Décision de l’ONU considérant illégaux le procès et la condamnation d’Abassi Madani :
Des juristes s’insurgent par S.H
Plusieurs juristes et représentants de la société civile ont dénoncé, hier, la décision de l’ONU ayant qualifié d’illégaux le procès et la condamnation d’Abassi Madani, fondateur de l’ex-FIS, et ayant exigé de Algérie de l’indemniser.
Invités hier au forum d’El Moudjahid, ces hommes de loi n’ont pas hésité à qualifier cette décision de tentative d’«immixtion dans les affaires internes du pays». Mme Saïda Benhabylès, ex-ministre, est scandalisée par cette décision qu’elle considère illégale.
«Le peuple algérien a souffert des années du terrorisme et Abassi Madani était parmi ses têtes pensantes dans la mesure où c’était le premier à avoir affirmé que le sang des militaires n’était pas interdit», a-t-elle affirmé. Il est inconcevable, à son sens, que l’ONU puisse prendre une telle décision «au mépris des souffrances des Algériens».
En tant que contribuable, Mme Benhabylès dit «refuser catégoriquement» que son «argent puisse servir à indemniser Abassi Madani». «Une telle initiative est à peine croyable», s’insurge-t-elle. De son côté, Me Azzi, avocat chargé du dossier de la réconciliation nationale au tribunal d’Alger, a expliqué que l’ONU ne peut prendre une telle décision que dans le cas où elle est saisie par l’Etat algérien et non pas par un individu.
«La décision de l’ONU ne peut pas être appliquée», affirme-t-il. Quatre ans après avoir été saisi, le Comité des droits de l’homme des Nations unies a jugé illégaux, au regard du droit international, le procès et la condamnation par le tribunal militaire de Blida du fondateur du Front islamique du salut (FIS dissous), Abassi Madani, en 1992, selon une décision rendue publique vendredi à Genève.
Le Comité, qui avait été saisi par le fils de M. Madani, a estimé que le gouvernement algérien n’avait pas «démontré que le recours à un tribunal militaire était nécessaire» pour juger l’accusé, condamné en juillet 1992 à 12 ans de prison pour «atteinte à la sûreté de l’Etat».
Selon cette décision, «le procès et la condamnation d’Abassi Madani par un tribunal militaire révèlent une violation» du Pacte international sur les droits civils et politiques, que l’Algérie a ratifié le 12 décembre 1989 dans le sillage de la Constitution de février de la même année, selon les constatations du Comité adoptées le 28 mars dernier.
Parlant de l’application de la charte sur la paix et la réconciliation nationale, Me Azzi reconnaît qu’il y a eu une dégradation flagrante de la situation sécuritaire, mais il tient à rappeler que «la charte approuvée par le peuple n’était pas censée apporter une solution radicale au terrorisme».
Parlant des problèmes rencontrés dans l’application de ces mesures, Me Azzi cite, entre autres, le cas des disparus qui ne sont ni inscrits dans la liste des terroristes abattus ni dans celle des disparus. «Ce problème vient d’être résolu grâce à l’intervention du président de la République que nous avons saisi et qui a décidé que soient délivrés des actes de décès à ces familles et d’intégrer les personnes concernées, selon les cas, dans l’une des listes existant déjà».
S. H.
Commentaire: Ces juristes et représentants auto-déclarés de la société civile auront beau s'agiter, ils n'arrêteront pas le cours de l'Histoire. La vérité, la justice et l'honneur bafoué de l'Algérie par une bande de criminels et de pillards finiront, tôt ou tard par reprendre leurs droits. Tous leurs droits. Lorsque les généraux ont décidé d'interrompre le processus électoral qui avait donné la victoire au FIS, ce n'était pas, comme l'ont prétendu les "intellectuels" de l'"Algérie qui avance", pour sauver la démocratie en Algérie, mais pour sauver leur peau et leurs privilèges. Les généraux algériens au secours de la démocratie, c'est carrément le grand guignol! Le peuple, dans sa majorité, y compris ceux qui étaient contre l'Islamisme, avait voté pour le FIS parce que ce parti avait promis aux électeurs qu'il jugerait les généraux et qu'il rapatrierait le trésor qu'ils avaient volé. Les relais "éradicateurs", coupés du peuple et qui ont prostitué leur conscience à leurs maîtres galonnés, ont couvert de leurs voix et de leur hystérie les crimes abominables que les généraux ont commis contre les populations civiles, et même parfois et lorsque le besoin s'en faisait sentir, contre leurs propres valets qu'ils faisaient assassiner par leurs islamistes de service ou par ceux, trop stupides, fanatiques bornés, qui ne se savaient pas les outils d'une vaste machination, ni que les Fetwas qu'ils serraient contre leur coeur avait été élaborées dans les bureaux du DRS. Abbassi MADANI fait partie de ces Algériens qui avaient cru en un idéal politique, qui lui ont consacré leur vie, qui lui ont sacrifié leur vie de famille, qui ont été suivis de millions d'algériens. D'autres hommes politiques algériens se sont opposés à eux, démocratiquement, pacifiquement, et ont tenté d'expliquer au peuple que la voie de l'islamisme était une impasse civilisationnelle. Mais le peuple algérien, qui avait cru trouver en le FIS le moyen de se débarrasser des ogres militaires qui avaient mené le pays à sa ruine, votèrent en masse pour le parti islamiste. Nous connaissons la suite. La réaction de certains politiciens qui affirmèrent dès le lendemain du scrutin et parce qu'ils avaient subi un cuisante défaite, qu'ils s'étaient trompés de peuple et qui furent tout aussitôt instrumentés et embrigadés pour appeler à l'interruption du processus électoral. Nous savons ce qui advint par la suite. La répression sauvage qui s'abattit sur les islamistes, leur bannissement dans des pénitenciers en plein désert, la persécution quotidienne qui s'exerça contre eux et contre leurs familles pour les pousser à la violence, la création de groupes islamistes armés, de milices et d'escadrons de la mort par les chefs de l'armée pour massacrer des civils par milliers et retourner la population contre les islamistes. L'utilisation de la torture, des viols, des enlèvements, des séquestrations, des exécutions extra-judiciaires qui devinrent des pratiques généralisées. Banalisées. Elles furent étouffées par la voix de pseudos intellectuels et de journalistes félons à leur profession et à leur peuple, qui nièrent toute implication de l'armée dans ces abominations et qui s'opposèrent farouchement à toute enquête internationale sur ces crimes. Ils devinrent les voix de leurs maîtres et aboyèrent tant et plus pour empêcher la vérité d'éclater. Ce sont les mêmes qui aujourd'hui s'élèvent contre cette juste décision de l'ONU qui considère illégaux le procès et la condamnation de Abbassi MADANI et qui somme l'Algérie de l'indemniser. Ce n'est, pourtant, que justice. Aucune somme d'argent, aussi importante soit-elle, ne peut rendre à cet homme toutes ces années qui lui ont été ravies, alors qu'il était au sommet de la gloire, rien ne pourra le guérir de toutes les brimades, de toutes les humiliations qu'il a dû subir. Quand à Mme BENHABYLES, qui refuse, en tant que contribuable, que son argent puisse servir à indemniser Monsieur MADANI, il est utile de lui rappeler que c'est de l'argent du peuple qu'il est question, pas du sien. Puisque, pour ce qui est de sa personne, elle est citoyenne de l'"Algérie qui avance", celle des généraux, des nouveaux riches et autres voleurs. Son argent à elle, est chez ces gens là. Djamaledine BENCHENOUF
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