Monsieur Sid Ahmed Ghozali, Vous fûtes Chef du Gouvernement et Vous aviez signé le décret exécutif n°92-75 du 20 février 1992 fixant les conditions de placement dans les centres d’internement crée dans des zones à forte teneur de radioactivité nucléaire, ce dont vous ne pouviez prétendre ignorer. Votre décret génocidaire affiché clairement la nature de cette mesure tout en dissimulant avec une subtilité sournoisement assassine l’objectif éradicateur des commanditaires du crime odieux contre l’humanité, une basse besogne que Vous aviez servilement accepté d’accomplir en décrétant je cite : « Le placement dans un centre de sûreté est une mesure administrative à caractère préventif qui consiste à priver toute personne majeure dont le comportement est susceptible de compromettre dangereusement l’ordre et la sécurité publics ainsi que le bon déroulement des services publics, de sa liberté d’aller et venir en plaçant dans un des centres, créés par arrêté du ministre de l’Intérieur et des collectivités locales ». (Art 2), ce dont je qualifie de mort collective sur ordonnance, Votre acte ressemblait à celui d’un gang monstrueux, à la solde des déserteurs de l’armée française, dont Vous fûtes un sous-intendant.
Dites-moi, dites nous Monsieur Ghozali, Vous êtes vous rendu compte que cette escroquerie politique est la plus abominablement inouïe de tous les siècles, car il faut reconnaitre qu’aucun gouvernement d’aucune nation n’a livré ses propres fils à la radioactivité nucléaire, ignominie la plus abjecte de l’histoire du monde, l’infamie la plus abjecte dont on puisse avoir l’exemple. Rien ne rivalisera avec cet acte qui nous a fait mal et qui continue à nous faire souffrir. Monsieur Ghozali Vous avez agi mal pour le mal et Votre mal nous a fait très mal. Tant de souffrances, tant de vies brisées, tant de sang et de larmes et tant de veuves et d’orphelins, pourquoi ? Pour finir par reconnaitre avoir été le « harki du système » et par afficher le regret d’avoir été contre la volonté populaire, ce repentir n’attenue point nos douleurs. On ne légifère ni sous la botte, ni dans la terreur, ni sur la pression des monstres de la nomenklature, un geste souverain Monsieur Ghozali (tant pis, si c’est un montagnard qui vous le rappelle), n’a d’effet que dans la pleine liberté de l’exercice du pouvoir. J’affirme que ce n’était pas Votre cas, en plus que dans cet enchevêtrement, d’apparentes raisons maffieuses et de folies criminelles de février 1992, comment pouvait-on avoir confiance en de tels « irresponsables » reconnus de semblable essence et d’égale valeur.
Aujourd’hui en faisant l’aveu de Vos erreurs, Vous réveillez en nous nos douleurs et nos peines, ce genre d’honnêteté politique se nommait jadis de la duplicité, naguère encore, cela se châtiait, lorsque l’on ne faisait pas signer à tout un chacun, et à tout propos, des déclarations sur l’honneur, les coupables de forfaitures étaient déshonorés. Monsieur Ghozali a-t-on ravalé l’honneur et rendu inutiles les marques des honneurs dévalorisés ? Je demande à nos académiciens d’inventer un autre terme pour honneur, et de me donner, de l’ancien, une définition adéquate à son actuel sens. Alors le mieux que Vous ayez à faire c’est tout dire, sinon taisez-vous.
* Porte parole du Comité des Internés des Camps du Sud.
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