ELWATAN-ALHABIB
dimanche 30 novembre 2008
 
RELIGIONS ET CROYANCES

Islam, islamistes et musulmans




J'aime l'Islam pour Son Message de Liberté et de Vie.

Il n'est pas "la religion du désert", mais celle des Cîmes et de la Vie.

Il n'est pas "le troisième monothéïsme", mais le monothéïsme.

Il n'est pas "La troisième religion du Livre", mais il est l'Origine de la Vie.
Il est la religion qui délivre des idolâtries et des oppressions.

A l'instar de Sigrid Hunke (1913-1999) auteur du livre "Le Soleil d'Allah brille sur l'Occident", je pense que le Soleil de l'Islam, brille non seulement sur l'Occident mais sur le monde entier, même si les hommes sont encore trop peu nombreux à le voir parcequ' occupés à regarder ailleurs.
C'est sa Lumière libératrice de l'homme et des peuples qui affole les oppresseurs et qui les pousse à commettre plus en plus de crimes odieux et à traquer nos derniers carrés de libertés.
C'est contre cette Lumière libératrice que se sont mobilisés les boutiquiers et les punaises de tapis, chargés d'encadrer les musulmans pour qu'ils ne la voient pas et de dénoncer ceux qui voudraient le faire. Ces individus qui doivent leur fond de commerce à leur soumission à leurs maîtres veillent jalousement à tout ce qui pourrait empêcher de le faire tourner. Ils n'acceptent pas d'entendre parler de persécutions, de massacres, de répressions et de solidarité à l'égard des victimes et vont dénoncer les "coupables" aux autorités, comme de dangereux "extrémistes" et "terroristes".
Ce genre d'individu va même jusqu'à anticiper les ordres des maîtres, si sa fonction le lui permet et ce ne sont pas nos jeunes et moins jeunes des cités qui nous diront le contraire, eux qui sont en premières lignes à subir dans leur quotidien les "bienfaits" de la diversité !

Pour moi, être Musulman c'est d'abord n'accepter aucune injustice d'aucune sorte, aucune répression, aucune oppression, aucune persécution et aucune soumission à quelque idole que ce soit ; et être solidaire des victimes.

Pour ma part, je suis infiniment plus près de l'homme, fut-il "non-musulman" , qui dénonce les injustices et qui exprime sa solidarité à l'égard des victimes de celles-ci ; que du prétendu "musulman" qui les nie, les tolère ou ne veut les voir, quand il n'y participe pas !

C'est cet homme là que je tiens pour Frère, car il est ainsi proche de moi et de ma foi ; et certainement pas le "musulman" complice des bourreaux et des maîtres !

Je voudrais attirer toute votre attention sur le fait que s'il peut y avoir des exceptions au niveau des associations "cultuelles" musulmanes et des "lieux de culte" ; ils sont en grande partie entre les mains de flics supplétifs "chasseurs d'islamistes". Cela doit être à peu près partout, mais cette situation a à mon avis atteint un stade inégalé sur la Côte d'Azur.

Dans les salles de prière, on y dénonce non seulement, les Musulmans "mal-pensants", mais les "associations en relation avec le ministère de l'Intérieur" y effacent de leurs blogs les appels à la solidarité à l'égard des Musulmans et tout témoignage de répression.

Ceci devait être dit, voilà qui est fait !

Daniel Milan

Dimanche 30 Novembre 2008
milan.daniel@yahoo.fr
 
samedi 29 novembre 2008
 
Irak : les occupants doivent partir (2°)


samedi 29 novembre 2008 - 06h:28
Mohamed Al-Faidhi - Al Ahram Weekly
Lien vers la première partie

venant d’états voisins, et il y a beaucoup de forces ayant des liens avec l’Iran, et l’Iran ne veut pas de cet accord parce qu’il considère la présence américaine sur le long terme comme dangereuse pour lui.
Ainsi ce qui s’est produit, c’est l’apparition d’un quasi-consensus sur le rejet de l’accord. Mais malheureusement l’accord a perdu son caractère négociable, et il va être imposé et s’il n’est pas signé alors le peuple irakien est menacé de devoir payer un prix26 novembre 2008 - Soudards américains en plein mission civilisatrice à Bagdad - Photo : AP
L’AMSI a publié une fatwa stigmatisant comme étant une trahison le soi-disant Accord sur le Statut des Forces [Status of Forces Agreement] que les Etats-Unis veulent faire signer par leurs marionnettes locales. Hormis qu’il soit illégal, cet accord aura-t-il un effet sur le terrain ?
Comme n’importe qui d’attentif aux nouvelles en provenance d’Irak peut le voir, le peuple irakien rejette l’accord. Il a été rejeté publiquement par la résistance irakienne, par les associations qui soutiennent la résistance, par les associations qui représentent les secteurs importants de la société, et également par les forces politiques. Ce qui est intéressant est que même certaines des forces politiques qui sont impliquées dans le jeu politique américain ont aussi fait connaître leur rejet.
Naturellement ceci peut se produire pour des raisons qui peuvent n’avoir rien à voir avec le patriotisme. Comme on le sait, il y a des influences énorme. Mais des accords sont établis dans un contexte de libre arbitre, et ils doivent être basés sur la souveraineté de chacun. Par conséquent je crois que cet accord n’a aucune signification, même si il est signé. Pourquoi ? Si les Etats-Unis parviennent à rester en Irak, ils mettront en œuvre le contenu de l’accord même sans accord : ils détiennent le pouvoir. Et si les Etats-Unis s’en vont, la première décision d’un pouvoir patriotique sera de jeter cet accord à la poubelle. De plus, je pense que le monde est informé et sait que c’est un accord imposé et sans aucune espèce de valeur.
L’occupation américaine en Irak est en échec, incapable d’atteindre ses objectifs. Ses relais locaux — en particulier le régime de marionnettes de Maliki — n’ont aucune crédibilité. Si ce n’est en usant de la terreur et de la violence, comment ces gens peuvent-il se maintenir au pouvoir ?
Je vous assure que l’occupation américaine ne pourra pas durer. Nous disons souvent aux médias que l’occupation cessera bientôt. Quelques journalistes sont étonnés, et répondent par une question : est-ce que vous êtes sûrs de ce que vous dites, comment savez-vous cela ? Nous disons que nous avons des informations précises et que nous connaissons la réalité à laquelle les Américains sont confrontés.
Je veux rappeller quelque chose qu’un de mes collègues disciples a déclaré dans une entrevue avec Al-Jazeera, quand il disait que l’Amérique ressemble aujourd’hui au prophète Suleiman qui avait continué à se tenir debout même après sa mort. Puis, comme le Coran nous le raconte, une fourmi est venue grignoter le bâton sur lequel il était appuyé et il est alors complètement tombé. Et si les personnes qui continuaient à travailler sous la direction du prophète avaient su qu’il était mort depuis un moment, elles n’auraient pas poursuivi leur travail. Et ce collègue disciple a poursuivi en expliquant que l’Amérique avait commencé à mourir. Mais pour les Arabes et d’autres encore, l’Amérique parait toujours être une puissance très forte alors que la réalité est différente. L’Amérique a commencé à pourrir sur pied.
Cette belle et très précise métaphore est représentative, à mes yeux de la situation en Irak. L’Amérique est défaite. L’Amérique a perdu confiance. Elle est comparable à une personne suspendue en haut d’un édifice et qui sait ce qui se produira si elle laisse s’échapper la mince corde qui est la seule chose qui la maintient en vie. Elle est forcé de s’y accrocher. L’Amérique sait que si la vérité apparaît au grand jour, alors devant le monde, il en sera fini d’elle comme grande puissance.
Pour cette raison les Etats-Unis tuent tous les jours, refusant d’admettre leur défaite. L’Amérique ne veut pas revivre l’expérience du Vietnam. Mais soyez-en sûrs, ce moment arrivera. Et pour cette raison je crois que le président entrant, qu’il soit républicain ou démocrate, n’aura d’autre choix que le retrait, parce qu’il sera étonné de poids du désastre qu’il héritera du président Bush et parce que le président Bush dissimulait la réalité.
L’occupation américaine a détruit le système de santé de l’Irak, autrefois avancé. Le choléra atteint aujourd’hui des proportions d’épidémies. Le système d’éducation de l’Irak, autrefois développé, a été également détruit, menaçant le futur de l’Irak en attaquant les moyens dont disposeront ses générations futures. Pensez-vous que tout ceci était délibéré ?
Oui. J’avais fait une déclaration à la chaîne Al-Arabiya en septembre 2003. Je disais alors : « nous avions l’habitude de dire que l’Amérique était venue pour rester, tandis que maintenant nous disons que l’Amérique est venue pour partir mais seulement après qu’elle ait tout détruit. Nous étions en général incrédules qu’il y ait une politique programmée de destruction, et qu’elle n’était pas juste de circonstance, ou une réponse aux réactions populaires ou aux actions de la résistance. Mais les Américains veulent une excuse pour détruire un hôpital ou brûler une clinique ; ils veulent une excuse pour brûler les champs. Soyez-en certains, quand les Américains sont venus, c’est avec un esprit de destruction, encore et encore plus de destruction.
L’actuelle administration américaine et le camp républicain prétendent généralement que le succès en Irak est entre leurs mains. Comment le projet américain pour l’Irak peut-il être considéré comme un succès quand presque un quart de la population irakienne est déplacé à l’intérieur et en dehors du pays et que plus d’un million d’Irakiens ont été tués depuis 2003 ?
Ce qui fait que cette guerre est à part est qu’elle est du commencement jusqu’à la fin construite sur des mensonges. Pour commencer, on a répandu des mensonges pour faire croire que l’Irak disposait d’armes de destruction massive et que Saddam Hussein avait des liens avec Al-Qaeda ; mais bien que ces mensonges aient été dévoilés, cela continue. À un moment où nous sommes les témoins de centaines de meurtres et de la destruction des hôpitaux, ils disent avoir apporté la liberté. Nous, les Irakiens, ne savons pas s’il faut rire ou pleurer de toute cette folie. Ils crient toujours sur les toits qu’ils sont victorieux.
Si vous vous en rappelez, il y a deux ou trois ans le président Bush avait déclaré que la victoire était proche, et je ne sais comment il a pu imaginer cela. Ils pensent avoir réussi, ou alors c’est le mensonge qu’ils ont mis au point. Je pense que ce que qu’ils affichent comme une victoire est une aggravation de la destruction de l’Irak, et une augmentation des massacres. Les mots de la victoire pour les Etats-Unis sont en fait les mots de la destruction de l’Irak et de l’élimination même de son existence.
Selon des statistiques du Pentagone publiées sur un site Web de vétérans américains, de 1991 à environ 2007 le nombre d’Américains tués en Irak se situait aux alentours de 37000. Sachant que dans la guerre du Koweït très peu d’Américains ont été tués, et ainsi afin de provoquer le choc nécessaire pour le peuple américain, l’étude a été très fouillée. Le nombre publié pour les Américains blessés est au-dessus de 600 000. Je vous garantis que le nombre est en réalité encore plus élevé. Ce sont les chiffres américains. Une semaine après que cette étude ait été publiée sur le site des vétérans, le président Bush a demandé qu’elle soit enlevée parce qu’elle était pour lui scandaleuse. ll dissimule donc les pertes américaines.
Croyez-vous Barack Obama quand il parle de retirer les forces américaines en 16 mois ?
Je crois que la décision de retrait dont parle Obama parle est une carte électorale. Et ensuite, qu’il dise la vérité ou non, s’il arrive au pouvoir il sera forcé de procéder à ce retrait. C’est parce qu’il ne veut pas hériter des erreurs commises par d’autres et en payer le prix, surtout étant donné qu’il est du camp du parti démocrate. Je ne pense pas — a condition qu’il en ait la moindre capacité - qu’il restera en Irak.
Dans les médias, même selon des sources indépendantes, le nombre d’attaques contre des forces américaines, et les pertes américaines, semblent avoir sensiblement baissé l’année dernière. Est-ce exact, et si oui pourquoi ?
C’est vrai. Le nombre d’opérations menées par la résistance a diminué d’approximativement 50 pour cent, oui. Il y a des raisons à cela et la cause principale est le projet des conseils du Sahwa [mise en place de milices constituées pour une part d’anciens résistants, armées, financées et rétribuées par les Etats-Unis, avec pour mandat de se retourner contre la résistance irakienne - N.d.T]. Les Américains ont joué un jeu, mené par Petraeus, et ont réussi. Nous avons eu des régions telles qu’Al-Anbar, des secteurs très combattifs, et environ 50 % des opérations contre les occupants avaient lieu dans la province d’Al-Anbar. Le projet Sahwa, dans Al-Anbar, a été mis en place. De sorte que 50 % des actions ont cessé. Al-Sahwa a réussi pour l’instant, mais c’est maintenant terminé, et je dirai ensuite pourquoi.
Ils ont réussi temporairement parce que l’Amérique a fait pression sur Al-Anbar pendant un an et demi ; il n’y avait aucun débouché pour les gens, plus d’hôpitaux, les couvre-feux, et les gens ont été même amenés à la famine et à la mort lente. Soudain, les Etats-Unis nomment de nouveaux chefs parmi des personnalités de la ville et disent qu’ils vont sauver la ville ; puis ils ont allégé la pression sur la ville, afin de donner l’impression que la pression a diminué grâce à ces individus. Les gens ont alors voulu leur faire confiance, du moins au début. C’est la raison du succès du projet.
La deuxième raison de ce succès était qu’il y eu des erreurs commises par les groupes extrémistes dans Al-Anbar, y compris des meurtres. Ces groupes pouvaient tuer un homme juste parce qu’il avait été vu entrant dans un camp militaire américain. Ou ils pouvaient le tuer juste parce qu’il avait montré un soutien à la police — même si il n’avait pas pour autant travaillé pour la police. Ou ils tuaient les hommes qui avaient travaillé pour la police puis avaient démissionné et fait leurs excuses. C’étaient de grandes erreurs. En plus de ces erreurs, les Américains, selon nos informations précises, ont utilisé leurs propres escadrons de la mort, provoquant des explosions et en accusant les organisations de la résistance, ou tuant des enfants ou empoisonnant l’eau, et faisant encore porter la faute sur ces organisations.
Ainsi une atmosphère a été créée dans laquelle les gens en ont eu assez, et quand ces soi-disants cheiks d’Al-Sahwa sont arrivés, les Etats-Unis ont allégé leur pression sur Al-Anbar et ont fait en sorte que leurs escadrons ne placent plus de bombes. Suite à cela, les gens ont commencé à avoir de la sympathise pour les conseils Al-Sahwa et la résistance a alors perdu dans ce secteur l’environnement qui auparavant l’avait favorisée — et vous savez que parmi les facteurs les plus importants dans le succès d’un mouvement de résistance, est l’environnement dans lequel il se déplace. Ainsi quand il a perdu cette sympathie dans ce secteur, le nombre d’opérations a diminué.
Aujourd’hui, cependant, le projet d’Al Sahwa est terminé. Les Américains eux-mêmes l’ont abandonné. Et, en outre, les hommes d’Al-Sahwa ont eux-mêmes commis de graves erreurs, dans la mesure où ils ont perdu la confiance des gens. Maintenant, la résistance a commencé à regagner la confiance. Je vous assure que dans les prochains six mois, en nous appuyant sur nos évaluations éprouvées, le taux d’opérations de la résistance reviendra au niveau où il était avant ce projet d’Al Sahwa.
Comment arrivera-t-on à la paix en Irak ?
Il n’y aura aucune paix tant qu’il y aura l’occupation. On se s’arrange pas ou on ne négocie pas avec les occupants Un occupant n’entre jamais de façon amicale, mais plutôt avec les balles et les canons : c’est une vérité universelle. Chaque fois que nous avons essayé de résoudre un problème apparu du fait de l’occupation en Irak, et après que nous ayons pu le résoudre, l’occupation donne naissance à un nouveau problème. Nous ne sortirons pas de ce cercle vicieux, parce qu’il n’est pas dans l’intérêt des occupants de le casser. Par exemple, il y a eu des tentatives de susciter une guerre civile, et nous avons éta en mesure, avec l’aide de Dieu, d’empêcher cela, mais alors l’occupation est arrivée avec le projet d’Al Sahwa, et ainsi de suite.
Donc la première étape pour la paix est pour que les occupants s’en aillent.
Si l’occupant s’en va, je n’exagérerai pas en disant qu’il y aura la paix de ce jour-là au suivant Il y aura toujours des problèmes. Mais nous pourrons maîtriser nos difficultés. Nous, les Irakiens, pourrons travailler ensemble à les résoudre, sans un pouvoir étranger qui nous crée des problèmes.
L’AMSI a proposé dés le début un programme : il faut la fin de l’occupation de l’Irak avec des garanties internationales ; l’accent doit être mis sur le processus politique et la constitution doit être abrogée ; et il doit y avoir la remise en activiété de la vraie armée irakienne. C’est le chemin vers la paix. La première étape est le départ de l’occupant.
Sites conseillés :
Islamic Army in Irak Iraq Coalition Casualty Count The Electronic Irak Iraqi Solidarity News (Al-Thawra)

