d’une base américaine dans le sud, elle autorise en revanche les avions espions américains à voler au-dessus de l’espace aérien algérien, histoire de rassurer Washington sur le fait qu’elle n’a rien à cacher.

Si pour des raisons diplomatiques et de coopération avec l’OTAN, Bouteflika et certains cadres influents du ministère de la défense verraient d’un bon œil la réception d’avions F18 et d’hélicoptères Apache, d’autres officiers supérieurs restent méfiants et préfèrent compléter l’armement russe par un armement allemand, anglais et italien, comme cela semble se dessiner pour deux contrats géants : le contrat pour la livraison d’une centaine d’hélicoptères Agusta-Westland de fabrication italo-britannique, le contrat de livraison de plusieurs frégates italiennes et allemandes pour la marine algérienne, en plus du contrat entre Mercedes et le ministère algérien de la Défense pour la fabrication de 4x4 pour l’armée, et du contrat entre EADS-Allemagne et le ministère algérien de la Défense pour la création d’une usine de composants électroniques.

C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre également la préférence algérienne pour EADS-Allemagne au détriment de l’Américain Raytheon dans les négociations en vue de parachever un contrat géant pour la clôture électronique des frontières algériennes. Tous ces dossiers bilatéraux en suspens, et dont dépend le futur des relations algéro-américaines, valent bien la dernière sortie diplomatique américaine que certains médias se sont empressés de relayer ! La démocratie a bon dos et pourrait devenir une carte en vue de compléter utilement le grand jeu qui se joue loin des projecteurs.

Mais au-delà de ces parties de poker menteur dans lesquelles jouent diplomates, agents secrets, faux journalistes et pseudo-démocrates, il reste les enjeux politiques, économiques et sociaux réels qui seuls comptent pour la société algérienne. Il ne fallait pas être sorcier pour deviner qu’un programme quinquennal de 286 milliards de dollars n’allait pas laisser indifférents les rapaces qui n’ont pas fini de dépecer leur proie. Les perspectives successorales aussi bien politiques que militaires aiguisent les appétits.

Les batailles à couteaux tirés entre clans rivaux ne doivent pas faire oublier les autres batailles, moins médiatisées mais autrement plus décisives pour l’avenir du pays, qui opposent notamment les partisans du système rentier et les partisans d’une sortie -même progressive- de ce système. La sortie de ce système criminogène conditionne aujourd’hui aussi bien la satisfaction durable des besoins fondamentaux des populations que la préservation de l’indépendance nationale. Mais les pressions, aussi bien internes qu’externes, allant dans le sens de la conservation d’un système anachronique, sont tellement fortes que seul le retour à la souveraineté populaire pourrait trancher le nœud gordien d’une histoire qui balbutie, mais qui finira par dire son dernier mot.

Le combat légitime du peuple algérien pour le changement démocratique serait mutilé et trahi, par la faute de délinquants politiques promus au rang de démocrates par une presse servile, s’il devait être l’antichambre d’une « révolution orange » attentatoire à ce qui reste de l’indépendance nationale et des acquis sociaux, rudement malmenés par la politique de dérégulation et de libéralisation sauvages conduite sous la pression du FMI et de la Banque mondiale durant les années de plomb et de larmes, quand un baril de sang d’un Algérien ne valait alors même pas un baril de pétrole !

 
mardi 15 février 2011
 

Boutef’ dégage !




bouteflika-reelu-mykaia.jpg30 000 policiers pour 2 000 manifestants ! 15 flics pour un manifestant : record battu… Record pour la bêtise d’un gouvernement en perdition et pour le courage des manifestants. L’Algérie officielle se racornit à vue d’œil…

15 flics pour un manifestant, il sera difficile de faire mieux. Difficile aussi de faire plus qu’interdire les trains et les cars, bloquer les accès routiers à la capitale, réquisitionner l’ensemble des hôtels du centre ville et imposer la fermeture des campus universitaires. Des flics dans toutes les rues, et l’interpellation dès que plus de dix personnes sont réunies. Ajoutons les groupies pro-Boutef’ qui agressent les manifestants devant des flics impassibles…

Hier, l’Algérie a montré son pire visage. Ce matin, Alger est calme et l’Algérie disparait de la une. Les affaires vont pouvoir reprendre. Les mirlitons qui hier faisaient dans leur froc ont ce matin les intestins qui se détendent : tant mieux pour eux. Je me permets toutefois de leur conseiller une cure de riz à l’eau et de stocker les Smecta par boîte spéciale pour colonies de vacances, car leur trouille ne fait que commencer.

L’opposition politique algérienne, qui résiste et veut avancer, a bien des défauts : divisée, confuse, vélléitaire, récupératrice… Oui, et alors ? En 18 ans d’état d’urgence, et après une guerre, une vraie, contre les groupes terroristes intégristes, que pouvait-on attendre d’autre ? Il n’empêche qu’un regroupement a eu lieu, et que 2 000 manifestants se sont retrouvés Place du 1° mai, à 1 contre 15. Franchement, je les salue, car il faut du courage.

Ce sont les militaires cachés dans leurs costumes civils qui ont peur, et ce sont les manifestants qui font tomber le mur de la peur.

Maintenant, l’Algérie n’est ni la Tunisie de Ben Ali, ni l’Egypte de Moubarak, ni l’Iran de Khamenei. Ne confondons pas tout. Mais justement, on attend beaucoup. L’Algérie est un grand pays, riche et dont l’histoire parle. Si elle cherche un peu, l’Algérie a en elle toute la culture pour devenir un modèle. Il faut juste qu’elle remette en cause les rentes de situation, écarte les corrompus, et rétablisse un peu de justice dans la gestion des richesses. Il faut aussi qu’elle dégage Boutef’, réélu à la suite d’une violation flagrante de la Constitution et d’élections bidons.

Le régime mise tout sur l’immobilisme. Il ne veut traiter ni la corruption, ni les chasses gardées, ni l'étouffement des oppositions. Il veut faire croire qu’il n’est pas miné par les injustices qu’il a lui-même créées. Ce cinéma ne durera qu’un temps.

photo-bejaia_309350_465x348.jpg
 
samedi 12 février 2011
 

Dernier conseil à

Monsieur Abdelaziz

Bouteflika, Chef de

l’Etat algérien,

Abdelkader DEHBI

Dans ma « dernière lettre-ouverte » (1) datée du 5 Janvier 2011 – c’est-à-dire juste une semaine avant la chute de votre homologue tunisien, le tyran Ben Ali – je vous exhortais à prendre les devants, pour épargner à notre pays, une nouvelle tragédie de la répression. Je concluais cette lettre en vous écrivant :

« « « En ces moments graves pour notre pays, j’espère de tout cœur que les émeutes populaires – les émeutes du ras-le-bol contre la hogra et l’injustice sociale – qui se déroulent un peu partout à l’heure qu’il est dans le pays, ne serviront pas de prétexte aux ennemis du peuple algérien – planqués dans les arcanes de l’Etat – pour ordonner des répressions sanguinaires contre le peuple algérien, comme ce fut le cas en Octobre 1988 et au cours de la décennie noire des années 1990.
Le moment semble venu pour vous, M. le Président, de prendre conscience de votre écrasante responsabilité, en faisant preuve d’un dernier sursaut d’honneur, pour sauver ce pays en entamant d’urgence, un processus d’auto-liquidation d’un pouvoir qui porte désormais en lui, toutes les caractéristiques juridiques, morales et matérielles d’un pouvoir en faillite.
A commencer par l’annonce solennelle de l’organisation – sous un délai aussi court que possible – d’élections générales pour la mise en place d’une Assemblée Constituante authentiquement représentative de la volonté du Peuple. Assemblée à laquelle seront immédiatement transférés tous les attributs de la Souveraineté Nationale. » » »

Hier, en ce vendredi béni du11 Février 2011, le régime traitre et corrompu de Moubarak est tombé, en l’espace de quelques jours, grâce à la magnifique révolution du vaillant peuple d’Egypte – que l’on avait enterré un peu trop tôt – qui a réussi, malgré les pressions des Etats-Unis et d’Israël, malgré les gesticulations de l’Union Européenne et malgré le soutien honteux de la monarchie des Al-Saoud et de quelques autres régimes supplétifs.

