Algérie : Un régime moribond et affolé ne recule devient rien !
Devenu inamendable et vulnérable aux réformes, le régime algérien
vire vers le gangstérisme, seule voie qui lui permettrait de subsister
quelques semaines de plus, étant expiré, avec bien entendu la manne
pétrolière dont il dispose et avec laquelle il est en train d’acheter la
paix sociale honteusement. Ainsi, le site d’information Algérie-Focus,
connu par son objectivité et son professionnalisme, a subi une attaque
de quelques pirates-pègres, seulement quelques jours avant que des
« baltaguia » assurément soudoyés par le régime criminel ne tentent
d’incendier l’imprimerie d’El Watan et El Khabar, les seuls quotidiens
que l’on peut encore lire en Algérie sans vomir, alors que (presque)
tous les autres sont ou créés par le DRS (Ennahar) ou totalement
inféodés au régime (Echorouk). Il est clair donc que le régime se sent
menacé par des plumes. Quelques plumes libres qui refusent de se vendre
et honorent toujours leur métier…
Un réseau de mosquée au service du régime
Avec son système scolaire producteur de « sujets » et non de
citoyens, doublé d’une presse criminelle qui célèbrent à longueur de
pages la médiocrité et la régression et déversent sur ses lecteurs des
somnifères et drogues, le régime a aussi un réseau de mosquées à son
service. J’avoue que j’avais commis l’erreur de sous-estimer
l’importance de la propagande et de l’endoctrinement, puisque il s’agit
aussi de cela, à l’intérieur des mosquées, en comparaison à ceux de la
presse, puisque, d’un coté, je ne suis en mesure d’analyser que les
propos d’une seule mosquée, celle prêt de chez-moi, et, de l’autre,
sincèrement, je ne leur donne que très peu d’importance. Mais en effet, y
compris dans des lieux sacrés, supposés être réservés au culte, le
régime décide des prêches des imams-esclaves, qui obéissent sans
hésitation. « Les prêches du vendredi ne sont plus éducatifs », affirme
Mehdi Beskri, journaliste d’El Watan, le journal que le régime veut
détruire, après avoir enquêté dans plusieurs mosquées algéroises. Il
rapporte ensuite cette « fatwa » perverse de l’imam de la mosquée de Bir
Mourad Raïs : « Quand un policier ou un gendarme vous frappe, entre de
force dans votre maison, tabasse votre femme ou votre mère, il ne faut
rien faire ». Et c’est un homme de religion qui parle ! Difficile de ne
pas lier ces propos aberrants aux évènements des Bois des Pins, Hydra.
Nous avons vu dans des vidéos sur la Toile des policiers en uniformes
violenter des citoyens algériens, saccager et tenter d’entrer dans des
appartements par la force. Cet imam est décidément leur complice. Lui et
ses semblables…
Cette obéissance sans questionnement au prince du moment est le
socle de la version « soft » de la doctrine salafiste, la plus nauséeuse
de toutes, dont la version « hard » n’est que le prélude du terrorisme.