 
 
Irak : les occupants doivent partir (1°)

Mohamed Al-Faidhi - Al Ahram Weekly










En tant qu’une des bases intellectuelles de la résistance irakienne, comment le travail de l’Association des Disciples Musulmans en Irak a-t-il débuté ?
L’AMSI a été créée après que l’occupation ait commencé ; il s’agit d’une association religieuse dont les préoccupations à l’origine n’étaient aucunement politiques et qui devait servir à combler le vide laissé par le ministère de l’Awqaf, ou des affaires religieuses. Nous étions également responsables d’établir des contacts avec les personnalités religieuses, tribales et sociales, pour élever la conscience générale sur des concepts tels que la citoyenneté, et pour réagir à tous les signes de guerre civile.
Par notre vigilance, nous en sommes arrivés à la conclusion que l’occupation a eu clairement l’intention de provoquer une guerre civile. Nous avons réussi à empêcher cela, par la publication de décrets religieux (fatwas) entre nous et à destination de tous les autres groupes confessionnels ou tribaux.
Nous avons également eu à notre charge une troisième responsabilité, qui était d’élever la conscience et la culture du peuple contre l’occupation, parce qu’au début il y avait beaucoup de personnes qui estimaient que les occupants étaient venus pour les aider, ou pour leur promettre une vie meilleure. Ainsi par nos initiatives, lors des rassemblements du vendredi dans les mosquées ou par nos réunions générales, nous avons prouvé aux gens que l’occupation ne sert pas la nation, que les occupants ont leurs propres objectifs, et que l’occupation agit pour détruire et non pas pour construire.
C’étaient nos premiers objectifs. Il n’y avait aucune raison de participer aux activités politiques parce que nous dépendions des forces politiques existantes, islamiques et autres, également patriotiques, qui assurent ce rôle à notre place. Cependant, après la création du Conseil de gouvernement en juillet 2003, nous avons été étonnés de constater que l’occupation manipulait la majorité des forces politiques, que ce soit ceux qui étaient venus avec les Américains ou ceux qui agissaient de l’intérieur. Ainsi nous nous sommes rendus compte que d’un jour à l’autre la voix de l’opposition à l’occupation avait disparu, tout cela parce que la majorité s’était impliquée dans un système politique que l’occupation avait mis en place et qu’un responsable civil, Paul Bremer, avait été chargé d’organiser.
A partir de ce moment-là l’AMSI s’est trouvée forcée de s’investir dans le travail politique pour ranimer les flammes de l’opposition et pour développer la mobilisation populaire contre l’occupation. Notre premier communiqué a concerné le Conseil de gouvernement et a été le signe que l’AMSI avait ajouté à ses responsabilités existantes une nouvelle responsabilité, celle de l’opposition dans les médias et du travail de sensibilisation politique face à l’occupation. Nous en sommes aujourd’hui au communiqué numéro 580, et toutes nos prises de position ont un contenu politique.
Comment la résistance à l’occupation s’est-elle développée ?
Ce que l’histoire nous apprend, c’est que la résistance connait en général trois phases. La première phase est une phase de réaction. C’était peut-être la phase la plus difficile parce que l’occupation a essayé de dissimuler l’existence de n’importe quel type de résistance en persécutant les journalistes qui mentionnaient l’existence de cette résistance. Dans cette phase, nous étions le principal porte-voix de la résistance, montrant qu’il y avait une résistance, et nous en fournissions les preuves.
Il y a une deuxième phase de la résistance, qui est un processus de clarification des différentes activités par des appelations et des slogans, qu’il s’agisse de noyaux d’organisations ou non. C’est la phase que la résistance vit actuellement. Il y a de nombreuses dénominations, dont les brigades de la révolution de 1920, l’armée d’Al-Rashidin, l’armée des Mujahideen, et c’est bien sûr une meilleure phase que la précédente — plus avancée. Une fois que ces noms sont apparus les forces d’occupation sont devenues comme folles, parce qu’il n’était plus possible de cacher aux médias l’existence de cette résistance et elles ont alors cherché à mettre en avant une autre idée, c’était que ces groupes ne résistaient pas au nom du peuple irakien, mais qu’il s’agissait plutôt de groupes venus de l’extérieur, présentés comme des terroristes.
Ceci a conféré à l’AMSI une nouvelle et difficile responsabilité qui était de faire connaître aux médias du monde entier que cela n’était pas vrai, qu’il existe une résistance considérée comme légitime par les religions du livre et les accords des Nations Unies, et que d’autre part il y a le terrorisme. Nous rejetons le terrorisme qui vise des civils, toutefois nous sommes avec la résistance, et ce que fait notre peuple, c’est de la résistance et non pas du terrorisme.
Nous sommes aussi entrés en confrontation avec les forces d’occupation en raison de ces idées et nous avons été pris pour cible. Rien qu’à l’AMSI nous avons eu approximativement 200 martyres, et nous avons 180 prisonniers dans les prisons de l’occupation et du gouvernement. La raison de tout cela est que nous avons donné notre appui à la résistance, et notre travail a fait échoué les tentatives de masquer la réalité.
Actuellement la résistance est dans cette phase, la seconde phase. Et nous travaillons dans ce cadre et nous rappelons toujours ses objectifs, et partout où nous allons dans le monde arabe et même en Europe notre rôle est de faire savoir qu’il y a une résistance et qu’elle a des buts qui sont nobles et que les combattants ne sont pas des terroristes, qu’il veulent libérer la nation et établir un état en accord avec les critères suivis partout dans le monde — pour qu’il y ait un processus électoral désignant les autorités — et ceci est notre droit.
Il y a une troisième phase dans l’histoire des mouvements de la résistance, que la résistance irakienne n’a pas encore atteint aujourd’hui. Nous travaillons afin d’arriver à cette troisième phase, et c’est celle où apparait une direction unifiée qui rassemble l’ensemble des différents courants de la résistance, qui dispose d’une certaine base territoriale et qui oblige l’ennemi à s’asseoir à la table des négociations. Honnêtement, il est très difficile atteindre cette phase. Normalement, si on se réfère à des mouvements de résistance dans l’histoire, ce qui se produit dans la deuxième phase est que la résistance commence à bénéficier d’un appui international.
Considérez par exemple la résistance vietnamienne, ou la résistance algérienne. Une fois qu’il y a eu des organisations et des noms connus dans le mouvement de résistance, les différents états ou peuples ont commencé à manifester de la sympathie. Mais la résistance dans notre cas est différente. Elle n’a pas encore gagné un appui international, pas même dans la région, et la raison est que pour la première fois dans l’histoire de l’humanité — et ceci est très marquant — il y a une résistance alors qu’il y a un pouvoir dominant dans le monde.
À travers l’histoire, tous les mouvements de résistance qui ont émergé, que ce soit dans notre monde arabe ou en Europe ou ailleurs, connaissaient un contexte avec plusieurs centres de pouvoir. Par conséquent lorsqu’un mouvement de résistance se levait contre un de ces centres, il pouvait trouver l’appui d’autres pôles de pouvoir. Considérez par exemple la résistance vietnamienne. Il y avait l’URSS, et c’était une grande puissance, et il y avait aussi la Chine, et il y avait le mouvement des états non-alignés, et il y avait à peu près 47 états socialistes qui tous soutenaient la résistance vietnamienne.
La situation de la résistance irakienne est unique en ce sens qu’elle résiste dans un monde qui est pour la première fois de son histoire dominé par un seul pôle de pouvoir. Et il est malheureux que ce soit celui que l’on connaisse. Ceci fait que la résistance connait de grandes difficultés.
Puisque ce centre de pouvoir domine la politique internationale et les organisations et médias au niveau international, il parvient à contrôler — que ce soit économiquement ou moralement, dans les médias ou au niveau politique — n’importe quelle entité qui voudrait soutenir la résistance,
Nous étions, sans exagérer, ceux qui ont le plus soutenu la résistance contre l’occupant, quoique nous nous soyons ainsi exposés aux coups.
La résistance se situe actuellement dans la seconde phase, et nous luttons et travaillons pour que la résistance accède à la troisième phase, afin de forcer notre ennemi à négocier et à se retirer de notre terre, et pour que notre pays soit restitué à notre peuple.
En raison du caractère unique de la résistance irakienne, tel que vous le décrivez, beaucoup ont la sensation que la résistance lutte au nom de nous tous — même en dehors du monde arabe. En êtes-vous d’accord ?
Je peux vous assurer, comme je le dis toujours devant les médias, que la résistance irakienne est non seulement une résistance irakienne. Elle résiste au nom du monde arabe, du monde islamique et du monde dans son ensemble. L’Amérique opprime tout le monde. Sa portée s’étend partout dans le monde, du nord au sud, d’est en ouest. C’est une réalité que chacun connait. La résistance irakienne prend en charge la défense des droits de tous.
Je me rappelle une anecdote. J’ai un ami à Londres qui travaille dans la traduction et il a des employés originaires de Chine. Un employé me demandait chaque matin combien d’Américains avaient été tués sur le sol irakien et je lui donnais la réponse. Je pouvais constater que lorsque le nombre d’Américains [tués] augmentait, il était heureux. J’ai fini par lui demander, étant donné sa sympathie pour le peuple d’Irak, s’il était peut-être musulman ? Il m’a alors dit non.
Je lui ai donc demandé pourquoi il était si heureux chaque fois que le nombre d’Américains tués était important ? Il m’a répondu que nous en Irak, nous étions une barricade, et si cette barricade s’effondrait, la main des Américains atteindrait alors la Chine. Il est possible qu’un Russe dise la même chose, ou même un Européen pourrait dire cela, car les Européens savent bien que l’Amérique a violé toutes les frontières et a piétiné les droits et les aspirations de tous les peuples.
Lien vers la seconde partie
Sites conseillés :
Islamic Army in Irak Iraq Coalition Casualty Count The Electronic Irak Iraqi Solidarity News (Al-Thawra)
 