Je vous demande à vous et à ceux qui vous ont fait roi – c’est-à-dire la clan des généraux putschistes – qui avez spolié les libertés du peuple algérien, qui avez pillé les richesses de l’Algérie et qui avez détourné le patrimoine de la nation, de prendre conscience de la réalité, en intériorisant le fait que le monde arabe – dont l’Algérie fait partie intégrante – est entré historiquement dans une phase de luttes révolutionnaires, au nom des libertés, de la dignité et de l’honneur de nos peuples si longtemps trahis, contre les dictatures corrompues, inféodées aux intérêts de l’alliance impérialo sioniste constituée par les Etats-Unis, Israël et l’Union Européenne.

Vous venez d’être les témoins en direct, de l’échec des politiques du mépris et de l’arrogance, de la hogra et de la répression. Vous venez d’être les témoins du caractère irrésistible et inflexible de la volonté populaire quand elle se met en branle.

Vous venez d’être témoins que les soldats, les sous-officiers et les officiers subalternes qui constituent la colonne vertébrale de toute armée, ne sont ni plus ni moins que des enfants du peuple endossant une tenue ; des enfants du peuple qui ressentent les mêmes souffrances et les mêmes joies, les mêmes colères et les mêmes indignations que leur peuple dont ils sont issus. Ce sont ces hommes-là, qui, en Tunisie et en Egypte, ont refusé de tirer sur leurs frères et sœurs, sur leurs pères et mères, sur leurs enfants et ont privé leur hiérarchie supérieure de recourir à la force aveugle. Ce seront les mêmes hommes qui demain en Algérie, refuseront d’obéir aux ordres criminels de la répression aveugle.

Pourquoi donc s’obstiner devant l’évidence ? Pourquoi faudra-t-il encore arroser du sang et des larmes des siens, cette terre d’Algérie qui en est tant saturée, depuis les massacres sauvages d’un siècle et demi de colonisation française, jusqu’au quasi génocide subi par notre peuple, durant la Guerre de Libération ? Sans oublier les 200.000 morts de la décennie noire, dont la quasi-totalité est imputable à ceux qui vous ont adoubé en 1999, en tant que Chef de l’Etat, pour ensuite vous manipuler et vous compromette dans cette grande mascarade-imposture de la soi-disant « réconciliation nationale » qui est en fait une opération clandestine d’auto-amnistie, de ceux qui ont commandité des Crimes Imprescriptibles contre le peuple algérien et qu’aucune loi scélérate ne peut protéger.

Serait-il écrit que votre ego, votre inconscience, votre arrogance, vous aveugleront jusqu’à la seconde ultime d’une vie de forfaitures, alors que d’un seul acte courageux, consistant à vous démettre du pouvoir et à vous en remettre à votre peuple, vous pourriez épargner à ce peuple une nouvelle tragédie, en vous épargnant à vous-même, une nouvelle mise en accusation par l’Histoire ?

 
vendredi 11 février 2011
 


Départ Moubarak: explosion de joie dans le monde arabo-musulman


Une explosion de joie a retenti vendredi à Tunis quelques minutes après l'annonce du départ du président égyptien Hosni Moubarak.

Un concert assourdissant de klaxons a salué la nouvelle donnée au Caire par le vice-président égyptien Omar Souleiman. Ce dernier venait de déclarer que le raïs avait quitté ses fonctions et remis le pouvoir à l'armée.


Le mouvement de contestation déclenché en Tunisie à la mi-décembre avait provoqué la chute le 14 janvier du président Zine El Abidine Ben Ali, et donné le signal de mouvements de protestations dans plusieurs pays arabe.

"C'est formidable! Deux dictateurs sont tombés en moins d'un mois!", exulte Nourredine, un étudiant de 23 ans, dans la capitale tunisienne.

Son copain Ahmed: "A qui le tour maintenant?"


Toute l'avenue Bourguiba, haut-lieu des manifestations qui ont fait tomber le président Ben Ali, retentissait de cris de joie et des petits groupes de gens se mettaient spontanément à danser à l'annonce de la nouvelle comme une trainée de poudre.


"Oh, peuple égyptien que tu es grand!", lance un danseur.


Dans la bande de Gaza, des milliers de personnes sont descendues dans les rues à travers la bande de Gaza, célébrant l'événement par des tirs de joie, et des concerts de klaxons, selon des témoins.

Les haut-parleurs des mosquées appelaient la population à sortir en masse pour des manifestations de "célébration avec le peuple égyptien".


Le Hamas a salué la démission du président égyptien Hosni Moubarak comme "le début de la victoire de la révolution", tandis que des scènes de liesse se déroulaient à travers la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste palestinien.

"Nous considérons la démission du président Moubarak comme l'annonce du début de la victoire de la révolution égyptienne à laquelle nous affirmons notre soutien dans toutes ses revendications", a déclaré Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas à Gaza, dès l'annonce que M. Moubarak quittait le pouvoir.

Le porte-parole a vu dans ce départ "la victoire de la volonté et des sacrifices du peuple égyptien", et appelé "l'armée égyptienne à se porter garante des revendications du peuple et à ne pas permettre qu'elles soient dévoyées".


"Nous appelons la direction égyptienne à décider immédiatement la levée du siège de Gaza et l'ouverture du terminal égyptien" à Rafah, à la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte, a-t-il ajouté.

Pour sa part, l'Iran a estimé que les Egyptiens avaient obtenu une "grande victoire", après l'annonce de la démission du président Hosni Moubarak, sous la pression de la rue.

"Ce que la grande nation égyptienne a obtenu, par sa volonté, malgré la résistance des responsables qui dépendaient des grandes puissances, est une grande victoire", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, à la chaîne de télévision iranienne arabophone Al-Alam.

"Nous espérons qu'en continuant sur ce chemin, toutes les demandes historiques des Egyptiens seront réalisées", a-t-il ajouté vendredi, au 32e anniversaire de la révolution islamique qui a renversé le régime du shah, soutenu par les Etats-Unis.


Source:elmanartv

 
mercredi 9 février 2011
 
Il faut se libérer de la DICTATURE de l’Occident !




Un cri !


C'est un cri de colère contre l'Occident. Un Occident qui sévit sur toute la planète,

en imposant ses vues sur le monde entier.



Juste pour vous dire que l'Occident, loin d'être un modèle de démocratie

et un facteur de paix dans le monde, est une entité totalitaire et criminelle. Totalitaire ?


