C’est parti ! Le roi du Maroc frère, qui a compris que le salut du royaume alaouite se trouve dans des ouvertures courageuses va s’engager dans un véritable processus de démocratisation de son pays.
C’est un geste de haute portée, une initiative historique qui est au diapason des aspirations populaires marocaines, pour l’instauration progressive d’une monarchie parlementaire, et l’engagement de tout le système institutionnel vers une politique audacieuse de grandes réformes.
Nous osons le mot de révolution, puisque la monarchie marocaine est désormais la première dans le monde arabe et musulman à choisir aussi résolument, et dans un climat social relativement apaisé, un changement aussi profond de ses institutions, et de sa nature même, qui est restée foncièrement la même depuis des siècles.
Ainsi, nous apprenons, avec une joie immense, que le Roi du Maroc doit annoncer au peuple marocain, dans les heures qui viennent, les profondes mutations qui vont transformer le royaume alaouite, qui se dirigera progressivement, et en peu de temps, de monarchie absolue, et quasiment féodale, vers une monarchie constitutionnelle, avec des pouvoirs étendus pour le Parlement et le gouvernement. Ce qui signifie, tout naturellement, une réduction des pouvoirs du Roi. Un geste librement consenti, aussi intelligent qu’il est généreux.
Le peuple marocain sera appelé à se prononcer sur les propositions du Souverain, dans un mois environ. Et ainsi, le Maroc s’acheminera vers un véritable État de Droit, vers une plus grande justice sociale, vers la neutralisation de castes toutes puissantes, qui présuraient le petit peuple, et se sustentaient outrageusement sur la chair vive de la nation.
Nul doute que cette révolution tranquille fera date. Le roi du Maroc aura eu l’immense mérite d’avoir compris les aspirations de son peuple, et d’y avoir répondu d’une façon aussi magistrale, sans que le sang ne soit versé. Ce sera sans doute, l’une des plus belles répercussions de la révolution de jasmin, et une avancée régionale vers la démocratie, qui provoquera certainement un effet incalculable chez le voisin algérien, le seul pays du Maghreb qui n’a pas été touché par la déferlante des révolutions arabes.
Cela ne sera pas sans conséquence sur les relations algéro-marocaines, qui ne manqueront pas de se compliquer davantage, puisque le régime algérien perçoit comme une menace directe pour sa survie tout frémissement démocratique dans le Maghreb, lui qui déploie des efforts aussi subversifs qu’ils sont déplorables, pour déstabiliser la transition démocratique en Tunisie, et pour empêcher le despote libyen de tomber. Lui qui dépense sans compter, pour doter les milices kadhafiennes d’équipements militaires, et même de « pilules du viol », lui qui a infesté tous les institutions internationales, pour retarder l’inéluctable échéance libyenne.
La révolution marocaine représente donc un facteur déterminant, pour l’accélération d’un processus démocratique en Algérie. Le régime algérien le sait, et il n’y pourra rien. Il ne pourra pas dévoyer toutes les dynamiques qui éclosent dans le Maghreb. Il est cerné désormais.
Le compte à rebours va commencer. Et tout l’argent que ce régime crapuleux utilise pour anesthésier le peuple algérien en élargissant le cercle de ses alliés naturels, et en renforçant ses effectifs sécuritaires, jusqu’à en faire le premier État policier du monde, en termes d’effectifs, n’y pourra rien.
Le Maroc vient d’engager toute la région dans un processus qui va accélérer l’histoire, et ouvrir enfin une ère nouvelle, où le Grand Maghreb deviendra une réalité incontournable.
D.Benchenouf
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