vendredi 28 novembre 2008
 
Conflits et guerres actuelles

Les attaques terroristes des 26 & 27 novembre à Bombay ont été organisées par le Sangh Pariwar



L'odieux attentat terroriste des 26 & 27 novembre de Bombay a coûté la vie à plus de 125 personnes et en a blessé des dizaines d'autres. Selon notre analyse, cette attaque terroriste a été planifiée et orchestrée par le Sangh Pariwar (ndt : une nébuleuse d’organisations nationalistes hindoues) et ses alliés au sein de l'appareil de sécurité pour contrer l'enquête de l'ATS dirigée par Hemant Karkare, de manière à neutraliser et à détourner l'attention de la divulgation de l’implication de BJP-RSS Parivar dans la fomentation d’attaques terroristes dans le pays. Par AWAMI BHARAT > feroze.moses777@gmail.com

Le principal objectif était de subvertir complètement toute tentative de l'ATS (Unité Anti-Terroriste), qui avait sans aucun doute découvert les infâmes cellules terroristes à l’intérieur des diverses branches de la
Sangh Pariwar ainsi que leurs complices et sympathisants du RSS (ndt : Association des Volontaires Nationaux, principal mouvement nationaliste hindou contemporain) au sein de l'armée, IB (ndt : Bureau de Renseignements), RAW (ndt : Research and Analysis Wing, agence de renseignements) et de l'ensemble du dispositif de sécurité. Les attentats de Bombay détourneront ainsi l'attention, et serviront à justifier les activités terroristes de Sadhvi Pragnya et de Purohit et conduira à leur glorification.En gros, cela maintiendra la crédibilité en recul de la BJP-RSS, en particulier celle de LK Advani, qui a défendu publiquement des présumées cellules terroristes et a attaqué l’ATS. C’était vraiment une vision à court terme de la part d'un dirigeant qui est malheureusement considéré comme le futur Premier Ministre. Aussi LK Advani, qui a publiquement et violemment attaqué Hemant Karkare, fait aujourd'hui cyniquement l'éloge de l'homme qui a été assassiné. En outre, nous devons également nous demander pourquoi le Premier Ministre Manmohan Singh a choisi d'accompagner LK Advani à Bombai et de n’avoir que lui à ses côtés, sans les autres responsables nationaux et régionaux??Tout comme les attaques terroristes à Jaipur (13 Mars 2008) qui ont sans aucun doute aidé le BJP (ndt : BJP est un parti politique indien) à gagner une majorité dans le Karnataka, les attentats de Bombay pourraient également s'avérer utiles au BJP lors des prochaines élections dans 5 Etats.L'un des événements les plus décourageants, c’est le décès ou plutôt l'assassinat du courageux chef de l’ATS, Hemant Karkare, et de ses collègues, Ashok Kamte et Salaskar, qui dirigeaient l'enquête. Hemant Karkare n'a pas été tué d'une balle dans la poitrine comme cela a été signalé, mais il a reçu une balle dans la nuque. Même avant cette attaque terroriste, Hemant Karkare avait reçu une série de menaces de mort en raison de sa persévérance dans l'enquête qui a découvert, en effet, un réseau terroriste avec des racines profondes dans les différentes organisations de la RSS dont le BJP, l’ABVP (Ndt : l’Akhil Bharatiya Vidyarthi Parishad, une association d’étudiants indiens), le VHP (une branche religieuse du RSS) et l’Abhinav Bharat entre autres. La cousine d’Hemant Karkare ainsi que la mère de Salaskar ont fait leur apparition à la télévision et ont exprimé de fortes doutes sur la mort de leurs proches et ont fortement fait allusion à d'autres possibilités. Il a également été signalé que, lorsque la mort de Karkare a été annoncé, les membres du RSS se sont réjouis et l’ont célébrée.Nous demandons donc une enquête judiciaire pour examiner la mort de trois courageux officiers de l’ATS dont la mort est un coup dur pour le moral de l'ensemble des forces de police. Le sentiment que Karkare et ses camarades sont les premières victimes de ce complot est désormais répandu parmi la population et fait l’objet d’un grave débat populaire et un certain nombre de chaînes de télévision abordent cette possibilité.La mort de Karkare et de ses camarades ont envoyé un signal fort à tous ceux qui osent contester cette mainmise diabolique Hindoue sur notre appareil de sécurité. Ce phénomène n’est pas limité à l'Inde puisque que nous voyons le phénomène de la droite religieuse et de son influence au sein de l'establishment militaire dans des pays aussi divers que le Pakistan (Droite Islamiste), les Etats-Unis (Droite Chrétienne) et Israël (Juifs Sionistes). Il est donc nécessaire d’écarter tous ces individus et groupes de notre appareil de sécurité. Les Zia, Sharon et Bush se sont tous révélés bien trop nuisibles à leurs nations respectives et au monde entier.Les premiers rapports des médias ont commencé à nous parler d’un groupe inconnu auparavant appelé «Moudjahidin Deccan». Qu'il soit clair que ni les Deccan ni "les moudjahidins indiens" n’existent. Les Moudjahidin Indiens (MI) sont une invention et une organisation prête-nom de l'appareil de sécurité indien. Le rôle de la "MI" est de chercher à piéger les jeunes musulmans. Des organisations comme la MI sont créés avec le soutien d'éléments criminels au sein de la communauté musulmane ainsi que des informateurs. La MI est connue pour être liée au groupe Fazlulrehman ainsi qu’aux frères Bhatkal qui ont des antécédents criminels. Nous pensons qu'il est assez facile de piéger chaque année 15 jeunes Musulmans, en leur montrant des CDs du Gujarat et d’Ayodhya et de les pousser émotionnellement à se "venger" de l'oppression et de l'exploitation d'une minorité accablée. On sait que des officiers des renseignements prennent les habits du clergé musulman pour s'adonner à cette activité, tandis que des informateurs comme Safdar Nagori ont également contribué à ce processus.En ce qui concerne les terroristes qui ont attaqué Bombay, selon toute probabilité, ce sont des terroristes fortement endoctrinés et extrêmement bien formés, déterminés à mourir pour leur «cause» et sont essentiellement contrôlés par la CIA américaine, l'ISI pakistanais et le Mossad israélien. La CIA et le Mossad ainsi que les services de renseignements saoudiens et pakistanais ont déjà utilisés ce type de groupes en Afghanistan, en Tchétchénie, en Bosnie et au Kosovo, entre autres.Le rapport stupéfiant qui déclarait qu’Indresh Kumar, un haut responsable du RSS au Népal avait reçu de l’argent était connu de Togadia, de Purohit et de Vaidya, l’ancien chef du RSS. A ce jour, le RSS ne l’a pas nié. Cette allusion à une connivence entre l'ISI et la RSS à certains niveaux mutuellement bénéfique ne devrait pas surprendre et devrait être approfondie. Il était clair pour le BJP-RSS que la menace posée par l’enquête de l'ATS pourrait les détruire puisqu’elle était parvenue au cœur du pouvoir et des noms tels que Advani, Modi, Togadia, Rajnath Singh Vaidya et ont commencé à apparaître.Ainsi, ils devaient organiser un attentat terroriste spectaculaire pour déjouer l'enquête. À notre avis, le Mossad et la CIA ont aidé et encouragé le BJP-RSS à planifier et à exécuter cette attaque terroriste. Ce qui était requis dans cet énorme drame sordide était la nécessité d'un véritable groupe terroriste d'origine pakistanaise, qui a été fourni par l'ISI, avec l’aide de ses maîtres à la CIA et au Mossad, si nécessaire. L'ISI est un organisation de mercenaires sans scrupules et se vend au plus offrant. En outre, il existe différentes factions au sein de l'ISI, dont certaines sont contrôlées et payées par la CIA et le Mossad.Le groupe terroriste n’aurait pas la moindre idée du complot plus large et ne serait qu’un pion dans l'épisode dans lequel on lui a fait croire qu'il était au service de la cause de l'Islam en menant un Jihad contre l'Inde hindoue. Les terroristes ont également eu des cibles qui comprenaient des ressortissants américains, anglais et israéliens comme motivation supplémentaire. Dans une annonce, le porte-parole des terroristes a annoncé qu'ils étaient ici à Bombay dans le cadre de leur combat contre les Juifs et le judaïsme. Ainsi, le bâtiment Nariman House à Colaba, qui est habité par des familles israélo-juives, a été également attaqué avec une prise d’otages. Cet incident ne servira qu’à renforcer les liens entre les élites sionistes d'Israël et les élites Brahmaniques d'Inde.Le fait est qu'il existe des liens idéologiques très forts entre le sionisme et le brahmanisme. Les deux sont engagés dans la discrimination raciale, religieuse et la supériorité de caste. Les deux ont aussi une histoire de collaboration avec l'impérialisme et l'exploitation de leur peuple.Qu’il ce soit clair pour tous que les Musulmans n'ont jamais eu d'antipathie ou de haine pour les Juifs ou le judaïsme et l'histoire en est la preuve. Ce à quoi les Musulmans, comme tous les autres peuples et nations, sont opposés, c’est au Sionisme et à son état colonial d’apartheid appelé Israël. Ce qui est au cœur de la politique internationale, c’est le conflit Palestine/Israël et seule une solution ramènera enfin la paix dans le monde. En attendant, Israël continuera de déstabiliser les sociétés musulmanes à travers le monde afin de répandre l'islamophobie et affaiblir encore davantage et isoler la communauté musulmane, ce qui est très évident en Inde.Il est important de comprendre la différence entre le judaïsme et le sionisme. Le judaïsme représente les valeurs éthiques et morales de la foi juive, alors que le sionisme est une idéologie raciste, fasciste et coloniale. L'Inde et le monde sont à la croisée des chemins. Le fléau du terrorisme est devenu le défi politique et social de notre époque et doit être combattu puisque c'est nous, les gens ordinaires, qui sommes les victimes du terrorisme. La politique de la terreur a remplacé la politique des émeutes communautaires et est la nouvelle stratégie due fascisme communautaire.La seule façon pour nous de combattre le démon du terrorisme, c’est en révélant la vérité et donc en unissant les peuples au-delà des religions et des nations dans notre lutte commune contre l'impérialisme et pour une société humaine basée sur les principes de la laicité, de la démocratie et de la justice sociale. La bataille est pour l'âme de l'Inde! La bataille est pour l'idée même de l'Inde!La bataille est pour l'unité même de l'Inde! et Nous, les peuples, gagnerons la guerre pour la Paix!Feroze Mithiborwala, Kishore jagtap, Sayeed Khan, Varsha V V, Amol Madame, Arif Kapadia, Afaq Azad, Chetna Birje, Reshma Jagtap, Irfan Mulla, Jagdish Nagarkar, Mulniwasi Mala, Ghazala azad, Munawar Khan, Saeeda Khan, Noorjehan Momin, Tito Eapen, Winnie Thomas, Inayat, Jyoti Bedekar, Anil Hate, Avinash Kamble, Chand & Harshwardhan Vartak
 