C'est l'Occident qui installe les dictateurs ou qui les protège.


Il impose l'Europe aux citoyens qui n'en n'ont pas voulu. Un véritable coup de force anti-démocratique !


Puis il impose une politique dont les peuples ne veulent pas: Les Etats ne pourront même plus décider de leur budget !


Et celui-ci sera prisonnier d'un véritable carcan : Plus de déficit budgétaire car les banques craignent que leurs intérêts ne soient plus payés, que les Etats ne soient plus solvables.


Et pour cause ! Presque tous les budgets passent dans le remboursement non des emprunts,

mais des intérêts de ceux-ci.


En d'autres termes, les citoyens les plus pauvres ou ceux des classes moyennes seront mis à contribution, ils ont déjà dû renflouer puis engraisser les banques victimes de leur cupidité et de leurs folies, ils devront aussi payer les cures d'austérité imposéesbien peu démocratiquement, par tous les DSK de la planète.


Et cela au moment même où ils perdent tous leurs emplois, agricoles, industriels, dans la fonction publique, dans les commerces... et au moment, aussi, où ils sont toujours plus précarisés, flexibilisés, mal payés, dégraissés, délocalisés, où ils doivent payer plus cher leur électricité,
leurs transports, leurs autoroutes, leurs médicaments, leur Internet, et surtout, surtout, leur logement et leur caddie, pour permettre aux spéculateurs de s'enrichir :


Sur le toit, sur les produits alimentaires de base !


Alors que déjà, de nouvelles menaces apparaissent :


Va-t-on interdire les jardins potagers, les semences et la médecine naturelles ?

De quel droit ?

Et que dire de l'exposition de chacun aux chemtrails, bientôt aux gaz schistes ?

Des techniques de mort comme Haarp, des lois sécuritaires, liberticides, ou la puce - la marque de la Bête - à l'horizon ?


Et au sommet, l'industrie du luxe fait plus de profits que jamais : Un signe qui ne trompe pas !
Bientôt, les plus riches se verront exonérés de l'impôt sur la fortune !

Mieux vaut gagner des sommes folles en spéculant, sans travailler, sans être imposé, que s'épuiser toute une vie en étant imposé au maximum et en subissant un stress au travail inhumain.




Cet Occident est monstrueux !


- Basé sur le mensonge :
"Démocratie" "Protéger les citoyens et la paix"
"Danger terrorise, islamiste, Iran..."


Et quid des armes de destruction massive de l'Occident, en particulier de l'arsenal d'Israël qui n'existe toujours pas, soi-disant (quelle énormité !), plus grand mensonge de l'histoire de l'humanité ?


- Sur la convoitise de ce qui ne leur appartient pas.

- Sur le vol : Ressources des pays pillées, citoyens pressurés...
- Sur le meurtre, le génocide de pays entiers...


1.500.000 morts en Irak, 1.200.000 en Afghanistan, désormais en toute discrétion... pour dominer les pays et asservir les peuples ! Et quelles conséquences, ensuite ?


L'Agent orange fait des ravages au Vietnam, l'uranium appauvri un peu partout, comme à Gaza, avec à la clef naissance de malformés, futurs problèmes génétiques, extermination des peuples qui dérangent..



Armées éthiques, politiques démocratiques ?


Oui, on doit 70 ans après pleurer sur le seul génocide juif, alors que les mêmes et leurs amis

préparent un génocide planétaire !




Des Valeurs repoussoirs ! Les valeurs de l'Occident sont immondes: Mentir, voler, tuer, en toute impunité, violer le Droit et les règles internationales comme de la guerre en toute impunité,

imposer des guerres meurtrières aux autres qu'on ne fait pas soi-même (comme Bush)

tout en en récoltant les juteux bénéfices, programmer crises, pandémies, divisions,

conflits, guerres civiles (comme en Egypte, c'est machiavélique), imposer des critères scandaleux,

le chacun pour soi, la gagne, le fric, le pouvoir, la gloire, la compétition, le rendement, la guerre économique, ou tout simplement la licence des moeurs, le sexe à tout va, la pornographie, la drogue, l'alcool, la pédophilie... ou tout simplement des boucliers fiscaux ou des niches fiscales pour les plus nantis, toutes sortes de paradis fiscaux ou artificiels...



On nous dresse contre les Musulmans, en les présentant comme de dangereux islamistes, terroristes, fanatiques, et le terrorisme d'Etat ? Et la frénésie de l'argent, du lucre ?


On veut leur imposer NOS valeurs, mais elles sont immondes !
La Finance judéo-chrétienne est immorale,


la Banque islamiste est éthique.

Certes, la Musulmane aime se voiler... mais l'Occidentale qui se dévoile, se dénude

sans la moindre pudeur, est-elle plus "libérée" ?


Le Musulman prêche la solidarité, lui, et l'hospitalité, tandis que l'Occidental

prône l'individualisme et l'égoïsme ou l'égo.


Austérité de l'Islam ?


Mais l'Occident liberticide et licencieux, - ce qui n'a rien à voir avec la liberté - est-il un modèle ?

L'imposture doit éclater ! A l'instant, débat parlementaire sur l'engagement de la France

en Afghanistan, sans concertation aucune (où est la démocratie ?),




"On a abandonné la politique étrangère de de Gaulle à l'OTAN, les guerres aujourd'hui ne sont plus

pour conquérir des territoires, mais pour garantir la sécurité matérielle et énergétique de nos pays, piller les ressources naturelles, les matières premières nécessaires au fonctionnement des pays riches, c'est la politique canonnière pour protéger les pays RICHES contre la raréfaction des ressources, c'est irresponsable.



Le mode de vie des plus riches, les îlots de richesses sont protégés par la force,

les guerres du futur ne seront pas entre Etats, mais des guerres civiles et une guerre mondiale

des riches contre les pauvres (..) l'enjeu sera la survie de l'humanité.


L'OTAN gendarme du monde est à dissoudre, à la place il faut des forces de sécurité nationales

et mondiales sous l'égide de l'ONU..."



Actualité du jour, je retiens deux infos :


- "Washington a un plan pour l'Egypte".


Quel plan ? De quel droit ? C'est l'Egypte, et elle seule, qui doit décider de son destin !

Le néo-colonialisme, les ingérences, ça suffit !


Les peuples doivent se libérer eux-mêmes, et la première libération est celle qui doit avoir lieu contre l'Occident !


- "Cela ressemble à un putsch téléguidé de l'Amérique, avec Suleyman comme transition, Chef des Services Secrets", et homme fort des Etats-Unis et d'Israël !



Il ne s'agit pas seulement de se libérer d'un dictateur ou de ses complices !


Il faut se libérer de la DICTATURE de l'Occident !



Seul un pouvoir choisi par les Egyptiens eux-mêmes, associant forces de progrès et Frères Musulmans, garantira au pays une authentique libération des cancers de l'humanité : Anglo-Saxons et Israélien, prolongés par les Européens des Sarkozy ou des Berlusconi.



Je le répète : L'enjeu de ces Révolutions est colossal: Si nos frères arabes échouent,

ce sera l'échec de TOUS les peuples du monde, alors l'Occident, le NWO, étendront leur joug

définitivement, complètement, sur chaque peuple et sur chaque citoyen.



Solidarité totale des peuples contre l'Occident tyrannique et assassin !



