Lu dans la presse des Généraux Louisa Hanoune estime que l’Algérie est à la croisée des chemins : Appel à dresser un bilan sur la charte pour la paix et à arrêter les privatisations Source : Le Jeune Indépendant
La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, n’a jamais été aussi alarmiste que lors de sa réunion tenue hier à Alger avec les cadres et militants des sections du parti de la capitale. «Le pays est à la croisée des chemins» revenait comme un leitmotiv angoissant dans ses propos. Mme Hanoune reste convaincue de la nécessité d’établir un bilan de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale que le peuple a choisie de plébisciter en septembre 2005, car, à ses yeux, cette démarche demeure «otage de carences et d’incohérences». «La politique de l’autruche ne nous mènera à rien. Il y a des pratiques inacceptables dans l’octroi des indemnisations. C’est une occasion de tourner la page et de fermer la porte devant le harcèlement étranger», a-t-elle estimé, ajoutant que son parti accueille toute initiative pour la sortie de la crise, sans plus de précisions. Evoquant la situation sécuritaire, Mme Hanoune a souligné à propos des derniers attentats de Batna, de Dellys et de Zemmouri et du récent incident à la frontière sud du pays qu’il y a un «acharnement» pour mettre l’Algérie à genoux. «Les mesures sécuritaires aussi nécessaires soient-t-elles sont insuffisantes. C’est une question de légitime défense. Il ne faut pas détourner les regards des gens. Il faut ouvrir un débat national, a-t-elle plaidé. Comme à chacune des sorties médiatiques de Mme Hanoune, le processus de privatisation n’a pas échappé à ses foudres. Affirmant ne pas avoir de problème personnel avec le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, l’oratrice voit dans cette politique les prémices d’une «désertification de l’industrie nationale». Elle s’est interrogée sur les raisons ayant amené à la privatisation d’Infrarail, de Sonatro et la fermeture des brasseries performantes en dépit de la loi 01/04, protégeant le produit national. «Les privatisations attisent les convoitises», a-t-elle tonné. Dans le même sillage, Mme Hanoune a exigé le gel de l’accord d’association avec l’Union européenne entré en vigueur en septembre 2005 avant de dresser un bilan exhaustif. Commentant l’adoption de la nouvelle grille des salaires dont l’application interviendra en janvier 2008, la passionaria du PT a considéré l’unification du point indiciaire comme «une victoire de l’unité de la République», non sans exprimer quelques réserves. Elle a plaidé ainsi en faveur de l’abrogation de l’article controversé 87-bis de la fonction publique pour une amélioration significative du pouvoir d’achat des Algériens. Si le ministre de la Solidarité nationale, M. Ould Abbès, bombe le torse lors de la distribution des couffins de ramadan au profit des familles démunies, Mme Hanoune a considéré que cela n’honore pas le pays, d’autant plus que l’Algérie continue d’enregistrer une embellie financière jamais égalée. «Il ne faut pas couvrir le soleil par le tamis. Cinq millions d’Algériens sont sans revenus», s’est-elle offusquée. H. L.
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