jeudi 27 novembre 2008
 
Conflits et guerres actuelles


Bombay: Série de fusillades et d'explosions/ 100 morts


Nuit d’horreur, mercredi soir en Inde….Plus de 100 personnes ont été tuées et une centaine d'autres blessées à Bombay dans des fusillades et explosions en série menées mercredi soir par des hommes armés de fusils d'assaut et de grenades, qui ont visé notamment des grands hôtels de la ville, a rapporté ce jeudi la presse indienne. "Des terroristes inconnus" ont ouvert le feu dans "au moins sept ou huit endroits" de la capitale financière de l'Inde, a indiqué un des responsables de la police locale, A.N Roy, à la chaîne de télévision NDTV. Peu après 22h30 heure locale (17h00 GMT) mercredi, plusieurs hommes armés d'AK47 (Kalachnikov) ont attaqué la gare centrale de Bombay, ouvrant le feu et lançant des grenades, faisant au moins 10 morts. Des fusillades ont également eu lieu à l'hôpital Cama, dans le sud de Bombay, et l'explosion d'un taxi piégé dans le sud-est de la ville a fait trois morts, selon la police. Ces attaques coordonnées ont également visé deux des plus prestigieux hôtels de la ville, le Taj Mahal et le Trident, où des clients ont été pris en otage. Les forces de sécurité sont intervenues tôt ce jeudi matin, réussissant apparemment à libérer des clients retenus à l'intérieur. Peu après, un incendie s'est déclaré dans les étages supérieurs du palace. Deux des assaillants ont été tués, a indiqué la police. Le chef de la division antiterroriste de Bombay, Hemant Karkare, a été tué ainsi qu'au moins 10 autres membres des forces de sécurité. Un Japonais a été tué et un autre blessé dans les fusillades et explosions, a annoncé le ministère japonais des Affaires étrangères, et au moins deux Australiens ont été blessés, selon le ministère australien des Affaires étrangères. Un "fonctionnaire" de l'Union européenne a été blessé, a annoncé le parlementaire européen Ignasi Guardans dans une déclaration à la radio publique espagnole. Des explosions et des tirs étaient encore entendus vers 09h00 locales (3h30 GMT). Ces attentats ont été revendiqués au nom d'un groupe islamiste se présentant comme les Moujahidine du Deccan. Ces attentats, condamnés par le Premier ministre indien Manmohan Singh, ont suscité l'indignation dans le monde, notamment à Washington et Londres et de la part de l'Union européenne. Le président élu américain Barack Obama a estimé que les Etats-Unis devaient renforcer leurs liens avec l'Inde et d'autres pays pour "traquer et détruire les réseaux terroristes", selon un communiqué de l'équipe de transition. Le département d'Etat a précisé n'avoir pas connaissance de victimes américaines. Le chef de la diplomatie britannique David Miliband a condamné les attentats, tandis que l'Union européenne (UE) exprimait son "horreur et indignation". Ces attentats, condamnés par le Premier ministre indien Manmohan Singh, ont suscité l'indignation dans le monde, notamment à Washington et Londres et de la part de l'Union européenne. Le président élu américain Barack Obama a estimé que les Etats-Unis devaient renforcer leurs liens avec l'Inde et d'autres pays pour "traquer et détruire les réseaux terroristes", selon un communiqué de l'équipe de transition. Le département d'Etat a précisé n'avoir pas connaissance de victimes américaines. Le chef de la diplomatie britannique David Miliband a condamné les attentats, tandis que l'Union européenne (UE) exprimait son "horreur et indignation". Depuis Caracas, le président russe Dmitri Medvedev a lui aussi condamné les attaques qui pour lui « lancent un défi à l'humanité et à l'ordre mondial existant ». Le chef du Kremlin a exprimé ses condoléances au premier ministre indien Manmohan Singh, estimant qu'il était "inadmissible" de recourir à des méthodes terroristes pour régler n'importe quel différend, a précisé sa porte-parole Natalia Timakova. Du côté du monde arabe, les Emirats arabes unis et le Koweït ont eux aussi fermement condamné les attaques en série à Bombay, la capitale économique de l'ouest de l'Inde et assuré le gouvernement de New Delhi de leur solidarité. Le ministre des Affaires étrangères des Emirats, cheikh Abdallah Ben Zayed Al-Nahyane a aussi dénoncé un "crime ignoble et horrible". Pour sa part, un porte-parole du ministère koweïtien des Affaires étrangères a quand lui "condamné les actions terroristes" perpétrées à Bombay. Il y a six semaines, une série d'attentats dans la capitale indienne New Delhi avait fait 24 morts. Les attentats avaient été revendiqués "au nom d'Allah" par une organisation islamiste locale, les Moudjahidine indiens (MI). Il y a six semaines, une série d'attentats dans la capitale indienne New Delhi avait fait 24 morts. Les attentats avaient été revendiqués "au nom d'Allah" par une organisation islamiste locale, les Moudjahidine indiens (MI).

Jeudi 27 Novembre 2008
http://www.almanar.com.lb
 
mercredi 26 novembre 2008
 
PROCHE ORIENT

La mort lente de Gaza




Cela fait deux semaines qu'Israël a imposé la fermeture complète de Gaza, après des mois où les points de passage étaient ouverts uniquement pour un minimum d’aide humanitaire. Maintenant c'est encore pire : deux semaines sans les camions de nourriture des Nations Unies pour les 80% de la population entièrement dépendante de l'aide alimentaire, et pas de fournitures médicales ou de médicaments pour les hôpitaux de Gaza en difficulté. Par Andrea Becker

Photo PCAS : Entre les coupures d'électricité et le démarrage du générateur, un enfant, entre la vie et la mort, ne reçoit pas d'oxygène du ventilateur mécanique
Pas de fuel (payé par l'UE) pour la centrale électrique de Gaza, et pas de fuel pour les générateurs pendant les longues coupures de courant. Lundi matin dernier, 33 camions de nourriture pour la distribution de l'ONU ont finalement pu entrer -quelques jours d’un peu d’aide pour très peu de gens, mais comme le demande l'ONU, et après ?L'explication officielle d'Israël pour le blocus de même un minimum d'aide humanitaire, selon le porte -parole des FOI, le Major Peter Lerner, était «la poursuite des tirs de roquette continus et les menaces pour la sécurité aux points de passage». Le blocus israélien, en vigueur depuis que le Hamas a pris le contrôle de Gaza mi 2007, peut être décrit comme une intensification de la politique menée pour isoler la population de Gaza, paralyser son économie et soulever la population contre le Hamas par des mesures sévères -et illégales- de punition collective. Cependant, ces actions ne sont pas nouvelles du tout : le blocus est l'aboutissement d'une politique de fermeture d'Israël, mise en place depuis 1991, qui s'ajoute à la politique d'Israël en tant qu'occupant depuis 1967.En pratique, le blocus israélien signifie le refus d'une grande variété de produits -alimentaires, industriels, éducationnels, médicaux – jugés «non essentiels» à une population largement incapable d'être auto-suffisante au bout de dizaines d'années d'occupation. Cela signifie que le fuel industriel, de cuisine et le diesel, normalement peu abondant, est virtuellement absent maintenant. Il n'y a pas de queues aux stations d'essence ; elles sont tout simplement fermées. A son tour, le manque de carburant signifie que les stations d’épuration et de traitement de l'eau ne peuvent pas fonctionner correctement, entrainant en une baisse de l'eau potable et de dizaines de millions de litres d'eaux non traitées ou partiellement traitées rejetés dans la mer chaque jour. Les coupures d'électricité -auparavant d'environ huit heures par jour et maintenant de seize heures par jour dans beaucoup d'endroits- affectent toutes les maisons et les hôpitaux. Ceux qui ont la chance d’avoir des générateurs luttent pour trouver du fuel afin de les faire fonctionner, ou des pièces détachées pour les réparer quand ils tombent en panne pour usage excessif. Même les bougies manquent.On ne peut pas contester que ces mesures de punition collective contre la population civile de Gaza sont illégales selon le droit international. Le carburant et la nourriture ne peuvent pas être retenus ou utilisés comme une récompense ou une punition. Mais le droit international a été mis de côté depuis longtemps. Le blocus a été présenté comme une punition pour l'élection démocratique du Hamas, une punition pour sa prise de contrôle ultérieure de Gaza, et une punition pour les attaques des combattants contre les civils israéliens. Les civils de Gaza, depuis le professeur de maths dans un camp de réfugiés des Nations Unies jusqu'au bébé prématuré dan son incubateur, punis pour des actions sur lesquelles ils n'ont aucun contrôle, vont se soulever et se débarrasser du Hamas. Ou ils devraient le faire.Et qu'advient-il de ces acteurs civils du changement politique ?Pour toutes ses complexités et ses tragédies, l'effet du blocus israélien a été de réduire la population entière à la survie. Les individus sont réduits aux détails quotidiens de la survie, et à leur épuisement.Prenez l'équipe de l'hôpital de Gaza. Dans les hôpitaux, le blocus semble aussi bénin que le manque de papier pour les médecins sur lequel écrire leur diagnostic ou leurs prescriptions, que sinistre pendant ces secondes -entre les coupures d'électricité et le démarrage du générateur -quand un enfant, entre la vie et la mort, ne reçoit pas d'oxygène du ventilateur mécanique. Une infirmière d'un service de néonatalogie court entre les patients, bataillant entre les coupures de courant irrégulières. Un employé de l’hôpital essaie de garder quelques machines de dialyse rénale en état de marche, en fabriquant des pièces détachées avec celles qu'il a déjà. Le chirurgien opère sans ampoule dans le scialytique, alors que l'anesthésiste ne peut empêcher plus longtemps la douleur du patient. L'administrateur de l'hôpital met à jour des listes de médicaments essentiels et de fournitures médicales qui manquent, avec les vaccins dans les réfrigérateurs médicaux qui sont maintenant inutilisables car ils ne peuvent pas être conservé au froid, et dont les procédures doivent être annulées purement et simplement. Le chauffeur de l'ambulance décide s’il convient de répondre à un appel urgent, en fonction de l'essence dans son réservoirEn réduisant la population à la survie, le blocus prive les gens de temps et d'essence pour faire quoi que ce soit à part négocier les petits détails infimes de ce qui est possible ou non dans leurs vies personnelles ou professionnelles. S'il n'y a pas de farine pour faire le pain, où peut-on en trouver, combien cela coûte-t-il maintenant. Riches ou pauvres, les chauffeurs de taxis, les défenseurs des droits de l'homme et les professeurs passent tous des heures à spéculer où on peut trouver une bombonne de gaz.L'épuisement est en train de s’installer partout à Gaza. La survie ne laisse que peu de place pour l'engagement politique – et au-delà de l'épuisement, la colère et la frustration sont tout ce qui reste.