Eva R-sistons


http://r-sistons.over-blog.com






Source: Sites web

 
lundi 7 février 2011
 

Dilemme en Occident : Faut-il sauver

le soldat

Moubarek ou son système ?




Chems Eddine CHITOUR
« Je voudrais dire au président Moubarak combien j’apprécie son expérience, sa sagesse et la vision modérée qui est la sienne sur L’Egypte est, pour la France, un partenaire essentiel et le président Moubarak est, pour nous, un ami. (…) J’ai toujours pris mes responsabilités, je soutiens un gouvernement qui lutte contre le terrorisme (…) ».
Nicolas Sarkozy, au Caire, décembre 2007

Deux millions de personnes sur la place Tahrir on avait pas vu cela depuis Nasser Même son fils est venu encourager la protesta qui s’est déroulée sans problème majeur. L’armée ayant donné des assurances – après 300 morts - que tout irait bien. Moubarek a tout le temps été soutenu bien avant 2001 avec le nouveau Satan de rechange. La raison ? Israël avec qui elle a signé un traité de paix. Après 2001, un autre rôle a été dévolu à Moubarek a tétanisé les potentats Arabes à travers sa Ligue arabe appendice du ministère des affaires étrangères égyptien et ceci depuis 1945. Moubarek pour la politique, Le roi Abdallah pour le pétrole et l’Opep. Les Arabes étaient alors considérés comme moins que rien dans l’imaginaire occidental. On dit que Moubarek représente pour l’Occident le barrage contre l’Islam politique. "C’est moi où l’Algérie" avait l’habitude de marteler Moubarek quand on lui parlait de démocratie et de Grand Moyen-Orient.

Pour la première fois, l’Occident a peur toute sa puissance déployée a été en quelques semaines rendue inopérante par quelques petit grains de sable insignifiants qui ont endormi la méfiance de tous les stratèges occidentaux, et israéliens qui les ont totalement minorés comme étant comme on les appelle en physique des perturbations du second ordre. Il est vrai que les pays arabes avaient donné le change en s’enfonçant dans une apathie, voire un coma profond

Quels sont minuscules grains de sable ? Il y a d’abord eu des signes avant coureur de la misère morale des peuples du sud et dont la partie visible de l’iceberg est constitué par ces harraguas qui préfèrent mourir en mer d’un coup que de mourir à petit feu dans des sociétés profondément inégalitaires. Les eldorados fantasmés ont barricadé leur frontière et les rares rescapés des cauchemars en mer sont repérés – délit de faciès aidant - retenus le temps qu’il faut et renvoyés dans leur pays où ils vont en prison. Après les harraguas en mer il ya les harraguas au sens réel.

Depuis le commencement des manifestations, les chancelleries occidentales n’ont cessé d’interférer, surtout les Etats-Unis qui menacent et promettent et leur cauchemar est l’arrivée des Islamistes au pouvoir. La première détente a été de forcer Moubarak à prendre un vice-président chose, qu’il n’a jamais voulu faire depuis 31 ans. Le choix s’est porté sur le général Souleiman qui dirige les services de renseignement. On le dit proche de l’Occident et d’Israël, mais le peuple le conteste.

Moubarek, en parfait autiste, fait un discours décalé. Il annonce deux fausses nouvelles : d’abord qu’il ne se représente plus. Tout le monde était convaincu qu’il préparait son fils. Ensuite, il fait comme s’il n’y avait pas eu ce million de personnes qui ne lui demande rien sauf de partir. Même El Baradeï, conforté par son titre de porte parole de l’opposition, lui demande de partir avant vendredi. Mohammed El Baradei a prévenu que, si le président "veut vraiment sauver sa peau, il ferait mieux de partir". "Quand un régime retire complètement la police des rues du Caire, quand les casseurs font partie de la police secrète pour essayer de donner l’impression que, sans Moubarak, le pays plongera dans le chaos, c’est un acte criminel. (...) S’il veut sauver sa peau, il ferait mieux de partir", a estimé l’opposant dans une interview publiée mardi dans le journal britannique The Independent.

Par ailleurs, on apprend que l’ambassade américaine a discuté avec el Baradei. Tout se passe comme si le discours de Moubarak sert à gagner du temps et jouer la montre, la lassitude de la population, le temps nécessaire pour procéder à cette transition voulue et orchestrée par les Etats-Unis qui n’a, encore une fois, qu’une obsession : l’avenir d’Israël dans la région. Netanyahu l’a bien compris. Il le dit urbi et orbi : quel que soit le gouvernement égyptien, il faut qu’il respecte l’accord de paix avec Israël. C’est en gros le message que les ambassadeurs israéliens sont amenés à vendre en boucle à toutes les chancelleries occidentales.

Pour Sylvia Cattori, l’exemple tunisien n’est qu’un détonateur d’une mal-vie structurelle entretenue par l’Occident qui s’entête à soutenir des tyrans pourvu qu’ils luttent contre l’Islam politique. Lorsque, le 17 décembre 2010, un jeune diplômé tunisien, Mohamed Bouazizi, en proie au désespoir s’est immolé par le feu, qui aurait imaginé que son geste allait bouleverser le cœur de millions de gens, embraser la Tunisie, conduire un mois plus tard à la fuite de Ben Ali et à la chute de son régime, libérer des peuples entiers de leurs peurs et les conduire à la révolte ? « Si cette révolution — en train de s’accomplir — a pu se déployer avec cette extraordinaire ampleur, c’est bien évidemment parce que, dans de très nombreux pays arabes, le ressentiment populaire accumulé contre des régimes tyranniques et corrompus est un baril de poudre qui n’attendait que l’étincelle pour exploser. Des millions de gens de par le monde, qui ne supportent pas l’injustice et l’ensauvagement de leurs sociétés, ont regardé avec espoir, avec inquiétude, avec admiration, ces rassemblements d’Égyptiens défier malgré la peur, la fatigue, les gaz asphyxiants, des policiers en uniformes noirs ou en civil, et réussir, en quelques jours seulement, à faire vaciller le régime trentenaire et brutal de Moubarak, le grand allié d’Israël. Il est temps que les gouvernements des grandes puissances « démocratiques » qui soutiennent ces régimes dictatoriaux rendent des comptes à leurs propres peuples. Car, sans le soutien qui leur a été fourni, au nom de la real politique, au nom de la lutte contre le « danger islamique », ces dictateurs n’auraient jamais pu régner durant des décennies et mâter leurs peuples. (…) La propagande visant à susciter la peur en brandissant la « menace de l’intégrisme islamique » ne convainc plus. (…) Aujourd’hui, des milliers de gens de par le monde, communiquent, s’engagent de manière volontaire pour contrer la désinformation et écrire, traduire, diffuser inlassablement sur la toile une contre-information. Et travaillent d’arrache pied pour construire des réseaux de solidarité avec des peuples bâillonnés et leur dire : votre combat est le nôtre ». (1)