Satellisés donc par le régime, les mosquées algériennes diffusent cette
doctrine, considérée par les analystes avertis comme la matrice du
terrorisme. Cela pour dire l’évidence de la duplicité du régime algérien
lorsqu’il avertit du « péril islamiste » supposée venir de la Libye
libérée d’El Guedhaffi, alors qu’en vérité c’est lui qui crée les
conditions qui favorisent le terrorisme – l’injustice sociale combinée
avec la diffusion du salafisme, on n’a plus le droit de s’étonner si
l’on observe demain la montée sauvage des djihadistes…
Activité par l’inaction
Il y a aussi la manipulation du 17 septembre qui mérite
commentaire. Les faits sont connus. Un jeune membre du plus pourri des
partis politique algériens, le FLN, dont la dissolution devrait aller de
pair avec celle du DRS, a eu ses « 15 minutes of fame ». Voulant selon
ses dires organiser la jeunesse de l’ancien parti unique, il a choisi la
date du 17 septembre. Ensuite c’est un journaliste arabe étranger, du
site Elaph.com, qui l’a interviewé. D’après le jeune Belkhadem Jr., le
journaliste lui aurait proposé de contacter BHL, le fameux imposteur
français et inconditionnel d’Israël. Et, en sa qualité de brave
nationaliste algérien, Belkhadem Jr. « sauve » l’Algérie du sionisme en
refusant tout contact avec BHL ! Quelle endurance ! Il mérite du coup sa
statue à Alger-centre, n’est-ce pas ?…
Et, pour parachever la charade, c’était le tour du vieillard Ould
Kablia, ministre de l’intérieur du régime, de s’exprimer sur cet
évènement dans les colonnes du journal du DRS Ennahar. On y lit, entre
autres, que la date du 17 septembre coïncide avec le massacre israélien
de Sabra et Chatila. Ce qui est le cas. Les opérateurs Djezzy et Nedjma
ont reçu ensuite l’ordre d’envoyer à leurs abonnés des messages afin de
les dissuader. Leur contenu, pour Djezzy : «La date du 17 septembre
n’est pas un hasard pour les ennemis de l’Algérie et du monde arabe… 17
septembre 1982, Israël massacre 5000 Palestiniens à Sabra et Chatila»,
et, pour Nedjma : « Le sinistre Napoléon III visite Alger colonisée le
17 sept 1860. Sarkozy veut être ce Napoléon ». Pourquoi les opérateurs
privés coopèrent avec le régime ? « Les opérateurs obéissent à un cahier
des charges bien précis. Aucun d’eux ne peut dire non à l’autorité
politique», confie une source de Djezzy à El Watan…
Le 17, une journée à Alger on ne peut plus ordinaire.
Si il y a eu un « complot » de « ceux qui ne veulent pas le bien à
l’Algérie », le régime serait sorti vainqueur donc. Toutefois, pour
avaler cette couleuvre, même être écervelé ne suffit pas ! Il est
évident qu’il s’agit d’une manipulation par le régime. D’abord, les
acteurs que l’on connait de cet épisode sont : Belkhadem Jr. et Ould
Kablia. Deux pourritures. Ensuite, supposons que c’est de l’étranger que
viennent cet appel : comment expliquer alors que cette « main
étrangère » n’eût pas réfléchi à recruter ses relais à l’intérieur, car,
on l’a bien vu, il n’y avait personne le 17. Il y a aussi,
puisqu’« ils » évoquent le pestilentiel BHL, l’absurdité de dire qu’il
serait impliqué, lui qui ne rate aucune occasion pour se faire
photographie en Libye, alors qu’il est totalement passif dans le cas de
l’Algérie. En fait, pourquoi BHL qui a tenté de « laver l’honneur » des
généraux avec son reportage en 1998, voudrait-il aujourd’hui les voir
partir ? Enfin, pour ceux parmi nous qui sont familiers avec la raison,
« dans les multiples techniques de manipulation, écrit Nadjia Bouaricha,
celle consistant à faire craindre une terrible situation et offrir la
solution en même temps, en est une bien connue. La situation créée et
imaginée suscitera à son tour la réaction souhaitée de la part du public
cible ». Ce dernier est la partie de la population endoctrinée et
conditionnée par la presse, l’école et les mosquées. Croyant servir la
patrie en restant chez eux, en ne faisant rien, et dénonçant les
potentielles « révolutionnaires », ces gens semblent fier par leur
inaction, tout comme le serait un révolutionnaire par ses activités.
Une activité par l’inaction…
Avec ces pratiques, le régime est certes affolé. Il sait qu’il est
en crise et que sa validité a expiré. Avant la crise actuelle qui le
menace et qui l’ébranle en définitive, on parlait d’un régime algérien
bicéphale. Chaque fois qu’il provoquait des ravages, les observateurs
essayaient de deviner quelle est la partie responsable. Aujourd’hui, la
crise oblige, il se peut que sur le plan de la nuisance, le DRS et la
présidence fusionnent, leur but étant identique : subsister malgré le
vent de changement qui souffle, et leur ennemi « unique » aussi étant le
même : le peuple. On doit s’attendre par conséquent à des manœuvres peu
ou prou habiles et à des manipulations d’ampleur ces jours-ci. Le
dernier cri d’un agonisant est certes le plus fracassant.
Par Lyes Akram
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