Source : http://www.guardian.co.uk/
Traduction : MG pour ISM
 
dimanche 23 novembre 2008
 
G20 : un scénario incohérent qu’il faut réécrire complètement

par CDATM



Le sommet du G20, regroupant les grands pays industrialisés et émergents, vient de se réunir à Washington. La crise financière internationale est profonde, les Bourses ont perdu près de 40% de leur capitalisation en octobre 2008, les marchés financiers sont suspendus aux décisions prises par les Etats pour apporter des remèdes qui éclairciraient leur avenir bien assombri. Les feux de l’actualité internationale se sont braqués le temps d’un week-end sur Washington. Et pourtant...
Pourtant, que s’est-il passé à Washington ? Un spectacle affligeant, un scénario manquant franchement de crédibilité, mais trop peu de spectateurs s’en émeuvent. Dans les films policiers, il est assez rare que les clés du Palais de justice soient confiées aux coupables d’un crime abominable. C’est pourtant ce que le G20 est en train d’organiser...
Depuis la crise de la dette de 1982, les grands pays industrialisés ont promu avec vigueur des mesures économiques néolibérales que le FMI et la Banque mondiale ont été chargées d’imposer aux pays en développement. En proie à un surendettement provoqué par la chute des cours des matières premières durant les décennies 1980-90 et à une hausse brutale des taux d’intérêt décidée par les Etats-Unis en 1979, le Sud a été contraint de réformer son économie pour pouvoir servir ses créanciers : au menu, dérégulation forcenée, privatisations massives, ouverture des marchés au profit des grandes entreprises des pays industrialisés, réduction des budgets sociaux et de la fonction publique... Tous les maux venaient du fait qu’il y avait trop d’Etat, et il fallait réduire son influence sur la sphère économique à tout prix, même - et surtout - s’il cherchait à défendre l’intérêt du plus grand nombre.
Pour les populations du tiers-monde, le remède imposé par le FMI, la Banque mondiale puis l’OMC, à la demande des dirigeants des pays du Nord, fut pire que le mal. Les émeutes anti-FMI se sont multipliées, par exemple quand le prix du pain était doublé en une nuit. A l’exception notable de quelques gouvernements progressistes, souvent fortement déstabilisés en coulisses pour qu’ils rentrent dans le rang, la plupart des gouvernements du Sud ont appliqué ces mesures sans sourciller. Présentée comme indispensable à la création de richesse, la dérégulation économique a été étendue à la planète entière. Les institutions financières privées ont alors eu les mains libres pour inventer des produits financiers de plus en plus complexes dans le but d’engranger de plus en plus de profits, quitte à fermer les yeux sur les conséquences économiques réelles. Des montages financiers ahurissants ont été mis sur pied sans le moindre contrôle des autorités, et bien sûr sans aucune morale. Tant que cela fut possible, on a dissimulé la face obscure de cette dérégulation derrière de beaux petits chiffres de croissance, sans révéler que cette croissance concernait uniquement les plus riches et que l’on assistait en fait à une croissance prodigieuse des inégalités.
Puis vint le moment où il ne fut plus possible d’affirmer que la mariée était belle alors que sa robe était maculée de sang. La crise financière internationale s’est déclenchée en août 2007 et s’est aggravée durant l’année 2008. De grandes banques (Northern Rock, RBS, Bear Stearns, ING, Fortis, Dexia, UBS et tant d’autres), de grandes compagnies d’assurance (AIG), de grands organismes de crédit hypothécaire (Freddy Mac, Fannie Mae) ont appelé l’Etat à l’aide et il a souvent accepté de les renflouer ou d’organiser leur sauvetage. Mais au lieu d’en profiter pour reprendre le contrôle de cette mécanique inhumaine devenue folle, l’Etat a laissé le pouvoir de décision à ceux qui ont conduit l’économie mondiale dans l’impasse actuelle.
Ce sommet du G20 est révélateur du fait que les leçons n’ont pas été tirées. Les vieux démons du passé sont toujours là. Le FMI et la Banque mondiale, bien que délégitimés par l’échec des mesures imposées depuis 25 ans et par la crise de gouvernance qui les frappe depuis quelques années (démission forcée de Paul Wolfowitz de la présidence de la Banque mondiale, démissions de Horst Köhler et Rodrigo Rato du FMI avant la fin de leur mandat, enquête récente autour de Dominique Strauss-Kahn au FMI), sont toujours au cœur des solutions proposées. La relance des négociations à l’OMC pour accroître la déréglementation économique, qui vient de faire la preuve de son échec, est remise sur le tapis. Alors que les prêts du FMI ne trouvaient plus preneur, la Hongrie, l’Ukraine et le Pakistan viennent de se porter volontaires. Contrairement aux dénégations des institutions concernées, les mêmes conditionnalités inadmissibles sont toujours de mise : en contrepartie du dernier prêt, la Hongrie a dû décider entre autre la suppression du 13e mois et le gel des salaires pour les fonctionnaires. Le Japon a même proposé de fournir jusqu’à 100 milliards de dollars au FMI pour qu’il puisse accroître ses prêts et poursuivre sa funeste action. Par ailleurs, la réunion de Washington pour trouver une solution mondiale à la crise actuelle ne se tient pas dans le cadre des Nations unies, mais dans le cadre restreint du G20. Ce sont donc les promoteurs d’un modèle injuste et non viable à terme qui sont chargés de le tirer d’affaire. Les seules solutions proposées défendent l’intérêt des grands créanciers. Les populations et les pays pauvres n’ont toujours pas leur mot à dire.
Quand un scénario est aussi incohérent et aussi mal ficelé, on espère toujours un rebondissement final qui vienne apporter un peu de justice et de morale à l’ensemble. Ce rebondissement ne peut venir que des luttes sociales qui imposeront de par le monde une réorientation radicale des choix économiques. Et si le film finit aussi mal qu’il a commencé, le risque est grand que les spectateurs soient vraiment très mécontents et le fassent savoir aux vingt metteurs en scène de façon plutôt véhémente...
P.S.
Damien Millet est porte-parole du CADTM France (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde, www.cadtm.org). Eric Toussaint est président du CADTM Belgique. Ils sont auteurs du livre 60 Questions 60 Réponses sur la dette, le FMI et la Banque mondiale, CADTM/Syllepse, novembre 2008.
www.cadtm.org
 
samedi 22 novembre 2008
 

Le renseignement US prévoit un déclin de la domination américaine
22 novembre 2008

La nouvelle édition du « Global Trends, » l’étude prospective préparée par le renseignement US tous les quatre ans à l’attention de la nouvelle administration, prévoit un déclin de la domination américaine, désormais confrontée aux nouvelles puissances montantes des BRIC, ainsi que des risques accrus de conflits provoqués par la raréfaction des ressources.

BBC, 21 novembre 2008

La domination économique, militaire et politique des États-Unis devrait vraisemblablement diminuer au cours des deux prochaines décennies, estime un nouveau rapport des services de renseignement américain portant sur les perspectives mondiales.

Le National Intelligence Council (NIC) prévoit que la Chine, l’Inde et la Russie contesteront de plus en plus l’influence des États-Unis.

Il avertit également que le dollar pourrait n’être plus la principale devise internationale, et que les pénuries de nourriture et d’eau vont alimenter les conflits.

Toutefois, le rapport reconnaît que la réalisation de ces prévisions n’est pas une fatalité et dépendra des actions entreprises par les dirigeants du monde entier.

Intitulé « Tendances Mondiales 2025, » ce document préparé tous les quatre ans par le NIC est publié au moment où le nouveau président entre en fonction. Sa lecture s’annonce assez sombre pour Barack Obama, indique Jonathan Beale, le correspondant de la BBC à Washington, tant il dresse un tableau pessimiste pour l’avenir de l’influence et de la puissance des États-Unis.

« Les 20 prochaines années de transition vers un nouveau système sont lourdes de risques », indique le rapport. Washington devrait conserver son avantage militaire considérable, mais les progrès scientifiques et technologiques, l’usage de « tactiques de guerre irrégulière », la prolifération des armes de précision de longue portée, et l’usage croissant de la cyber-guerre « limiteront de plus en plus la liberté d’action des Etats-Unis ».

Néanmoins, les auteurs concluent que « Les États-Unis demeureront le principal acteur, mais seront moins dominants. »

Le rapport 2004 du NIC dépeignait un tableau plus optimiste de la position de l’Amérique à l’échelle mondiale, estimant que la domination des États-Unis devrait se poursuivre.

Mais cette nouvelle édition indique qu’avec la montée en puissance des économies de la Chine, l’Inde, la Russie et du Brésil les États-Unis auront à faire à plus de concurrence au sommet d’un système international multi-polaire.

L’Union européenne y est décrite comme devenant un « géant entravé », incapable de tirer parti de sa puissance économique au plan diplomatique ou militaire.

Un monde aux plus nombreux centres de pouvoir sera moins stable que celui où n’existaient qu’une ou deux superpuissances, occasionnant plus de possibilités de conflit, constate le NIC.

Le réchauffement de la planète, la croissance démographique et la croissance économique créeront des tensions supplémentaires sur les ressources naturelles et alimenteront des conflits dans le monde entier lorsque les nations entreront en concurrence pour s’en assurer l’accès.

« Les rivalités stratégiques vont vraisemblablement porter sur les domaines du commerce international, des investissements, de l’innovation technologique et de son acquisition, mais nous ne pouvons pas exclure un scénario semblable à celui du 19ème siècle, fait de course aux armements, d’expansion territoriale et de rivalités militaires », indique le rapport.

« Des types de conflits que nous n’avons pas connus depuis un certain temps - comme ceux portant sur les ressources - pourraient réapparaître. » [1]

Ces conflits, et la pénurie de ressources pourraient provoquer l’effondrement de gouvernements en Afrique et en Asie du Sud, et la montée de la criminalité organisée en Europe centrale et orientale, ajoute-t-il.

L’emploi des armes nucléaires sera de plus en plus probable, dit le rapport, car les « Etats voyous » et les groupes militants peuvent y accéder plus facilement.

Mais Al-Qaida pourrait décliner « plus tôt qu’on ne le pense », ajoute-t-il, en soulignant l’impopularité croissante de ce groupe dans le monde musulman.

« La perspective qu’Al-Qaida fasse partie du petit nombre de mouvements capables de s’installer sur le long terme n’est pas élevée, compte tenu de son intransigeance idéologique, de ses objectifs stratégiques irréalisable et de son incapacité à devenir un mouvement de masse », indique-t-il. [2]

Le NIC estime que les dirigeants disposeront d’une certaine latitude pour prendre des mesures afin de prévenir l’apparition de nouveaux conflits.

« Traiter et atténuer ces problèmes, sinon les résoudre, n’est pas au-delà des capacités des êtres humains, des systèmes politiques, [ou] dans certains cas, [...] des mécanismes du marché », a déclaré Thomas Fingar, le directeur du NIC.

Pour autant, il n’est pas inutile de se rappeler, comme le note notre correspondant, que les renseignements américains se sont déjà trompés par le passé.

 
vendredi 21 novembre 2008
 

La Grande Dépression du 21ème siècle : Désintégration de l'économie réelle




La Grande Dépression du 21ème siècle : Désintégration de l'économie réelle

Global Research, Michel Chossudovsky, 15 novembre 2008


La crise financière s’aggrave au risque de perturber gravement le système de paiement international.


Cette crise est bien plus grave que la Grande Dépression. Tous les grands secteurs de l'économie mondiale sont touchés. De récents rapports suggèrent que le système des lettres de crédit, ainsi que le transport maritime international, qui constituent la bouée de renflouage du système commercial international, sont potentiellement en danger.


Le « renflouage » bancaire, envisagé dans le cadre du fameux Troubled Asset Relief Program (TARP), loin d’être une « solution » à la crise, est « cause » de plus de débâcle.


Le « renflouage » contribue à servir le mécanisme de déstabilisation de l'architecture financière. Il transfère de grandes quantités d'argent public entre des mains de financiers privés, au détriment du contribuable. Il conduit au dérapage de la dette publique et à la centralisation du pouvoir bancaire sans précédent. Et qui plus est, l’argent du renflouage est utilisé par les géants financiers pour garantir leurs acquisitions d'entreprises, à la fois dans le secteur financier et dans l'économie réelle.


À son tour, cette concentration exceptionnelle de puissance financière accule à la banqueroute des pans entiers de l'industrie et de l'économie des services, provoquant la mise au chômage de dizaines de milliers d’employés.


Les hautes sphères de Wall Street éclipsent l'économie réelle. De grandes quantités d'argent, accumulées par une poignée de conglomérats de Wall Street et leurs associés des fonds spéculatifs (hedge funds), sont réinvesties dans l'achat de biens réels.


Les richesse de papier sont transformées en possession et contrôle des moyens de production réels, que sont notamment l'industrie, les services, les ressources naturelles, les infrastructures, etc.