« Les gens ne sont pas dupes. Ils regardent avec dégoût les propagandistes amis d’Israël se livrer à des manipulations pour tromper l’opinion publique, crier au scandale, comme cela s’est passé en juin 2009, quand le président iranien Ahmadinedjad a été réélu pour un second mandat avec 62,6% des suffrages exprimés et que le candidat, soutenu par les États Unis, la France, la Grande Bretagne, a perdu. Or ces agitateurs (comme, en France, BHL et Alexandre Adler) et ces États en guerre contre le monde arabo musulman, nous ne les avons jamais vu broncher à l’annonce des scores faramineux obtenus par Hosni Moubarak lors de ses réélections successives, ni devant la scandaleuse manipulation des élections législatives égyptiennes de novembre-décembre 2010 . Comme pour la Tunisie, la stratégie qui consiste à susciter la peur du « terrorisme » islamique, a rendu les dirigeants occidentaux aveugles à la souffrance et à la réelle aspiration de liberté de ces peuples. Tel Aviv veut croire à la survie du régime Moubarak : (…) Car, comme l’avait ingénument avoué le vice-premier ministre israélien Silvan Shalom, « un monde arabe démocratique (…) serait gouverné par une opinion publique généralement opposée à Israël. » » (1)

Justement, Israël semble sérieusement craindre le pire : la fuite de Moubarek. Jacques Benillouche écrit : « Si un nouveau pouvoir arrive en Egypte et revient sur la paix signée avec Israël, l’Etat hébreux se retrouvera dans la même situation que lors de la guerre des six jours, en 1967, et la guerre de Kippour, en 1973. Israël ne pourra pas se contenter d’être spectateur si un nouveau gouvernement, prenant le pouvoir en Egypte, optait pour une alliance avec les pays ouvertement hostiles. La situation ressemblerait alors à celle qui prévalait à la veille de la Guerre de Six Jours. Le risque de devoir mener une guerre sur plusieurs fronts, au nord avec le Hezbollah et au sud avec le Hamas et l’Egypte n’est pas stratégiquement acceptable par Israël. La restitution du Sinaï à l’Egypte n’avait été acceptée par Israël que contre la signature d’un traité de paix en 1979 qui a toujours été respecté par les deux parties, générant une situation de paix avec la plus grande puissance arabe ». (2)

« Par ailleurs, le Hezbollah et le Hamas pourraient profiter des troubles en Egypte pour agir sur le terrain. Selon les services de renseignements israéliens, le Hamas profiterait des troubles en Egypte pour augmenter le trafic d’armes à partir du Sinaï en direction de la bande de Gaza par les tunnels de contrebande. La chute de Moubarak pourrait revitaliser tous ceux qui veulent en découdre avec Israël. Un changement de stratégie du nouveau gouvernement serait mesuré à l’aune d’une reprise des relations diplomatiques avec l’Iran, rompues avec le Caire en 1980. Mais comme en 1967, les militaires sont favorables à une guerre préventive plutôt que d’attendre que la menace devienne trop grande, suivant en cela une opinion publique devenue majoritairement à droite. Israël, qui a accepté de temporiser dans son conflit avec l’Iran et ses ambitions nucléaires, se voit contraint de tenir compte, dans sa nouvelle stratégie, du risque à ses frontières sud. L’Histoire risque de bégayer. » (2)

Nous voilà fixés : Tel Aviv avertit qu’elle n’abondonnera pas Moubarek

L’armée égyptienne joue un rôle beaucoup plus important que son homologue tunisienne. C’est la colonne vertébrale du régime à la fois en terme de protection des frontières et de l’économie. Elle a eu un comportement énigmatique. Elle accepte la survie du régime en acceptant que deux de ses généraux deviennent vice-président et vice-premier ministre. De l’autre côté, la déclaration a été reçue dans la liesse. Lundi soir, l’armée égyptienne a déclaré que les revendications du peuple étaient "légitimes" et s’est engagée à ne pas faire usage de la force à la veille de marches géantes prévues pour marquer une semaine de révolte sans précédent contre le président Hosni Moubarak.

Pour Mireille Duteil, Washington cherche un remplaçant à Moubarek mais temporise. Les Etats-Unis veulent éviter le chaos à tout prix. Les jours du président Hosni Moubarak semblent comptés, une semaine après le début de l’insurrection populaire en Égypte. Et ce sont les États-Unis, allié de toujours, qui lui ont peut-être donné le coup de grâce. "Les réformes annoncées ne sont pas suffisantes", a déclaré Hillary Clinton le 30 janvier, en demandant au président égyptien d’assurer la transition en bon ordre. Est-ce à dire qu’il doit céder la place pour éviter le chaos ? C’est le souci majeur de Washington. Le scénario concocté à Washington semble se mettre en place. Va-t-il réussir ? Omar Souleimane va-t-il se contenter de ramener l’ordre ou sera-t-il celui qui amènera l’Égypte vers les réformes et plus de démocratie ? C’est l’inconnu ». (3)

Thierry Meyssan, faisant une analyse plus profonde, dit que l’ordre américain au Moyen Orient sera perturbé. Il rejoint les autres analyses quand il dit que les sauveurs qui apparaissent sont ceux qui sont adoubés par Washington et Tel Aviv. Ecoutons-le nous expliquer le conditionnement médiatique des foules Les grands médias se passionnent pour les manifestations en Egypte et prédisent l’avènement de la démocratie à l’occidentale dans tout le Proche-Orient. Thierry Meyssan s’inscrit en faux contre cette interprétation. Selon lui, des forces contradictoires sont en mouvement et leur résultante est dirigée contre l’ordre états-unien dans la région. (…) Les peuples du Proche-Orient ne veulent pas remplacer les dictatures policières ou militaires qui les écrasent par des dictatures religieuses. Les médias occidentaux se sont rués autour de Mohamed ElBaradei qu’ils ont désigné comme leader de l’opposition. Cependant, objectivement, M. ElBaradei c’est l’eau tiède qui a reçu le Prix Nobel de la Paix pour que Hans Blix ne l’ait pas ». (4)

« C’est surtout une personnalité sans aucun écho dans son propre pays. Il n’existe politiquement que parce que les Frères musulmans en ont fait leur porte-parole dans les médias occidentaux. Les Etats-Unis ont fabriqué des opposants plus représentatifs, comme Ayman Nour, que l’on ne tardera pas à sortir du chapeau, (…) Omar Souleiman est le principal artisan de la collaboration avec Israël, Washington et Londres vont donc le protéger comme la prunelle de leurs yeux. De plus, Souleiman peut s’appuyer sur Tsahal contre la Maison-Blanche. Il a d’ores et déjà fait venir des tireurs d’élite et du matériel israéliens qui sont prêts à tuer les meneurs dans la foule. En définitive, l’Empire anglo-saxon reste arrimé aux principes qu’il a fixé en 1945 : il est favorable aux démocraties qui font « le bon choix » (celui de la servilité), il est est opposé aux peuples qui font « le mauvais » (celui de l’indépendance). Par conséquent, s’ils le jugent nécessaire, Washington et Londres soutiendront sans état d’âme un bain de sang en Egypte, pourvu que le militaire qui l’emporte sur les autres s’engage à pérenniser le statu quo international ». (4)

Bush avait-il raison avec sa démocratie aéroportée ?

Les détracteurs de l’approche "pragmatique" d’Obama, écrit Howard LaFranchi dans le The Christian Science Monitor, vis-à-vis des régimes arabes affirment que son prédécesseur avait raison de mettre la démocratie en avant, si besoin était par la force. D’autres soutiennent, au contraire, que la guerre en Irak n’a fait qu’en retarder l’avènement au Moyen-Orient. (5)

La politique étrangère des Etats-Unis telle que la concevait le président George W. Bush a-t-elle quelque chose à voir avec les manifestations en faveur de la démocratie qui ébranlent aujourd’hui le régime égyptien et contraignent le reste du monde arabe à s’adapter ? Face aux événements de ces dernières semaines dans le “grand Moyen-Orient”, il est naturel que la politique étrangère du président Obama fasse l’objet d’une analyse attentive, de même que les relations que les Etats-Unis ont longtemps entretenues avec le président égyptien Hosni Moubarak. Mais de ce fait, un bras de fer qui n’avait jamais vraiment pris fin et qui oppose partisans et adversaires de “l’agenda de la liberté” de Bush connaît un regain en Amérique même. Si certains experts voient dans les bouleversements en Egypte une justification de sa volonté de hâter la démocratisation dans la région, d’autres laissent entendre que la politique de l’ancien président a fait plus de mal que de bien aux forces favorables à la démocratie sur place. (5)

Elliott Abrams, conseiller adjoint à la sécurité nationale durant la présidence de Bush, explique que ce dernier était fermement convaincu que les Arabes éprouvaient le même désir de “liberté” que les autres peuples et que les dictatures “ne sont jamais vraiment stables”. Les récents événements en Tunisie, en Egypte et au Yémen “sont apparemment une surprise” pour le gouvernement actuel, qui a mis au rancart “l’agenda de la liberté” comme étant trop “idéologique”, commente Elliott Abrams. S’exprimant dimanche dans les colonnes du Washington Post, il cite un extrait d’un discours de Bush en 2003 : “Tant qu’au Moyen-Orient, la liberté ne pourra toujours pas prospérer, la région restera synonyme de stagnation, de ressentiment et d’une violence qui ne demande qu’à s’exporter.” Il ajoute que “la révolte en Tunisie, la vague gigantesque des manifestations en Egypte et les marches plus récentes au Yémen montrent toutes clairement que Bush avait raison — et que le rejet de cette orientation par le gouvernement Obama n’est rien moins qu’une tragédie.” (5)

[note du Grand Soir : Elliot Abrams fut ambassadeur des US au Salvador où il s’est fait remarquer en couvrant les exactions de l’armée et des escadrons de la mort. Il devint un pilier de d’administration Bush en matière de politique étrangère, notamment au Moyen Orient. Il fut aussi mêlé au financement clandestin de l’armée Contra au Nicaragua et n’était pas très loin lors du coup d’état contre Chavez en 2002]

Shibley Telhami, spécialiste du Moyen-Orient à l’Université du Maryland et membre de la Brookings Institution, n’est pas de cet avis. Il assure que les Etats-Unis doivent à tout prix s’abstenir d’imposer un résultat dans la région — aussi démocratiques et favorables à la liberté que soient leurs propres idées. “Quand le gouvernement Bush s’est servi de la guerre en Irak comme d’un vecteur de diffusion du changement démocratique au Moyen-Orient, écrit-il, le ressentiment à l’égard des Etats-Unis, et la profonde méfiance qu’inspirent leurs intentions ont acculé à la défensive les authentiques partisans de la démocratie dans la région.” La guerre en Irak, “menée en partie au nom de la démocratie”, s’est heurtée à la fervente opposition des opinions publiques arabes et a terni l’aura de la démocratisation, écrivait récemment Shibley Telhami, spécialiste de l’opinion publique arabe. (5)

« Quand un événement arrive par hasard, vous pouvez être sûr qu’il a été programmé pour se dérouler ainsi », disait Franklin Delano Roosevelt. Et si toutes ces perturbations, ces grains de sable étaient voulus ? Pourtant, on a l’impression que les peuples arabes lèvent la tête et veulent réellement être acteurs de leurs destins. On le voit, le soldat Moubarak ne sera pas sauvé mais tout sera fait pour que ceux qui sont comme lui émergent. Washington a toujours plusieurs fers au feu. Sauf que cette fois-ci, les grains de sable imprévisibles peuvent être déclinés indifféremment par des mots aussi simples que dignité, justice, travail, et pourquoi pas, vivre et être heureux. Est-ce trop demander à ces assoiffés de pouvoir et d’argent et à eurs parrains ?

Quelles que soient les visions de Bush, celle de la démocratie aéroportée ou celle d’Obama du « soft power », la chute de Moubarek est inéluctable. C’est un régime qui agonise et qui jette toutes ses forces du mal en installant la guerre civile, pour demeurer président d’un peuple qui le vomit. Les Etats Unis et l’Europe tiennent, comme le dit un proverbe du terroir , la canne au milieu. Ils sont à espérer que les bartaguias ( les hommes de main de Moubarek) comme les nomme l’ancien recteur d’El Azhar, El Quardaoui sur El Djazira, prennent le dessus. Aujourd’hui vendredi sera la journée de vérité : ou Moubarek s’en va sagement, ou il le sera chassé par la volonté du peuple qui amènera l’armée à se déterminer et non pas à juger en spectateurs d’un chaos.

Le problème qui demeure entier est : Qui remplacera Moubarek ? Selon toute vraisemblance, la révolution sera confisquée et on s’acheminera vers une personnalité qui est adoubée par les Etats-Unis et Israël, vraisemblablement Omar Souleiman. Aura-t-il la sagesse de passer la main à la fin du mandat de Moubarek en septembre, voire plus tôt, et en faisant émerger enfin une véritable alternance pour ce grand peuple harassé par des décades d’injustice et de malheur ?

Pr Chems Eddine CHITOUR
Ecole Polytechnique enp-edu.dz

1. Silvia Cattori : Égypte : Un face-à-face dramatique Reseau Voltaire 31 janvier 2011

2. Jacques Benillouche : Israël : le syndrome de l’encerclement Slate.fr

3. Mireille Duteil Égypte, le scénario américain Le Point.fr 31/01/2011

4. Thierry Meyssan : L’Egypte au bord du sang Réseau Voltaire 31.01.2011.

5. Howard LaFranchi Et si Bush avait eu raison ? The Christian Science Monitor 02.02.2011


http://www.legrandsoir.info/Dilemme-en-Occident-Faut-il-sauver-le-soldat-Moubarek-ou-son-systeme.html
 
samedi 5 février 2011
 

Pour une Union de la

Méditerranée des

peuples

par Lounis Aggoun

In OUMMA.com


Tous les mécanismes qui ont permis à la junte militaire de spolier les Algériens de leur liberté à partir de 1988 sont en ce moment même à l’œuvre en Tunisie. Hormis l’armée[1] qui s’en sort dignement et semble pour l’instant honorer sa fonction au service de la protection de son peuple, les autres leviers de la dictature sont intacts. Or, que vaut une révolution qui se contente de la mise à l’écart du dictateur en chef ? À l’instar des groupes terroristes, la loi intangible de la numération impose que, sitôt le n°1 éliminé, le n°2 hérite du rang, rétablissant instantanément le statu quo ante. Le moindre espace de liberté qui n’est pas arraché à la dictature recèle en son sein les ferments de sa remise en cause dès que les projecteurs se seront éloignés.

Une dictature n’a pas vocation à se saborder d’elle-même. Elle peut simplement muer pour redoubler de férocité ; se maquiller et se vêtir opportunément pour se conformer à une nouvelle donne, trouver parmi ses pourfendeurs d’hier des alliés pour lui permettre de garder au moins un pan de sa prédominance (à partir duquel elle ira reconquérir tous les autres), donner l’impression de s’amender pour gagner un répit : son objectif est de demeurer, de se renforcer, et de se présenter sous un visage renouvelé pour des desseins, au mieux, identiques ?