Disparition de la demande du consommateur


L'économie réelle est en crise. L'augmentation du taux de chômage qui en résulte est propice à la baisse des dépenses de consommation, qui se répercute à son tour sur le volume des services et de la production de biens.


Aggravée par la politique macro-économique néolibérale, cette spirale descendante cumulative aboutit en fin de compte à une offre excédentaire de marchandises.


Les entreprises ne peuvent vendre leurs produits du fait de la mise au chômage des employés. Le consommateur, à savoir les travailleurs, a été privé du pouvoir d'achat nécessaire au maintien de la croissance économique. Avec ses maigres revenus, il ne peut se permettre d’acheter les biens produits.



La surproduction provoque la faillite en cascade


Les listes de biens invendus s'accumulent. Par la suite, la production s'écroule ; l’offre de marchandises diminue à cause de la fermeture des installations de production, notamment des usines de fabrication et de montage.


Dans ce processus de fermeture d'usines, toujours plus de travailleurs sont transformés en chômeurs. Des milliers d'entreprises en faillite sont chassées du paysage économique, provoquant l’affaissement de la production.


La misère généralisée et le déclin mondial du niveau de vie résultent des bas salaires et de la banalisation du chômage. C’est le fruit d'un régime économique mondial à main-d'œuvre bon marché préexistante, largement caractérisé par les usines d'assemblage à faible coût salarial des pays du tiers monde.


La crise actuelle couvre les contours géographiques de l'économie à main-d'œuvre bon marché, provoquant dans pays dits développés la paupérisation de grands pans de population (dont la classe moyenne).


Aux États-Unis, au Canada et en Europe de l'Ouest, la sphère industrielle entière est potentiellement en danger.


Nous avons affaire à un processus de restructuration économique et financière de longue durée. Dans sa phase initiale, démarrant dans les années 80 à l’ère Reagan-Thatcher, des établissements à l’échelon local et régional, des exploitations agricoles familiales et de petites entreprises, ont été déplacés et détruits. À son tour, le boom des fusions et des acquisitions dans les années 90 a conduit à la consolidation simultanée de grandes entités corporatives, à la fois dans l'économie réelle et dans les services bancaires et financiers.


Toutefois, dans les dernières évolutions, la concentration du pouvoir bancaire se fait au détriment des grandes entreprises.


Ce qui diffère dans cette phase particulière de la crise, c’est non seulement la capacité des géants financiers (grâce à leur contrôle déterminant sur le crédit) à créer du chaos dans la production de biens et les services, mais aussi à saper et à détruire les grandes compagnies de l’économie réelle.


Les faillites surviennent dans toutes les principales branches d'activité : fabrication, télécommunication, magasins de détail de biens de consommation, galeries marchandes, compagnies aériennes, hôtellerie et tourisme, sans parler de l'immobilier et de la construction, et des victimes de la désintégration du prêt hypothécaire à haut risque (subprime).


General Motors a confirmé qu'« il pourrait ne plus avoir d'argent liquide dans quelques mois, ce qui provoquerait l'un des plus grands dépôts de faillites de l'histoire étasunienne. » (USNews.com, 11 novembre 2008.) À son tour, cela pourrait se retourner contre la chaîne des industries connexes. L’évaluation des pertes d'emplois dans l'industrie automobile des États-Unis va de 30.000 à plus que 100.000. (Ibid).



Chute du cours de l'action General Motors


Aux États-Unis, les affaires de détail de consommation sont en difficulté : le prix des actions des chaînes de grands magasins JC Penney et Nordstrom s’est effondré. Circuit City Stores Inc a fait une demande de sauvegarde en vertu du Chapter 11. Les actions de Best Buy, la chaîne de détaillants en électronique, ont plongé.



Suite à l'effondrement de leurs valeurs boursières, Vodafone Group, la plus grande société anonyme de téléphonie mobile, sans mentionner la SA InterContinental Hotels, sont en difficulté. (AP, 12 novembre 2008). Aux quatre coins du monde, plus de deux douzaines de compagnies aériennes ont sombré en 2008, s'ajoutant à un chapelet de faillites de compagnies aériennes durant ces cinq dernières années. (Aviation and Aerospace News, 30 octobre 2008). Stirling, la deuxième compagnie aérienne commerciale du Danemark, s’est déclarée en faillite. Aux États-Unis, un nombre croissant de sociétés immobilières ont déjà déposé une demande de sauvegarde de faillite.



Vodophone. Chute du cours de l’action



InterContinental Hotels SA


Dans les deux derniers mois, aux Etats-Unis, de nombreuses fermetures d'usines ont entraîné le congédiement définitif de dizaines de milliers d’employés. Ces fermetures touchent plusieurs domaines clés de l'activité économique, notamment le secteur pharmaceutique et chimique, l’industrie automobile et ses branches affiliées, l'économie des services, etc


Dans les usines, les commandes ont énormément diminué. Une étude de l’entreprise Autodata a signalé en octobre que « la vente de voitures et camionnettes avait chuté de 27 pour cent en septembre par rapport à l’an dernier. » (Washington Post, 3 octobre 2008)



Le chômage


Selon le US Bureau of Labor Statistics, 240.000 emplois ont été perdus uniquement au mois d'octobre :

Le US Bureau of Labor Statistics du Ministère du Travail étasunien a rapporté aujourd'hui que le nombre des emplois salariés non agricoles a chuté de 240.000 en octobre, le taux de chômage passant de 6,1 à 6,5 pour cent. Tel que cela a été revu et corrigé, cette perte d'emploi salarial en octobre suivait le dégraissage de 127.000 postes d’août et de 284.000 en septembre. 1,2 millions d’emploi ont été perdus dans les 10 premiers mois de 2008, plus de la moitié de la baisse s'étant produite au cours des 3 derniers mois. En octobre, les pertes d'emplois continuent dans l'industrie manufacturière, la construction, et chez plusieurs prestataires de services industriels . . .

Parmi les chômeurs, le nombre de gens ayant perdu leur emploi et ne pensant pas être rappelés au travail, est passé de 615.000 à 4,4 millions en octobre. Au cours des 12 derniers mois, la taille de ce groupe a augmenté de 1,7 millions. [?] (Bureau of Labor Statistics, novembre 2008)


Les chiffres officiels ne décrivent ni la gravité de la crise ni ses effets dévastateurs sur le marché du travail, puisque nombre de pertes d'emplois ne sont pas signalées.


La situation dans l'Union Européenne est tout aussi inquiétante. Un récent rapport britannique indique la probabilité d’une mauvaise passe de chômage généralisé dans le Nord-Est de l'Angleterre. En Allemagne, un rapport publié en octobre suggère que 10 à 15% de tous les emplois dans l’automobile du pays pourraient être perdus.


Des suppressions d'emplois ont aussi été annoncées dans les usines de General Motors et de Renault-Nissan en Espagne. La vente de voitures neuves en Espagne a chuté de 40 pour cent en octobre par rapport aux ventes du même mois l'an dernier.



Employés du constructeur automobile Nissan manifestant devant le siège de la société japonaise à Barcelone (AFP)



Faillites et saisies : Une opération de pêche aux capitaux des géants de la finance


Parmi les entreprises au bord de la faillite quelques-unes sont des affaires extrêmement rentable. Question importante : qui prend le contrôle des droits de propriété des corporations industrielles géantes en faillite ?


Les faillites et les saisies hypothécaires sont des opérations de pêche aux capitaux. Avec l'effondrement des valeurs boursières, le prix de l’action des sociétés cotées subit une importante chute, qui affecte immédiatement la solvabilité et la capacité de ces sociétés à emprunter et/ou à renégocier leur dette (qui est basée sur la valeur cotée de leurs actifs).


Les spéculateurs institutionnels, hedge funds et autres, ont tiré profit de butins inattendus.


Ils déclencher l'effondrement des sociétés cotées grâce à la vente à découvert et autres opérations spéculatives. Ils profitent ensuite de leurs gains de la spéculation à grande échelle.


Selon un rapport publié dans le Financial Times, il est évident que l’effondrement de l'industrie automobile aux États-Unis résulte en partie de manipulations : « General Motors et Ford ont perdu 31 pour cent, à 3,01 dollars, et 10,9 pour cent, à 1,80 dollars, malgré l'espoir en un possible sauvetage par Washington de l'industrie au bord de la ruine. La chute est venue après que la Deutsche Bank ait fixé un prix cible de zéro pour GM. » (Financial Times, 4 novembre 2008)


Les financiers se livrent à une débauche de shopping. Les 400 milliardaires étasuniens de Forbes attendent dans les limbes.


Dès qu'ils auront consolidé leur position dans le secteur bancaire, les géants financiers, incluant JP Morgan Chase, Bank of America, et d’autres, utiliseront leurs gains inattendus et l’argent du renflouage qui leur est fourni dans le cadre du TARP, pour élargir leur contrôle à l'économie réelle.


La prochaine étape consiste à transformer les actifs liquides, à savoir la richesse en papier monnaie, en achats de patrimoines de l’économie réelle.


À cet égard, Berkshire Hathaway Inc de Warren Buffett est l'un des principaux actionnaires de General Motors. Plus récemment, suite à l'effondrement des valeurs boursières en octobre et novembre, Buffett a renforcé sa participation dans le producteur pétrolier ConocoPhillips, sans mentionner Eaton Corp, dont le cours à la Bourse de New York a chuté de 62% par rapport à son pic de décembre 2007 (Bloomberg).


Les cibles de ces acquisitions sont les nombreuses industries très productives et les entreprises du secteur des services, qui sont au bord de la faillite et/ou dont la valeur boursière s’est effondrée.


Les gestionnaires de l’argent ramassent les morceaux.



Propriété de l'économie réelle


Suite à ces développements, qui découlent directement de la crise financière, l'ensemble de la structure de la propriété du patrimoine de l'économie réelle est en effervescence.


La richesse de papier, accumulée par les opérations d'initiés et la manipulation des actions du marché, sert à prendre le contrôle du patrimoine économique réel, en déplaçant les structures de la propriété préexistante.


Ce dont nous avons affaire est une relation malsaine entre l'économie réelle et le secteur financier. Les conglomérats financiers ne produisent pas de marchandises. Ils font essentiellement de l'argent grâce à la conduite de transactions financières. Ils utilisent le produit de ces transactions pour prendre le contrôle de sociétés valables de l’économie réelle, qui produisent des biens et des services pour la consommation des ménages.


Dans une évolution déplaisante, les nouveaux propriétaires de l'industrie sont des spéculateurs institutionnels et des manipulateurs financiers. Ils sont en train de devenir les nouveaux capitaines de l'industrie, non seulement en déplaçant les structures de la propriété préexistante, mais aussi en installant leurs copains dans le fauteuil des gestionnaires des entreprises.



Pas de réforme possible dans le cadre du Consensus Washington-Wall Street


Le sommet financier du G-20 à Washington du 15 novembre confirme le consensus Washington-Wall Street.


Bien que présentant officiellement un projet de restauration de la stabilité financière, dans la pratique l'hégémonie de Wall Street reste intacte. La tendance va vers un système monétaire unipolaire dominé par les États-Unis et soutenu par leur supériorité militaire.


Les artisans du désastre financier, grâce à la Gramm-Leach-Bliley Financial Services Modernization Act (FSMA) de 1999, ont été investi de la tâche d'apaiser la crise qu’ils ont eux-mêmes créée. Ils sont à l’origine de la débâcle financière.


Le sommet financiers du G20 ne remet pas en question la légitimité des hedge funds ni des divers effets de commerce du marché des dérivés. Le communiqué final comporte un engagement imprécis et confus : « pour mieux réglementer les hedge funds et créer plus de transparence dans la garantie des prêts liés à des valeurs mobilières, dans le but de stopper la glissade économique mondiale. »


La solution à cette crise peut venir uniquement d’un processus de « désarmement financier, » qui remette vigoureusement en cause l'hégémonie des institutions financières de Wall Street, notamment leur contrôle sur la politique monétaire. Le « désarmement financier » nécessiterait aussi le gel des effets de commerce spéculatif, le démantèlement des hedge funds et la démocratisation de la politique monétaire. L’expression « désarmement financier » a été inventée à l’origine par John Maynard Keynes dans les années 40.