Tout cela, les Algériens l’ont vécu et leur corps, leur environnement, leur psyché, leur volonté, en portent 20 ans après les stigmates indélébiles. Après 1988, l’armée n’a-t-elle pas décidé de rentrer dans ses casernes ? La terrible Sécurité militaire n’a-t-elle pas été dissoute ? Les partis politiques n’ont-ils pas été légalisés, la liberté de la presse n’a-t-elle pas été instaurée ? Le parti unique n’a-t-il pas été réformé, vidé de ses branches pourries ? Des partis attachés à la liberté n’ont-il pas vu le jour ? Les islamistes légalisés en parti n’ont-ils pas promis monts et merveilles ? La libre entreprise n’a-t-elle pas été proclamée ? La constitution n’a-t-elle pas été amendée ? Des élections libres n’ont-elles pas été organisées ? La France ne s’est-elle pas réjouie du processus démocratique naissant et proclamé par tous ses organes qu’elle soutiendrait cette démarche vers la liberté du peuple algérien ? Toutes ces mutations ne dessinaient-elles pas la promesse de vraie démocratie ?

On connaît la suite. L’armée a reculé pour mieux comploter, la SM a été remplacée par un DRS encore plus déterminé à nuire, le FLN a enfanté le RND, multipliant par 2 la problématique du parti unique (deux partis uniques, en quelque sorte), les partis d’opposition démocratique se sont révélés tous (à un degré ou à un autre) inféodés au régime, les islamistes modérés ont imparablement été infiltrés par des terroristes, la presse libre a simplement servi de paravent pour promouvoir des intérêts privés qui se substitueraient aux biens publics. Les Algériens ont alors été soumis à l’une des plus terribles et minutieuses vagues de répression que les siècles les plus noirs ont enfantées ?

Le tort des Algériens ? N’avoir pas battu le fer quand il était chaud… Et s’être, par inadvertance, laissé confisquer leur combat. D’avoir cru trop tôt en leur victoire. D’avoir rendu les armes avant que le dernier de leurs adversaires ait été neutralisé…

En Algérie tout a été planifié de main de maître par la junte militaire dirigée alors par le général Larbi Belkheir, bien conseillé par ses amis et complices français au sein de la galaxie mitterrandienne. La révolte s’étant délitée en quelques jours, le général Nezzar s’est chargé de lui redonner vie en tirant à la mitrailleuse lourde sur des islamistes propulsés au devant de la scène, enclenchant l’engrenage qui débouchera sur une décennie abominable (La mort de 200 000 personnes, pour la plupart des femmes, des enfants, des vieillards sans défense, étrangers à toute volonté de lutte, n’est que la partie émergée de l’iceberg de l’abomination qui a frappé le pays.)

La Tunisie n’est pas à l’abri de se voir administrer la même potion a posteriori : imposer la menace islamiste[2] comme une perspective inéluctable et tout mettre en œuvre pour dresser un rempart, à trouver parmi les militaires au besoin, après une réforme que l’on imposera au nom de la nécessaire transition vers la démocratie et qui enverra à la retraite tous ceux qui refuseront de jouer ce jeu malsain.

La recette pour rééditer le syndrome algérien est simple. Faire profil bas, laisser la tension tomber, le peuple se démobiliser, éreinter peu à peu l’opposition démocratique, donner un coup de pouce aux islamistes[3] pour progressivement les faire apparaître – aux yeux de la population –, bon gré malgré, comme la seule opposition digne d’arracher la liberté des mains des dictateurs revigorés. L’asservissement du peuple tunisien sera alors reconduit au nom de sa sauvegarde, pour faire rempart contre l’intégrisme, sauver les fillettes tunisiennes qui se mettent du vernis sur les doigts, qui parlent français, ceux qui boivent de l’alcool et qui connaissent Jules Ferry, etc.[4]

Il faut donc s’attendre à voir dans les prochains jours fleurir à la télévision française des reportages sur les islamistes tunisiens[5], sur la menace qu’ils représentent, qui éclipseront peu à peu les aspirations réelles de l’extrême majorité à une vie libre, dans un pays où chacun pourra choisir son mode de vie, en son âme et conscience, exprimer ses opinions, se vêtir, s’alimenter et se cultiver selon ses aspirations. Il ne restera peu à peu que l’image en enfilade de croyants se prosternant devant Dieu, « occupant » au besoin la rue pour prier, tant ils seront nombreux[6].

Les élites intellectuelles tunisiennes ont le devoir historique d’empêcher que soit dévoyée la révolution de leur peuple. Ils le doivent aux Tunisiens immédiatement, avant que le fer ne refroidisse (et tous les sacrifices qu’apportera leur intransigeance aujourd’hui sauveront des milliers de vies demain). Ils le doivent aussi à tous les peuples de la région, d’apporter, sans forfanterie, la preuve par l’exemple de l’ineptie du discours de mépris qui voudrait que les « Arabes ne méritent pas la démocratie » et qu’une « dictature éclairée » qui leur donne à manger est le summum à leur consentir.

Pour toutes ces raisons, les élites tunisiennes qui aspirent à ce projet grandiose sont exposées, aujourd’hui même, aux pires dangers. Car, pour tous les prédateurs du monde (les pillards économiques de tous poils, les opportunistes, les tyrans voisins, les ennemis des peuples du Maghreb et d’Orient qui fomentent dans l’ombre pour les maintenir sous le joug de dictatures « stables », vouées donc à s’imposer pour l’éternité, ces pouvoirs qui disposent d’une puissance médiatique absolue), ce projet doit absolument être contrarié et cet exemple empêché d’éclore. Et ils mettront le prix pour l’étouffer avant qu’il soit exposé à la face du monde. Les enchaînements qu’on avancera pour corrompre leur mouvement vers le salut sont entendus : pousser les Tunisiens à faire preuve de patience pour que la transition s’opère en douce : « Ils ont attendu 25 ans, ils peuvent bien patienter 6 mois de plus ! » Or, c’est durant ces six premiers mois que se décidera la réussite ou l’échec de leur libération.

Ceux qui ont participé à la dictature durant des années, participé à la corruption qui a ruiné leur pays, participé à la répression, n’ont aucune légitimité à fonder les lendemains auxquels aspirent les Tunisiens. S’ils ont cependant un rôle à jouer, c’est devant les tribunaux pour certains et, pour d’autres, à répondre de leur rôle devant des commissions d’enquêtes publiques, pour disséquer la dictature, faire que chacun sache par quels mécanismes se perpétue la destruction d’un peuple. Quant aux « opposants » intéressés qui trouveront toujours des raisons valables de collaborer avec les tyrans d’hier, ils mesurent mal l’ampleur de leur compromission et les dérives que peuvent entraîner leurs opportunistes inconséquences.