Obama approuve la déréglementation financière


Barack Obama a adopté le consensus Washington-Wall Street. Dans une tournure désagréable, l'ancien député Jim Leach, un républicain qui parrainait la FSMA en 1999 à la Chambre, est maintenant conseiller d’Obama dans l’élaboration d’une solution opportune à la crise.



Jim Leach


Jim Leach, Madeleine Albright et l'ancien Ministre des Finances Larry Summers, qui a aussi joué un rôle clef dans l’adoption de la FSMA, étaient présents le 15 novembre au sommet financier du G-20 en tant qu’équipe consultative du Président élu Barack Obama :

Barack Obama et Joe Biden, le Président et le Vice President élus, ont annoncé que l'ancienne Ministre des Affaires Étranges, Madeleine Albright, et l'ancien député républicain Jim Leach, seront disponible pour rencontrer en leur nom les délégations du G-20 lors de la réunion du sommet. Leach et Albright tiennent ces réunions non officielles pour obtenir la contribution des délégations en visite au nom du Président et du Vice President élus. (mlive.com, 15 novembre 2008)



Original : www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=10977

 
mercredi 19 novembre 2008
 

Nous tenons à dire haut et fort que nous soutenons Thierry Meyssan, le seul journaliste à faire son boulot et à dénoncer l'inadmissible dans notre pays et dans la politique moyenorientale et mondiale. La France ne s'appartient plus. Elle est aux ordres de l'Atlantisme, de la CIA, de l'OTAN et du Mossad. Le témoignage éloquent de Thierry, obligé de fuir parce que sa vie était en danger est un véritable scandale. Nous savions notre pays infiltré mais là, ça dépasse tout ce que l'on pouvait imaginer.



Entretien avec un dissident français contraint à l’exil



Thierry Meyssan : « Si j'avais plié, je n'aurais pas eu à partir »



La fermeture des bureaux français du Réseau Voltaire et l’exil de son président suscitent bien des interrogations. Certains commentateurs y ont vu la fin d’une aventure ; d’autres au contraire, observant que ces décisions n’ont pas diminué la combativité du Réseau, ont essayé de savoir ce qui les avait motivées. Thierry Meyssan s’en explique ici. Il décrit une France, placée sous le contrôle des services états-uniens, où une opinion publique anesthésiée n’a pas conscience du contrôle politique. À ses yeux, il y avait péril en la demeure et la menace qui l’a contraint à partir ne tardera pas à s’exercer sur d’autres.

Vous avez quitté la France il y a un an, en septembre 2007. Vous n’êtes pas n’importe quel expatrié : vous êtes connu dans le monde entier comme l’initiateur du mouvement de contestation de la version gouvernementale des attentats du 11 septembre, le leader d’un mouvement anti-impérialiste, et dans certains pays vous êtes présenté comme le principal dissident occidental. Pourquoi avez-vous été contraint à l’exil ?

Thierry Meyssan : En décembre 2002, le secrétaire US à la Défense Donald Rumsfeld a signé la directive 3600.1 visant à discréditer ou à éliminer des personnalités françaises qui s’opposaient à la Guerre globale au terrorisme [1]. Cette liste comprenait en premier chef Jacques Chirac, puis de grands industriels, j’y figurais en plus à cause de mon travail sur le 11-Septembre.

On était trois mois avant l’invasion de l’Irak. C’était l’époque de l’hystérie anti-française à Washington. Les services secrets français ont été informés que des assassinats avaient été sous-traités par le Pentagone au Mossad et m’ont mis en garde. Mes amis et moi, nous avons cherché à prendre contact avec les autres cibles. Un des administrateurs du Réseau Voltaire, était un ancien ami de l’une de ces personnalités. Nous avons pris rendez-vous avec elle, début mars, mais elle est décédée quelques jours avant le rendez-vous, dans des circonstances qui ont été qualifiées de très suspectes par les enquêteurs.

L’État a alors réagi. Le président Chirac a joint par téléphone le Premier ministre israélien et l’a prévenu que toute action entreprise non seulement sur le territoire français, mais n’importe où dans l’Union européenne, serait considérée comme un acte hostile envers la France. À chacun de mes déplacements hors de l’Union européenne, les services français joignaient leur homologues locaux pour leur demander de veiller à ma protection.

Je savais qui est Nicolas Sarkozy [2] et je me doutais bien que les choses changeraient avec son élection. Lorsque je suis rentré de voyage pour voter, le 6 mai 2007, j’ai été arrêté devant les autres passagers à la sortie de l’avion à Orly. Après m’avoir fait poireauter avec des clandestins et des trafiquants de toutes sortes, un officier de la DST m’a laissé sortir en me disant : « Bienvenue au pays M. Meyssan, un pays qui va bientôt changer, beaucoup changer ». Le soir Sarkozy était élu. Quelques jours plus tard, il était à l’Élysée et commençait la purge.

Pendant l’été, Nicolas Sarkozy s’est rendu en famille aux États-Unis. Il était accompagné de nombreux collaborateurs qui suivaient son avion de ligne dans un avion officiel. Ils ont eu des entretiens avec l’Administration Bush sur toute une série de sujets, graves ou futiles. J’ai été informé que les États-Uniens avaient demandé que des mesures soient prises pour me neutraliser en application des Décrets présidentiels US 13438 et 13441 [3]. J’ai cru au début que ces décrets étaient fondés sur le Patriot Act et je ne voyais pas comment ils pouvaient trouver une application en droit français. Je me disais que les atlantistes finiraient bien par inventer un biais juridique et que je devais songer à prendre le large, mais je croyais avoir beaucoup de temps devant moi. Il s’est avéré que ces décrets se fondaient sur le Trading with the Enemy Act de 1917 et ses développements ultérieurs. En d’autres termes, j’étais désormais considéré comme une menace pour la sécurité des États-Unis. Le Pentagone, qui fait jouer la clause 5 du Traité OTAN depuis les attentats de 2001, a demandé l’assistance automatique de ses alliés. Bref, tous les services secrets des États membres de l’Alliance atlantique pouvaient être sollicités pour me neutraliser. J’ai été informé que quelque chose se tramait contre moi. J’ai fait mes valises et j’ai quitté la France deux jours plus tard.

Au demeurant, le danger ne se limite pas aux pays de l’OTAN. Une opération a été organisée contre moi en décembre 2007 à Caracas, qui a été déjouée par la police vénézuélienne. En août 2008, j’ai dû annuler ma participation à une conférence internationale en Autriche après avoir été avisé par un État ami qu’une opération avait été préparée contre moi.

En outre, des pressions sont exercées contre mes compagnons de lutte au Proche-Orient, en Amérique latine et dans d’autres États européens. Je ne peux vous en faire la liste sans compliquer les problèmes. Jürgen Cain Kulbel a été brièvement incarcéré en Allemagne et pourrait l’être à nouveau. Techniquement, le seul fait retenu contre lui par le tribunal est le lien qu’il avait installé sur son site web pointant sur celui du Réseau Voltaire [4].

Avez-vous des preuves que vous êtes réellement en danger — comme vous le dites — en France et dans les pays de l’OTAN ?

Thierry Meyssan : Non, les listes US sont secrètes, sauf en ce qui concerne les avoirs financiers bloqués aux USA, mais je n’en ai pas. Mais j’ai des témoins de plusieurs contacts.

La France est une démocratie et est considérée comme la patrie des droits de l’homme. Ce n’est pas le Chili sous la dictature de Pinochet. Que vous ayez dû la quitter n’est-il pas tout simplement incompréhensible, en particulier pour les citoyens français ?

Thierry Meyssan : Ces situations ne sont pas comparables. Au Chili, les États-Unis avaient installé une dictature militaire. En France, ils disposent juste d’agents au sommet de l’État et à la tête des différents services de sécurité. Mes concitoyens devraient être plus attentifs à la répression actuelle qui frappe à la fois des hommes politiques de premier plan, de hauts fonctionnaires et des journalistes. L’équipe de Nicolas Sarkozy s’appuie sur quelques magistrats dévoyés pour paralyser ses adversaires politiques et abuse de son pouvoir et de son influence pour virer les journalistes qui refusent de se courber.

Regardez d’abord la prise de contrôle des médias. Sarkozy a placé les siens à la tête des médias privés et purge les médias publics. Il y a un an, les syndicats de journalistes ont appelé l’opinion publique au secours [5]. Ils affirmaient qu’il devenait impossible d’enquêter sur Nicolas Sarkozy et de relater les critiques populaires dont il fait l’objet. Ils s’inquiétaient de perdre la liberté de s’exprimer en étant pris en tenaille entre d’une part des juges qui violaient le secret des sources, et d’autre part, des patrons de presse directement liés à l’Élysée. Personne ne les a cru et maintenant, c’est trop tard. Tout est verrouillé.

Des exemples ? L’équipe du président s’est installée à TF1 et une de ses anciennes maîtresses y présente le JT [6]. Les médias étrangers se sont gaussés de cette affaire, mais les médias français qui l’ont évoquée ont été condamnés pour « atteinte à la vie privée ». C’est un invraisemblable détournement de la loi de 1881 sur la presse. Désormais, la corruption et le népotisme, lorsqu’ils concernent l’équipe Sarkozy, sont des sujets tabous. Les aborder, vous conduit directement en correctionnelle.

Sarkozy a corrompu publiquement une dizaine d’éditorialistes en leur offrant des prébendes [7]. Certains ont été engagés dans des cabinets ministériels, voire à l’Élysée, d’autres ont été nommés dans des commissions bidon, où, réduits à l’état de courtisans, ils bénéficient des fastes de la République. Louis XIV tenait la noblesse en l’occupant à Versailles, Sarkozy distrait les éditorialistes qui devraient analyser sa politique en les occupant à des mondanités et en leur faisant rédiger des rapports qu’il ne lit pas.

Pendant ce temps, les époux Kouchner-Ockrent licencient à RFI et France24 tous ceux qui résistent à l’influence US. Après Richard Labévière [8], un rédacteur en chef réputé qui avait le défaut de donner la parole aux anti-atlantistes, le dernier en date est Grégoire Deniau pour avoir organisé un débat sur le 11-Septembre en invitant en première partie Issa El-Ayoubi, vice-président du Réseau Voltaire, et en seconde partie Atmoh, porte-parole de ReOpen911.

Le problème, ce ne sont pas les journalistes. Il y en a de remarquables en France. Ce sont les médias. Ils sont déjà sous contrôle et la fonction de contre-pouvoir n’est plus assurée.

Par ailleurs, lorsque le grand public entend parler d’une affaire pénale qui touche une personnalité, il n’y voit qu’un cas particulier. Mais si l’on met en perspective tous ces cas particuliers, on voit bien qu’ils traduisent une stratégie.

Sur plainte personnelle de Nicolas Sarkozy, des juges d’instruction ont interdit de voyager à l’ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, et l’ont astreint à payer une caution démesurée et humiliante. Bien que ne disposant d’aucun élément concret à charge, le procureur vient de le renvoyer en correctionnelle. L’affaire Clearstream offre certes à Sarkozy un moyen d’éliminer un rival politique, mais il ne l’a pas pour autant organisée. C’est une machination montée de toutes pièces par son beau-père, l’ambassadeur Frank Wisner, via une de ses officines londoniennes, Hakluyt & Co [9]. Le but est d’envoyer Villepin en prison pour que nul n’ignore qu’on ne défie pas impunément le secrétaire d’État des États-Unis au Conseil de sécurité de l’ONU.

Des magistrats ont perquisitionné le domicile de l’ancien directeur des Renseignements généraux, Yves Bertrand, pour lui extorquer les secrets des chiraquiens. Et ces jours-ci, des documents saisis sont miraculeusement arrivés dans des rédactions parisiennes. Des hebdomadaires proches du pouvoir en ont publié des extraits. Il semble que l’on cherche à faire passer des documents de travail, énonçant des hypothèses, pour des rapports finaux, présentant des conclusions. Et que l’on cherche à faire croire que les RG persécutaient les seuls socialistes. C’est de la manipulation pure et simple. Chaque fois que l’on est dans l’opposition, on doit se protéger de cette police politique, et chaque fois que l’on est au pouvoir, on fait des pieds et des mains pour se procurer des copies de ses notes. Le pouvoir exerce une pression incroyable sur ce fonctionnaire pour le faire craquer. C’est bien hypocrite. Car dans le même temps, au lieu de dissoudre enfin les RG, on les a réorganisés et on a augmenté leurs moyens en les fondant dans une administration plus opaque encore.