Les Tunisiens se garderaient bien de recevoir des leçons d’Etats qui ne leur veulent du bien que dans la mesure où ce « bien » prolonge leur asservissement ; pas de la junte algérienne qui ne manquera pas de miner leur révolution, pas davantage de l’élite politique française qui s’est déshonorée à leur égard un quart de siècle durant et jusque dans les heures précédant la fuite du tyran. Les leçons, ils doivent les tirer d’eux-mêmes, de leur histoire, de celle de leurs voisins, dans leur sens du discernement, et chez les seuls maîtres qui vaillent, ceux qui sur les bancs de l’école leur ont appris à réfléchir…

Quant aux Algériens, ils doivent aussi tirer les leçons de l’expérience de leurs voisins. D’abord cesser de s’immoler – c’est-à-dire cesser de prêter main-forte au régime qui les immole depuis un demi-siècle – et orienter leurs efforts contre leurs adversaires, contre ce régime qui les meurtrit. Qu’ils s’organisent, chacun dans le secteur où il officie, pour identifier les coupables et leurs complices, qu’ils réunissent les preuves des corruptions qui les ruinent chaque fois qu’il leur est loisible de tomber sur un document, et qu’ils se préparent à barrer la route, le moment venu, aux tyrans en fuite, pour non pas les lyncher, mais pour les présenter à la justice devant laquelle ils devront répondre de leurs forfaits. Ils apporteront ainsi la preuve qu’ils valent mieux que ceux qui le enchaînent, qui les méprisent. Quant aux islamistes, quand viendra le moment de la libération, qu’ils s’abstiennent de prêter le flanc encore une fois à des velléités qui ne manqueront pas d’émerger pour justifier le renvoi aux calendes grecques les espoirs de leur peuple.

Alors seulement, ces deux pays frères présenteront à la face du monde l’éclatante démonstration que l’Union des peuples est possible, et non cette Union de la Méditerranée que pilote Nicolas Sarkozy qui ambitionne de réunir une solidarité entre dictateurs, sous l’égide néocoloniale d’une France qui tourne le dos à sa grandeur. Alors, le salut dans la Méditerranée viendra du Sud et, tel l’Harmattan, cette espérance humaine viendra balayer le Nord de son souffle salvateur.


[1] L’armée du général Khaled Nezzar (en violation de toutes les règles hiérarchiques et constitutionnelles) a tiré sur la foule faisant plus de 1000 morts, avant de s’acharner sur des milliers d’autres, emprisonnés sans motif, sur lesquels elle a pratiqué la torture, le viol physique et psychologique et le meurtre brutal. Avant de faire voter, manu militari, une loi d’autoamnistie qui interdit aux victimes de se souvenir de l’avoir jamais été.

[2] Il serait aisé, avec des voisins aussi attentionnés que l’Algérie et la Libye (par exemple), de faire migrer « l’Aqmi » pour s’installer dans le sud de la Tunisie. L’édifice médiatique permettant de convaincre l’opinion internationale que la démocratie n’apportera que la victoire des islamistes est bien rôdée. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à recenser, au cours de la décennie écoulée, combien de scientifiques, de chercheurs, de journalistes, d’hommes politiques, attachés à la démocratie et à la laïcité ont été vus à la télévision française. Le seul qui écume les plateaux a pour nom Mohamed Sifaoui, dont les déclarations dégoulinent de la haine de l’Algérien, trouvant dans chacune des chaînes un relais pour l’introduire. Qui ne connaît pas dans son entourage le Sifaoui tunisien de demain ?

[3] Ben Ali n’a-t-il pas spontanément invoqué le complot islamiste ? Michèle Alliot-Marie n’a-t-elle pas, pour détourner l’attention de ses offre de services de répression (de l’envoi de mercenaires pour mater la révolution – comme au Mali, au Niger, en Irak, en Mauritanie, etc.) mis en garde contre une menace dans le Sahel (menace d’autant plus « imminente » qu’elle est permanente, pour des raisons faciles à expliquer, les terroristes et ceux qui les combattent relevant d’une même organisation, le DRS algérien, avec la complicité des prédateurs économiques qui peuvent piller les richesses de ces pays « pauvres » en toute impunité). On remarquera que les explications des divers ministres sont de la même tenue puisqu’ils évoquent pour tout mea culpa de n’avoir pas bien mesuré l’exaspération du peuple tunisien – en d’autres mots, l’erreur, ce n’est pas d’avoir soutenu la dictature mais d’avoir surestimé la capacité des Tunisiens à la tolérer.

[4] Pour s’en convaincre, pendant que chacun déplore à demi-mot son engagement passé avec Ben Ali et exprime des regrets de n’avoir pas compris assez tôt l’exaspération (en d’autres mots que l’on l’ait laissée dériver si loin que les Tunisiens ont décidé de la contester), les mêmes poursuivent leurs compromissions morbides avec le régime algérien (la première décision d’un Hollande candidat aux primaires socialistes a été d’effectuer une virée à Alger pour des raisons que l’on a du mal à comprendre autrement que pour quérir un soutien financier). Pourtant, la dictature algérienne est hautement plus meurtrière que son homologue tunisienne et aucune semaine ne passe sans que l’Aqmi, cette organisation qui a son siège aux Tagarins sur les hauteurs d’Alger, ne se manifeste à l’encontre de la France par un méfait quelconque. Chaque fois, Nicoals Sarkozy se présente en « pleureuse » à la télé avant que les choses se tassent : The show must go on !

[5] Le 10 janvier 2010, sur le Grand journal de Canal+, c’est Ali Badou qui reçoit Mohamed Sifaoui sous le titre ronflant de « grand expert du terrorisme » pour parler de la mort des deux jeunes Français enlevés à Niamey. Mohamed Sifaoui, avec Louis Caprioli, deux revers d’une même médaille (le tout récent receleur de cette imposture s’appelle Mathieu Guidère, un écrivain-journaliste-universitaire suisse qui prolonge le « paradis fiscal » d’un « paradis du coup tordu »), celle de l’instrumentalisation du terrorisme international pour permettre la mainmise des puissances occidentales sur les richesses du Sahel. Ali Badou n’en est tellement pas à un forfait de ce type près que quelques ans auparavant, il avait proposé comme ouvrage « indispensable » une caricature cosignée par le même Mohamed Sifaoui. Quant au film de Daniel Leconte et Philippe Val sur les caricatures de Mahomet, le contre-exemple absolu du journalisme honnête, il a été salué comme « brillantissime » par Ali Badou, avec l’ensemble de l’équipe du Grand journal, dans un unanimisme qui n’aurait d’équivalent que dans la télévision de Ceausescu. Ces hommes ne sont que des étages inférieurs de ce que l’on pourrait appeler la verticale de la manipulation, dont les motivations n’ont à voir ni avec l’information, ni la vérité, ni l’humanité, et dont les sommets répondent à des réseaux dont chacun pourra vérifier les effets dévastateurs à travers la planète et dont ne bénéficient que des minorités au pouvoir, des minorités néfastes, prédatrices, meurtrières.

[6] Il suffira alors de donner corps à cette hantise en filmant une explosion ici, l’incendie d’un bar là, un jet de vitriol sur le visage d’une jeune habillée à l’occidentale un jour, le discours enflammé d’un imam un autre (qu’on présentera comme la traduction des aspirations d’une majorité qui, si elle était laissée s’exprimer, plongerait le pays dans la barbarie) ; le climat s’alourdira peu à peu et bientôt les intellectuels laïques seront pris pour cible par les islamistes, éliminant les plus récalcitrants d’entre eux, les autres préférant se murer dans le silence de peur de compter dans le prochain contingent des victimes.

 
"Si vous n’y prenez pas garde, les journaux finiront par vous faire haïr les opprimés et adorer les oppresseurs." Malcom X

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