Jusqu’au capitaine Paul Barril qu’ils ont mis en prison pour lui arracher les secrets de Mitterrand. Ils l’ont accusé d’être un tueur à gage et l’ont si maltraité qu’il a dû être hospitalisé, avant d’être relâché sous caution. À ce propos, permettez moi une digression sur le génocide rwandais. Barril s’est défendu des attaques portées contre lui à ce sujet en mettant en cause le président Kagamé. Celui-ci a alors commandité un rapport sur l’implication française dans ce drame historique. À le lire, on comprend que les officiers supérieurs français, François Mitterrand et tout son cabinet, et le gouvernement de cohabitation dans son ensemble seraient tous responsables du génocide… sauf, bien sûr le ministre du Budget et porte-parole du gouvernement de l’époque, Saint Nicolas Sarkozy. C’est stupide. Il y a à l’évidence des responsabilités françaises, mais certainement pas de culpabilité collective. Et au demeurant, il est impossible de comprendre et de juger ce crime, qui fit plus de 800 000 morts, sans le replacer dans son contexte et juger aussi les guerres des Grands Lacs qui firent au total plus de 6 millions de morts et dont les responsables ne sont pas à chercher à Paris, mais à Washington et Tel-Aviv.

Maintenant, les atlantistes montent une affaire contre Jacques Chirac qu’ils accusent d’avoir organisé, il y a dix ans, l’assassinat d’un journaliste qui aurait mis son nez dans ses comptes bancaires à l’étranger. Le pouvoir déploie des moyens extravagants pour construire cette nouvelle machination. Ainsi, un juge d’instruction a procédé à une perquisition au cabinet de l’avocat de Chirac dans des conditions plus que douteuses. Mais à Washington, on n’a pas pardonné à Chirac de s’être opposé à l’invasion de l’Irak et on inventera n’importe quoi pour le faire tomber.

Je ne dis pas que tous ces gens sont des anges, mais ce dont on les accuse est grotesque et ressort exclusivement de la persécution politique. Je ne dis pas non plus que la Justice est pourrie, mais que ces affaires ont été confiées à des juges et à des procureurs qui sont aux ordres.

Quand à ceux que les atlantistes ne peuvent impliquer dans de pseudo-affaires pénales, ils les espionnent. En juin-juillet-août 2007, le bureau du Réseau Voltaire à Paris a été placé sous surveillance. Toute personne entrante ou sortante a été photographiée, des filatures nécessitant un important personnel ont été conduites pour identifier les uns et les autres. Ce traitement est général. Même le domicile de Ségolène Royal a été « visité » plusieurs fois par les services secrets, c’est-à-dire illégalement perquisitionné.

Depuis le 1er juillet 2008, la nouvelle Direction centrale du renseignement intérieur met en place dans l’urgence le fichier EDVIGE, en violation des Traités internationaux, notamment du Pacte de l’ONU sur les droits civils et politiques. Elle fiche les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses, l’appartenance syndicale, l’état de santé et les pratiques sexuelles de tous les Français. La DCRI n’en reste pas là, elle utilise les dernières techniques US d’étude des « réseaux sociaux » pour cartographier vos relations amicales, professionnelles et politiques. On ne vise plus simplement des individus, mais les milieux dans lesquels ils évoluent, les groupes auxquels ils participent. Un recours a été engagé en Conseil d’État par le SM, la LDH, le SAF, des associations gays et des syndicats, qui débouchera peut-être sur l’annulation du décret en décembre. Nicolas Sarkozy a endormi l’opinion publique en déclarant lui-même qu’il fallait revoir le décret, mais il ne l’a pas abrogé.

En attendant, pendant ces six mois, on collecte et informatise des données. Une affaire survenue dans le Rhône a révélé que, malgré les déclarations lénifiantes du président, la police du Rhône fichait la religion des fonctionnaires territoriaux. C’est une maladresse qui révèle l’ampleur du travail de renseignement en cours. Il est improbable que ces données soient jamais détruites, même si le juge administratif le requiert. Elles seront simplement intégrées au fichier CRISTINA et classées Secret-Défense. En définitive, on aura utilisé les moyens des ex-Renseignements généraux pour constituer un fichier au profit de l’ex-DST, qui est sensée ne s’occuper que de contre-espionnage. Puis, dans le cadre de la prétendue coopération anti-terroriste, ces données politiques seront transmises aux services états-uniens, car CRISTINA est conçu pour être compatible avec les fichiers US.

Cela vous étonne ? Mais déjà bien des données individuelles sont transmises aux USA en violation des lois françaises et des conventions européennes. C’est vrai pour tout ce qui concerne vos virements bancaires internationaux [10] ou vos déplacements aériens [11].

La France a déjà basculé dans une forme de régime autoritaire sous tutelle US. On dit qu’une grenouille plongée dans de l’eau tiède que l’on porte lentement à ébullition ne régit pas au changement progressif de température, qu’elle s’engourdit et meurt. Les Français se comportent de la même manière. Ils tolèrent la destruction progressive de leurs libertés. Ils ont déjà largement dépassé le seuil du tolérable et ne réagissent pas, ne réagissent plus.

Sous l’égide des États-Unis, les dictatures d’Amérique latine avaient mis en place dans les années 70 un système de persécution des opposants politiques appelé Plan Condor. Vous avez écrit que ce système a été réactivé et étendu dans le monde à travers l’OTAN. La comparaison n’est-elle pas exagérée ?

Thierry Meyssan : Ce n’est pas une comparaison. C’est une constatation [12]. Elle a été confirmée par de des rapports officiels au Parlement européen et au Conseil de l’Europe [13]. Les États-Unis ont étendu à l’Europe occidentale les méthodes qu’ils avaient utilisé il y a quarante ans en Amérique latine [14]. Une internationale de la répression est déjà à l’œuvre [15]. Des centaines de personnes ont été enlevées sur le territoire de l’Union européenne, exfiltrées et torturées. Jacques Chirac a protégé notre pays de ces crimes, il n’en est plus de même aujourd’hui. Le premier cas identifié est celui de Mohammad As-Siddik, disparu en plein Paris le 13 mars dernier alors que la France devait le présenter à une juridiction de l’ONU [16], mais il doit y en avoir déjà beaucoup d’autres.

Plus de 80 000 personnes ont transité au cours des sept dernières années dans les prisons secrètes de la CIA et de la Navy. 26 000 sont actuellement séquestrées [17].

Les exemples sont nombreux de personnes sur lesquelles planait la menace d’un assassinat et qui ont été retrouvées mortes d’une autre manière : suicide, crise cardiaque, accident... Voulez-vous vous suicider ? Avez-vous des problèmes de santé ? Prenez-vous des risques dans vos déplacements ?

Thierry Meyssan : Je ne suis pas dépressif et n’ai aucune inclination suicidaire. J’ai fait faire des examens de santé et n’ai aucune maladie susceptible de provoquer une mort subite. Je fais attention dans mes transports et ne me déplace jamais seul.

Lorsque les menaces ont commencé à se concrétiser, avez-vous été soutenu en France ? Des organisations politiques vous ont-elles aidé ? Les autres journalistes vous ont-ils défendu ?

Thierry Meyssan : Aucune organisation ne m’a aidé. La plupart de mes « confrères » journalistes ont fuit la difficulté. Reniant la tradition voltairienne de la presse, ils ont prétexté ne pas vouloir se prononcer sur les polémiques entretenues contre moi pour ne pas voir ce qui était en train de se passer. C’est l’excuse classique des lâches chaque fois que la liberté est en question. Certains cependant m’ont aidé et je ne vais pas les dénoncer. Pareil parmi les politiques et les militaires.

Non seulement, ceux qui auraient dû me défendre ne l’ont pas fait, mais des gens ordinaires qui n’ont rien à voir avec tout cela ont prêté leur concours à une surveillance illégale. La banque qu’utilisait le Réseau Voltaire (en l’occurrence l’agence Gare de l’Est du Crédit coopératif) nous a convoqué pour nous demander de révéler le nom de nos principaux donateurs, ce qu’évidemment nous avons refusé de faire. Nous avons alors clôturé notre compte et ouvert une autre structure hors de la zone OTAN. Mais cette procédure illégale a été étendue à mes proches et à mes compagnons de lutte. Lorsque l’un d’entre eux encaisse sur son compte un versement ou un virement de plus de 500 euros , il est joint par son banquier qui lui demande d’en justifier la provenance. Pour n’importe qui, c’est étouffant, pour un commerçant ou un travailleur indépendant, c’est du harcèlement.

Vous avez quitté la France alors qu’elle évolue - dites-vous - vers un régime répressif. Avez-vous abandonné votre pays ? Avez-vous abandonné le combat politique ?

Thierry Meyssan : Certainement pas. C’est l’inverse. J’ai quitté la France pour poursuivre mon combat. Les États-Unis ont tenté différentes approches contre moi : d’abord me discréditer, puis me ruiner, puis me corrompre, enfin m’éliminer. Si j’avais plié, je n’aurais pas eu à partir. C’est parce que j’aime la France et l’idéal qu’elle porte que je suis parti.

Ma situation semble exceptionnelle. C’est faux. Je suis simplement le premier à qui cela arrive. Il y en aura d’autres.

Votre pays vous manque-t-il ? Voulez-vous y retourner ?

Thierry Meyssan : Des amis m’entourent ici, mais la France est ma patrie. J’y ai laissé les miens. Comment voulez-vous qu’elle ne me manque pas ?

Entretien réalisé à Beyrouth. Notes ajoutées à la relecture.

[1] « Rumsfeld cible la France et l’Allemagne », Réseau Voltaire, 2 janvier 2003.

[2] « Opération Sarkozy : comment la CIA a placé un de ses agents à la présidence de la République française », Réseau Voltaire, 19 juillet 2008.

[3] Presidential Executive Order 13438 : Blocking Property of Certain Persons Who Threaten Stabilization Efforts in Iraq, signé par George W. Bush le 17 juillet 2007, et Presidential Executive Order 13441 : Blocking Property of Persons Undermining the Sovereignty of Lebanon or Its Democratic Processes and Institutions, signé le 1er août 2007.

[4] « Un collaborateur du Réseau Voltaire incarcéré à Berlin », Réseau Voltaire, 10 juin 2008.

[5] « Nicolas Sarkozy étouffe les journalistes français », Réseau Voltaire, 24 septembre 2007.

[6] « La sarkozysation de l’audiovisuel français », Réseau Voltaire, 10 juin 2008.

[7] « Nicolas Sarkozy corrompt publiquement de grands éditorialistes », Réseau Voltaire, 4 octobre 2007.

[8] « Pourquoi les époux Kouchner veulent-ils la tête de Richard Labévière ? », Réseau Voltaire, 29 août 2008

[9] « Opération Sarkozy : comment la CIA a placé un de ses agents à la présidence de la République française », Ibid.

[10] « Les transactions financières internationales sous contrôle états-unien », par Jean-Claude Paye, Réseau Voltaire, 28 avril 2008.

[11] « L’espace aérien sous contrôle impérial », par Jean-Claude Paye, Réseau Voltaire, 13 octobre 2007.

[12] « L’OTAN : du Gladio aux vols secrets de la CIA », par Ossama Lotfy, Réseau Voltaire, 24 avril 2007.

[13] Allégations de détentions secrètes et de transferts illégaux de détenus concernant des États membres du Conseil de l’Europe ? Rapport de Dick Marty au Conseil de l’Europe, 12 juin 2006.

[14] « Faut-il combattre la tyrannie avec les instruments des tyrans ? », par Dick Marty, Réseau Voltaire, 22 mars 2007.

[15] « Les lois anti-terroristes. Un Acte constitutif de l’Empire » et « Les populations sous surveillance », entretiens de Jean-Claude Paye avec Silvia Cattori, Réseau Voltaire, 12 septembre 2007 et 15 février 2008.

[16] « Kouchner a « perdu » le témoin-clé de l’enquête Hariri », par Jürgen Cain Külbel, Réseau Voltaire, 21 avril 2008.

[17] « 17 prisons secrètes ont déjà remplacé Guantanamo », Réseau Voltaire, 3 juin 2008.

S
 
"Si vous n’y prenez pas garde, les journaux finiront par vous faire haïr les opprimés et adorer les oppresseurs." Malcom X

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